Le second atelier a porté sur les idées reçues, autour des questions suivantes : Quelles sont les idées reçues sur la mobilisation des entreprises pour l'inclusion ? Quelles sont les représentations, les a priori, au sujet du rôle joué par les entreprises pour un monde plus inclusif et durable ?
Une quinzaine d’idées ont été mises en commun et le débat a permis d’échanger sur les idées reçues les plus répandues. Un travail de rapprochement et de priorisation a permis de faire ressortir les idées principales suivantes :
- Une méconnaissance du sujet de la part des entreprises
Pour beaucoup d'entre elles, une politique d'inclusion se réduit à l'intégration de publics porteurs de handicaps et aux personnes issues des minorités. Or, l'inclusion ne se limite pas à une politique RH/ recrutement ; elle concerne également les achats responsables, le mécénat, des actions de rapprochement vers les publics (portes ouvertes, immersion, accueil de stagiaire, mentorat, parrainage,...) ou bien encore des actions à dimension environnementale (sobriété énergétique, lutte contre les gaspillage, mobilité durable, …) …
Il est constaté également une méconnaissance des ressources et des outils existants (politiques publiques, financements, réseaux d'entreprises pour l'inclusion, …). De plus, le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE) est encore méconnu. Les marges de progrès sont importantes pour créer davantage de passerelle entre le monde de l'IAE et le monde de l'entreprise "classique".
La sensibilisation des entrepreneurs et employeurs est un enjeu majeur pour faire avancer la cause de l'inclusion.
- Le regard des employeurs sur les personnes issues de minorités ou éloignées de l'emploi
Il s'agit là d'une idée selon laquelle le public en difficulté n’est pas employable. La personne est ici davantage perçue comme une difficulté qu’une ressource. On retrouve ici des idées reçues sur l'inadaptation du poste, la pénibilité du poste ou encore des besoins d'accompagnement jugés excessifs dans le parcours d'intégration. “Mon entreprise n’est pas accessible pour ces personnes”. "Je n'ai pas le temps pour accompagner la personne".
- L'image que les personnes ont d'elles-mêmes
L’inclusion n’étant pas la préoccupation première des entreprises, les personnes éloignées de l'emploi s'auto-stigmatisent et s'interdisent à postuler à une offre ou à saisir des opportunités. Dans ce cas, l'idée reçue émane de la personne elle-même : "Cette entreprise est inaccessible pour moi". La remobilisation des publics éloignés de l'emploi constitue un levier essentiel pour lever certains freins comme le manque de confiance et ainsi faciliter le rapprochement entre actifs et employeurs.
- Le coût de l'inclusion pour les entreprises
L’engagement pour l’inclusion a un coût pour les entreprises (en argent et en temps), notamment pour celles qui ne sont pas encore positionnées dans ce type de démarche. L’inclusion peut en effet être un frein à la rentabilité des entreprises en raison de la lourdeur administrative et de la complexité des démarches. Les entreprises recherchent des résultats à court terme et ne prennent pas nécessairement le temps de s’investir sur le moyen et long terme. Elles expriment des craintes quant à leurs difficultés à recruter et intégrer les personnes dans les équipes. "Mon entreprise ne sait pas manager ce type de public".
- La taille de l'entreprise engagée dans l'inclusion
Seules les entreprises "staffées" dans les directions RH peuvent se permettre de mettre en place ces actions. "L'inclusion, c'est fait pour les grosses entreprises". Avec cette idée reçue, le risque est que les très petites entreprises ne se sentent pas concernées par l'inclusion et ne s'engagent pas dans cette démarche.
- L'opportunisme comme motif d'engagement des entreprises
Les grands groupes exploitent l'inclusion comme support de communication pour servir leur image (social washing) et leur attractivité. Les entreprises s’engagent dans le processus d’inclusion pour répondre à des enjeux de RSE, mais en vérité, elles seraient réticentes sur le sujet en raison de bénéfices incertains.
- L'inclusion, une cause bientôt gagnée
Les nouvelles générations sont naturellement inclusives. De ce fait, avec l'évolution des mentalités, les difficultés à accueillir et à intégrer les personnes concernées vont se résorber toutes seules.