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Web-conférence #6 "L'implication des habitants et des acteurs locaux dans les démarches de revitalisation" : les dix points à retenir

Equipe PQN-A
Publié le 20/12/2021
Temps de lecture : 5 min
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L'implication des habitants et des acteurs locaux dans les projets de leur territoire fait partie des enjeux fondamentaux de ce siècle. Mais que met-on derrière le terme d'"implication" ? Qui impliquer ? Qu'est-ce que cela permet ? Et surtout, pourquoi et comment impliquer les habitants et les acteurs locaux dans les démarches de revitalisation ?

Nous vous avons sélectionné les points saillants et les meilleurs verbatims de la web-conférence. En dix points, repartez donc avec l’essentiel !

Le 15 décembre 2021, Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine (PQN-A) a organisé une web-conférence intitulée "L'implication des habitants et des acteurs locaux dans les démarches de revitalisation". Cette web-conférence a réuni près de 121 participants (élus, responsables locaux et autres).

Une question principale : “Pourquoi et comment impliquer les habitants et les acteurs locaux dans les démarches et projets de revitalisation d’un territoire ?”

Les invités du jour étaient :

  • Laurent Trijoulet, directeur de cabinet au CNFPT et Maître de conférence associé à l'Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme (IATU) 
  • François Mesnard, maire de Saint-Jean-d'Angély (17) et conseillère régionale
  • Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

Pour clôturer cette web-conférence, les acteurs institutionnels (Etat, Région Nouvelle-Aquitaine et Banque des territoires) ont conclu sur cette rencontre.

(Revoir) la web- conférence

Voici en dix points ce que l’on peut retenir de ce temps d’échange.

 

Les projets de revitalisation sont le bon terrain de jeu pour engager des démarches participatives

 

Quand on parle de revitalisation, d’espaces publics, on touche aux modes de vie des habitants et des usagers. Il faut donc à tout prix impliquer ses personnes dans le projet. Nous devons parfois changer des modes de vie qui sont très ancrés comme la place de la voiture ou le sens de la circulation. Ce sont des sujets très sensibles et si nous n’avons pas d’adhésion, c’est très compliqué.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

Nous voyons bien que la démocratie de construction s’inscrit sur du temps long et ça tombe bien car les projets de revitalisation sont aussi sur du temps long. Ce sont de bons projets, un bon terrain de jeu, pour travailler en concertation avec les habitants car ça les concerne directement, ce sont les usagers de ce quotidien-là et de ce centre-bourg.” Sandrine Hernandez, conseillère régionale déléguée à la revitalisation des centres-bourgs, au foncier et à l'urbanisme

 

Le cercle vertueux de la revitalisation : le projet donne envie aux habitants et aux acteurs locaux d’entreprendre et de s’investir, ce qui fait avancer le projet 

 

Notre projet de station thermale avance et redonne de la fierté aux angériens tout comme la réhabilitation de friches en salle de spectacle ou le garage des pompiers désaffecté en cinéma. Ça permet aux gens de redécouvrir leur ville, d’en redevenir fière et de faire des projets car ils comprennent que les projets peuvent réussir.” Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean-d’Angély (17) et conseillère régionale

On avait un petit commerce qui fermait, on l’a repris et ça a créé 3 emplois. On est redevenu dynamique à l’échelle de notre village. Quand on initie quelque chose, il y a toujours de nouveaux projets qui arrivent et c’est bien vu par la population. Suite au travail de revitalisation du centre-bourg avec les habitants, une association a été créée “Monbahus pour tous”. Il s'agit de fédérer et créer des activités pour tout le monde.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

 

Plus que l’implication, c’est la coopération et la co-construction au quotidien avec les citoyens

 

Avoir un travail de réflexion collective et donner envie aux gens de faire, c’est aussi un des piliers de nos actions. Il y a eu les assises mais c’est aussi tout l’accompagnement que nous faisons au quotidien comme aller aux matchs de rugby rencontrer les chefs d’entreprises. C'est cette proximité avec les gens et ce lien de confiance qu’il faut créer. C’est la solidarité et la coopération au quotidien.” Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean-d’Angély (17) et conseillère régionale

 

S’appuyer sur les acteurs locaux, leurs compétences et leurs richesses

 

Pour le chantier participatif, des gens que nous n’avions jamais vu ont participé car c’était du concret. Ils sont venus avec leurs qualités et leurs compétences. En fait, nous avons ceux qui viennent s’exprimer dans les réunions publiques et ceux qui sont plus à l’aise avec le manuel et qui s’expriment lors de projets concrets. C’était donc l’occasion pour nous d’avoir leur avis, de les intégrer et de les valoriser.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

Dans ces projets de co-construction, chacun peut apporter ce qu’il est. C’est vraiment ça qui fait avancer le collectif.” Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean-d’Angély (17) et conseillère régionale

 

Les associations, première forme de démocratie participative

 

Je m’appuie beaucoup sur les associations de mon village. C’est très important de les associer car il y a une partie des habitants que l’on ne voit jamais qui en font partie.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

Nous n’avons pas réduit nos aides aux associations car pour nous, c’est la première forme de démocratie participative. Dans nos territoires ruraux, elles restent des acteurs très importants pour engager des projets. D’autant plus, que la diversité des associations fait qu’il y a également une diversité de personnes. A la différence des comités de quartiers où l’on croise souvent les mêmes.” Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean-d’Angély (17) et conseillère régionale

 

“On s’oppose plus facilement que l’on construit ensemble”

 

Nous avons vu arriver des gens qui étaient dans le négatif et ceux qui trouvaient le projet innovant ne se sont pas exprimés. Il ne faut pas laisser la place à ceux qui sont dans le négatif et qui ne veulent pas changer leurs habitudes. Donc il faut réussir à l’appréhender quand on se lance dans de telles démarches.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

Le terme de “vétocratie” : “On s’oppose” plutôt que “construire ensemble”. La légitimité démocratique s’est progressivement déplacée dans un mouvement à bas bruit où les acteurs ne sont pas tout à fait conscients. Il s’agit d’un enjeu important du sujet : comment faire pour contourner les biais connus de la participation du public ?” Laurent Trijoulet, directeur de cabinet au CNFPT et Maître de conférence associé à l'Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme (IATU) 

 

Il faut donc tenir ses promesses pour ménager les déceptions et redonner confiance

 

Respecter la promesse faite lors de la présentation des projets est très important. Une fois que nous avons donné une parole, il faut aller jusqu’au bout sinon cela peut abîmer la relation du citoyen avec la chose publique et politique. Il faut ménager les déceptions.” Laurent Trijoulet, directeur de cabinet au CNFPT et Maître de conférence associé à l'Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme (IATU) 

Il faut tenir ses promesses, être à l’écoute et ne pas avoir honte de faire évoluer les projets. Le débriefing post participation citoyenne est très important. Le lendemain, je suis allé voir les uns et les autres pour en discuter à nouveau et préciser des choses qui avaient pu être mal comprises.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

 

Sortir du “toujours les mêmes”...

 

On travaille avec les associations. Certaines personnes n’ont pas toujours les capacités pour s’impliquer. Ma conviction, c’est donc l’émancipation. C'est leur permettre de raccrocher les wagons, d’aller les chercher où ils sont, de mettre en place des réseaux de solidarité pour qu’ils aient les clés de compréhension. L’important c’est de les rendre acteur.” Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean-d’Angély (17) et conseillère régionale

On a fait du porte à porte en demandant l’avis aux gens, de venir voir ce que l’on fait. On affiche les avancées du projet sur la place publique mais je suis dubitatif sur le fait d’arriver à aller chercher tout le monde.” Jean-Marie Gary, maire de Monbahus (47)

C’est un mouvement de fond, on ne peut pas le faire avec une recette. Il faut se donner les moyens de changer les façons de faire. Ce n’est plus “faire pour” mais “faire avec”. Il y a une posture à avoir en diffusant patiemment les choses et en allant chercher le citoyen pour lui donner confiance, l’intéresser, lui donner les clés de compréhension. Mais ce n’est pas facile.” Laurent Trijoulet, directeur de cabinet au CNFPT et Maître de conférence associé à l'Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme (IATU) 

 

… et engager les citoyens sur le long terme

 

Il y a beaucoup d’outils qui ont vu le jour mais il ne faut pas placer l’outil avant le projet. Il s'agit plutôt de savoir pourquoi on engage une co-construction, pourquoi on veut associer le citoyen dans les projets de revitalisation et après, de penser à l’outil. Cela permet d’engager les citoyens sur le long terme et de redonner confiance.” Sandrine Hernandez, conseillère régionale déléguée à la revitalisation des centres-bourgs, au foncier et à l'urbanisme

Il est important de choisir les outils les plus adaptés à ce que l’on veut faire et surtout de communiquer clairement en amont, pendant et après pour montrer de la transparence, engager et intéresser le citoyen sur le long terme.” Laurent Trijoulet, directeur de cabinet au CNFPT et Maître de conférence associé à l'Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme (IATU) 

 

Des outils et des ressources à disposition

 

La Banque des territoires peut apporter des crédits d’ingénierie que nous diffusons à travers des partenariats (Région, Département). On peut aussi intervenir via des outils intermédiés que l’on essaye de faire émerger pour apporter des ingrédients qui permettent d’accompagner les projets de centres-bourgs. Par exemple, il y a les foncières de redynamisation que nous essayons de faire émerger pour porter l’immobilier, la foncière tourisme sur laquelle nous travaillons avec le conseil régional ou encore la création d’un outil sur l’économie sociale et solidaire.” Emmanuel Lacroix, directeur territorial en charge des affaires régionales à la Banque des territoires

Il y a un sujet qui n’a pas été totalement creusé c’est le périmètre d’action. Il faut essayer d’imaginer une implication des acteurs locaux et une stratégie qui dépassent le simple périmètre géographique de la centralité. N'hésitez pas à vous appuyer sur des contractualisations qui sont en cours avec la Région, les départements ou l’Etat via la mise en place des CRTE.” Nicolas Thibault, Chargé de mission Aménagement du territoire, contractualisations, études et affaires culturelles au SGAR Nouvelle-Aquitaine


(Re)-vivez les moments forts de notre premier cycle de rencontres!

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