
Le 16 septembre dernier, l’Institut du Goût en Nouvelle-Aquitaine (IGNA) conviait ses adhérents à une conférence débat sur le thème “Goûts, territoires et politiques alimentaires”. Trois intervenants ont ainsi échangé sur les enjeux et la complexité de la mise en place des politiques alimentaires sur nos territoires. Ils ont aussi questionné la place du goût dans ces dernières.
L’institut régional du goût en Nouvelle-Aquitaine, une affaire de passionnés, soucieux de transmission
L’IGNA fédère une grande diversité de membres depuis bientôt 3 ans. Ses adhérents se mobilisent pour la valorisation du terroir régional, de ses traditions et des savoir-faire en matière gastronomique, culinaire et alimentaire.
Pour Anne-Marie Cocula, la présidente : “Notre association a vocation à s’interroger sur les manières de diffuser, apprendre et apprivoiser les goûts pour toutes les générations. Nous travaillons pour une meilleure, une excellente qualité d’alimentation. C’est aussi l’objet de cette conférence intitulée “Goûts, territoires et politiques alimentaires”.
Elle mobilise pour cela des outils d’information et de sensibilisation les plus divers :
- une lettre d’information mensuelle, signalant les éléments de patrimoine, les événements et les manifestations sur le thème du goût,
- des concours de cuisine de chefs et de brigades des lycées publics,
- plusieurs conférences, des colloques et des temps de rencontre pour favoriser une appréciation du goût comme domaine d’échange et de réflexion
- des supports vidéo et un réseau social d’échanges sur Facebook
Finalement, c’est un véritable réseau associatif d’ambassadeurs du goût qui vise à aider les jeunes d’aujourd’hui et de demain, pour mieux appréhender les saveurs d’un patrimoine régional alimentaire. Ainsi, l’IGNA souhaite contribuer à une pédagogie de l’éducation sensorielle, à la (re)découverte d’une culture et d’une identité gustative.
La recherche, levier essentiel pour produire de la connaissance sur les politiques alimentaires et leur mise en œuvre
A l’invitation d’Alain Ribet, journaliste et animateur de la conférence, Mayté Banzo, enseignante chercheuse à l’université de Bordeaux Montaigne, a évoqué les grands lignes du programme de recherche “Agriculture de Proximité et Politiques Alimentaires Locales (APPAL)”.
Ce programme de recherche, bâti dans le prolongement de la Loi d’avenir de 2014 sur l’agriculture et l’alimentation, est financé par le Conseil régional sur la période 2018 – 2022.
Il cherche à répondre à trois questions :
Quelle est la diversité des initiatives de relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation ? Comment la caractériser ?
Quelle est la place des collectivités territoriales dans l’émergence et le fonctionnement de ces initiatives ?
Quels sont les facteurs qui permettent aux collectivités territoriales de développer des politiques agricoles et alimentaires territoriales ? Quelles sont les modalités de construction de ces politiques ?
Cela conduit les chercheurs concernés à repérer les démarches et projets alimentaires de territoire qui émergent en Nouvelle-Aquitaine.
Les premières investigations révèlent une diversité de situations et d’initiatives à des stades d’avancement très inégaux. En effet, les thèmes traités dans ces démarches renvoient à des domaines diversifiés : l’économie alimentaire, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, l’environnement, la nutrition santé, l’accessibilité sociale, la dimension culturelle et gastronomique.
Un annuaire régional des démarches alimentaires de Nouvelle-Aquitaine permet de tracer les nombreuses initiatives et ressources déployées dans la région.
Le choc de la crise sanitaire Covid : comment imaginer le monde d’après, en matière alimentaire ?
A mi-parcours du programme APPAL, avec la survenue de la crise sanitaire Covid-19, la communauté scientifique s’est fédérée à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, pas moins de 14 laboratoires, 45 chercheurs, répartis sur plusieurs sites (Bordeaux, La Rochelle, Limoges, Pau, Poitiers) ont bâti un nouveau programme de recherche.
SEREALINA, ou “Sécurité et résilience alimentaire en Nouvelle-Aquitaine”, est la proposition faite par cette communauté de chercheurs pour tenir leur rang dans le débat à venir.
En effet, “le confinement des populations a modifié les habitudes de consommation. Il a induit des perturbations et perturbé la plupart des systèmes alimentaires existant sur le territoire néo-aquitain. Certains ont été surchargés soudainement pendant que d’autres ont été quasi interrompus. D’autres encore ont émergé de la crise.”
Bon nombre d’interrogations ont alors surgi :
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- quelle est l’ampleur des changements ? Peut on les généraliser ou les distinguer selon les systèmes alimentaires ? L’engouement manifesté pour les circuits courts et de proximité est- il conjoncturel ?
- ce qui est observé au travers de la crise révèle-t-il un nécessaire changement de modèles et de pratiques (modèles de production, modèles de distribution, modèles de consommation, modèles d’actions…) pour assurer la sécurité alimentaire des territoires ?
- ou cela révèle-t-il seulement des fragilités dans ces modèles et pratiques qu’il suffira de corriger par des solutions simples à trouver pour qu’ils puissent redémarrer comme avant ?
Le projet SEREALINA se propose donc, “à partir des changements observés dans les systèmes alimentaires, d’identifier les conditions de renforcement de la sécurité alimentaire des territoires néo-aquitains et de la résilience des systèmes alimentaires néo-aquitains”.
Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine, médiateur opportun pour relier goûts, territoires et politiques alimentaires
- les démarches et projets alimentaires de territoire
- le foncier, l’installation et la transmission en agriculture
- les filières et circuits alimentaires
- le forum régional “Agriculture, alimentation et territoires” en février 2020
- introduction de produits bio et locaux dans la restauration collective,
- lutte contre le gaspillage alimentaire et éducation au goût,
- valorisation d’un patrimoine gastronomique et culinaire, ferment d’identité,
- partenariat avec les métiers de bouche, les restaurateurs dans le cadre d’événements festifs…“
Une initiative locale qui fait sens, pour allier goût, territoire et politique alimentaire
Un positionnement exigeant pour inspirer d’autres acteurs
La Région Nouvelle-Aquitaine, partenaire mobilisé…
- une plateforme d’appui à la distribution des produits locaux,
- un dispositif de chèques numériques pour faciliter la mise en marché en circuits courts,
- un appel à projets de recherche flash dédié au Covid-19,
… aux côtés de l’institut régional du goût
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