Née en réponse à des épisodes de violences urbaines à la fin des années 1970, la politique de la ville s’institutionnalise et se professionnalise graduellement à partir des années 1990. Ses outils et les modes de faire ont considérablement évolué, au gré des orientations politiques et expérimentations successives.
La politique de la ville est une politique contractuelle d’exception qui repose principalement sur la mobilisation de l’ensemble du droit commun et de moyens spécifiques d’intervention – le programme 147 du budget de l’Etat et les crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), en particulier le NPNRU. Elle repose sur quelques grands fondements :
- Le principe de la contractualisation entre l’Etat et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
- Un zonage territorial défini par le législateur : la géographie prioritaire
- L’interministérialité : le Conseil interministériel des villes (CIV) est l’instance de décision au niveau national
- Le partenariat avec les acteurs locaux de terrain (bailleurs, associations, acteurs de l’emploi, de la sécurité, de l’éducation, etc.)
- Une culture ancienne de l’évaluation
- La participation citoyenne
En 2024, la géographie prioritaire a été actualisé par rapport à 2014 afin de prendre en compte l'évolution des territoires. Elle comporte désormais 1612 quartiers politique de la ville (QPV) : 1362 QPV en France métropolitaine et 247 en outre-mer. Les 1362 QPV de l'hexagone rassemblent les 5,3 millions d’habitants les plus vulnérables des villes. Le critère du revenu médian par unité de consommation est celui qui a été retenu lors de l’élaboration de la génération de contrats de ville en 2014. Ce zonage a fait entrer dans le périmètre de la politique de la ville une plus grande diversité de territoires : aux côtés des quartiers “historiques” de grands ensembles d’habitat social, on trouve aujourd’hui des quartiers de centres anciens, ou encore des quartiers de petites villes au sein de territoires ruraux.
De 2014 à 2024, la politique de la ville se déployait autour de trois piliers que sont le développement économique / l’emploi, la cohésion sociale et le cadre de vie / le renouvellement urbain. Plusieurs thématiques transversales structuraient également les contrats de ville : l’égalité entre les femmes et les hommes, la jeunesse et la lutte contre les discriminations.
En 2024, les piliers ont été supprimés des contrats de ville, laissant place à une diversité de stratégie locales et à une structuration des contrats de ville par thématiques transversales, en fonction des enjeux propres à chaque territoire.