Le président de Soli’Niort a pu longuement s’exprimer sur la confrontation entre la réalité économique et les valeurs du projet. Aujourd’hui, Le Cabas Solidaire “rencontre sa réalité économique et il faut faire attention à ne pas être trop romantique”. Cette phase que les équipes bénévoles avaient anticipée n’en reste pas pour le moins difficile. Pour Maxence, il est important dans ces moments de rester sur du fond et du concret afin de ramener le projet au centre.
“On pourrait accueillir tout le monde et ne pas se limiter. Sauf qu’on est une épicerie solidaire, on ne fait pas de ramasse et on paye nos fournisseurs et les locaux. On a des frais de fonctionnement qui font qu’on doit viser un équilibre économique. »
D’un côté les valeurs prônent l’universalisme, de l’autre la réalité dit « si vous voulez tourner, il faut verrouiller et ne pas tout ouvrir ». C’est à ce moment-là que la mise en commun à l’échelle locale prend tout son sens. Aujourd’hui, pour tenir dans la durée, une structure seule se doit de centrer ses objectifs. Chacune ne peut pas porter tous les enjeux de l’alimentation durable pour tous. En revanche, elles peuvent toutes assurer un rôle de vigie puis partager l’information grâce à une coordination locale, au bénéfice de tous. Pour M. Pascault, les Centres communaux d’action sociale sont particulièrement pertinents sur les questions de coordination. Le partage de l’information permettra, entre les structures, de partager les besoins des bénéficiaires. Des besoins qui s’avèrent plus importants que les idéaux de chaque association prise individuellement.
C’est donc seulement grâce à des complémentarités avec d’autres structures que le territoire pourra être couvert par une grande diversité d’actions. Une diversité essentielle pour toucher le plus de publics possibles.
Des actions variées afin de pouvoir toucher de multiples publics aux réalités et problématiques variées ? C’est le concept de l’universalisme proportionné. Retrouvez ce concept central des politiques publiques de l’État dans notre article sur les différentes politiques publiques en lien avec l’alimentation solidaire.
Pour Mme Sidler, les nouvelles initiatives en lien avec l’économie sociale et solidaire apportent de l’air dans le monde de l’alimentation solidaire. Un monde qui, jusque-là, tournait surtout autour du don alimentaire. Tout l’enjeu des années à venir sera de trouver des synergies entre ces nouveaux arrivants et les structures qui ont travaillé pendant des années au plus près des bénéficiaires.
On comprend mieux dès lors l’importance de “travailler en système” avec les différentes structures associant bénéficiaires, bénévoles, financeurs, producteurs, etc. Cela afin de pouvoir proposer le plus large panel de solutions possibles allant du don alimentaire à l’épicerie solidaire en passant par les groupements d’achat ou la cuisine de rue.
Du côté de Niort par exemple, la commune envisage de proposer une charte à toutes les associations de l’alimentation sociale et solidaire. L’objectif derrière l’adhésion à cette charte est d’essayer de coordonner l’aide alimentaire.