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Dans l’Hérault, les Restos du coeur s’approvisionnent en fruits et légumes de qualité et locaux

Publié le 22/10/2024
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Réalisation : Fanny Laison, journaliste indépendante 

 

Depuis 2019, l’association passe des contrats avec un groupement de producteurs, un maraîcher et une coopérative du département afin d’acheter des fruits et des légumes produits a minima en agriculture raisonnée. 

 

resto du coeur Herault

Structure pilote

Les Restos du coeur de l’Hérault 

Périmètre d’action de l’expérience et rayonnement

Le département de l’Hérault

Budget

Environ 70 000  € par an

Problématique initiale

Des légumes de moins en moins bons

Les 1300 bénévoles des Restos du cœur de l’Hérault accueillent plus de 26 000 personnes dans 28 centres de distribution, dont 11 dans la métropole de Montpellier. Cela en fait l’une des plus grosses sections départementales du réseau. Du lundi au vendredi, les bénévoles cuisinent et distribuent entre 250 et 300 repas chauds par jour. Ces repas étaient à l’origine préparés à partir de produits issus de la ramasse dans les supermarchés. Année après année, les bénévoles ont constaté une détérioration de la qualité de ces produits, notamment des légumes. 

L’association distribue également des denrées alimentaires qui représentent 4 millions de repas par an. Ces denrées proviennent en grande partie des invendus du Marché gare de Montpellier (MIN) et de l’entrepôt régional dont disposent les Restos du cœur à Cavaillon. Ouvert en 2014, il centralise les dons des entreprises, des producteurs et des particuliers de la région sud-est. “En hiver, l’approvisionnement en légumes de qualité est difficile, et nous ne voulions pas distribuer à nos bénéficiaires des aliments abondamment chargés en pesticides venant d’Espagne ou du Maroc, explique Alain Capillon, président des Restos du cœur de l’Hérault. Ces deux constats nous ont amenés à passer des contrats avec des producteurs locaux qui travaillent en agriculture raisonnée.

 

Solutions apportées

40 à 50 tonnes de légumes locaux achetés en hiver

Depuis 2019, l’association achète en hiver entre 40 et 50 tonnes de légumes à un groupement de producteurs rencontrés au Marché gare de Montpellier. Un contrat est passé chaque année et les prix sont négociés en se fixant comme limite un budget de 70 000€. En parallèle, les Restos du cœur se fournissent en carottes auprès d’un maraîcher, et achètent des pommes à une coopérative située à moins de 20 km de son siège de Villeneuve-lès-Maguelone, au sud de Montpellier. 

Tous ces fruits et ces légumes ne sont pas des invendus, souligne le président. En tout, cette démarche nous demande un effort financier sur un budget global de 120 000 € par mois.” En matière de logistique, le groupement de producteurs livre le siège de l’association  chaque semaine ou tous les quinze jours, en fonction des besoins. Pour ce qui est des carottes et des pommes, ce sont des bénévoles qui vont les chercher chez le maraîcher et auprès de la coopérative. Les denrées sont ensuite stockées dans une chambre froide à Villeneuve-lès-Maguelone et acheminées selon les besoins auprès des différents centres de distribution du département.

Potager d’insertion

Les Restos du cœur de l’Hérault gère un chantier d’insertion en activité maraîchère baptisé Le Jardin du Cœur. Ce potager de 15 000 m2 produit entre cinq et sept tonnes de fruits et légumes par an, distribués en priorité aux bénéficiaires ayant des enfants âgés de 0 à 18 mois.


Premiers résultats

. Ce circuit d’approvisionnement couvre un quart des besoins en fruits et légumes de l’association durant l’hiver.

. Les bénéficiaires prennent plaisir à manger ces produits locaux.

. Des ateliers sont organisés pour apprendre aux bénéficiaires à cuisiner ces légumes.

. Il n’y a que très peu voire pas de pertes sur ces fruits et légumes.

 

Calendrier

2019

Premiers contrats passés avec le groupement de producteurs, le maraîcher et la coopérative

2024

La “dotation bébé” est étendue jusqu’à trois ans, permettant à un plus grand nombre d’enfants de bénéficier de légumes locaux et sains

Facteurs de réussite

Alain Capillon estime que la réussite de cette démarche tient en grande partie au “culot” dont a fait preuve l’association. “Cela nous a coûté plus cher, nous avons été en déficit pendant longtemps et nous avons failli abandonner, développe-t-il. Mais nous avons réussi à continuer en faisant des économies ailleurs et en repoussant à plus tard certaines dépenses comme des travaux ou des achats de nouveaux véhicules.

. La présence de producteurs de fruits et légumes sur le territoire.

. La bonne entente entre l’association et le groupement de producteurs.

. Le soutien financier de la direction nationale au début de la démarche.

. Le soutien financier d’un club d’entreprises du territoire pour l’achat de la chambre froide.

. La présence parmi les bénévoles d’agronomes et de personnes travaillant dans le secteur agricole.

Enseignements

. Ce circuit d’approvisionnement implique de gérer de plus petites quantités et entraîne des trajets supplémentaires. Les bénévoles sont donc plus sollicités et les frais de déplacement ont augmenté.

. Alain Capillon pense qu’il n’est pas possible actuellement d’augmenter de manière significative la part de fruits et légumes locaux et de qualité. Pour cela il faudrait soit récolter des surplus chez les producteurs ; ce qui impliquerait de solliciter encore plus les bénévoles, seniors pour la plupart, sur des tâches physiques... Soit revoir à la hausse le budget fruits et légumes pour une quantité égale d’aliments. 

Sur la prochaine campagne nous allons passer de 4 millions de repas à 5,5 millions de repas car la précarité augmente et nous allons rétablir les dotations que nous avions supprimées l’année dernière pour pouvoir survivre, explique le président. Nous sommes obligés d’avoir de la quantité. Il est illusoire de penser que nous pourrions un jour avoir du 100 % bio ou du 100 % local compte tenu de la masse de denrées que nous devons fournir et du budget dont nous disposons.

 

Perspectives

Priorité à la petite enfance

Jusqu’à maintenant, ces légumes locaux et de qualité étaient distribués en priorité aux bénéficiaires ayant des enfants âgés de 0 à 18 mois. A partir d’octobre 2024, cette “dotation bébé” sera étendue jusqu’à trois ans et bénéficiera d’une plus grande quantité de légumes. Près de 50 tonnes de légumes locaux et de qualité seront ainsi dédiés à la petite enfance. Ce qui fera baisser la quantité disponible pour les bénéficiaires adultes. Alain Capillon espère néanmoins amortir cette baisse en obtenant des aides financières supplémentaires qui permettraient d’acheter plus de légumes locaux et sains.

Il nous a fallu du culot pour mettre en place ce circuit d'approvisionnement et sortir des sentiers battus. Cette démarche nous a coûté plus cher, nous avons été en déficit pendant longtemps, et nous avons failli abandonner. Mais nous avons réussi à continuer en faisant des économies ailleurs et en repoussant à plus tard certaines dépenses.

Alain Capillon, président des Restos du coeur de l’Hérault

 

Partenaires principaux

. La direction nationale

. Le groupement de producteurs

. Le maraîcher qui fournit les carottes 

. La coopérative qui fournit les pommes 

. Le club d’entreprises du territoire

 

Personne ressource

Alain Capillon, président des Restos du coeur de l’Hérault

ad34.siege@restosducoeur.org 

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