"Parcours gardien" / Une formation de gardien d'immeuble en QPV
Sur les QPV de la métropole bordelaise, bailleurs sociaux et Associations intermédiaires ont développé une formation de gardiens d’immeuble dédiée aux habitants des quartiers pour répondre aux difficultés de recrutement sur ce poste. Un projet qui a pour but, in fine, d’améliorer la qualité de vie des habitants.
Structure porteuse
- Associations intermédiaires : ARE 33, AIPAC, ASPE, BIC, MAS, REAGIR
- Bailleurs sociaux : Domofrance, Aquitanis, Clairsienne, Gironde Habitat
- UR-HLM Nouvelle-Aquitaine
- Organismes de formation
- OPCA/OPCO
Périmètre d'action et rayonnement
Bordeaux Métropole
Budget
115 000 €
Problème / Besoin initial
Des bailleurs sociaux en difficulté de recrutement pour l’entretien de leur parc en QPV
Le métier de gardien.ne d’immeuble est essentiel pour les bailleurs sociaux car il contribue à respecter leurs engagements pris dans le contrat de ville sur l’amélioration du cadre de vie des habitants.
Sur la métropole bordelaise, ils font pourtant face à des problèmes de recrutement pour ce poste sur leur parc de logements en QPV (Quartier politique de la ville). Les anciens salariés des Association intermédiaires du territoire qui avaient parfois été mis à disposition des bailleurs candidataient à ce poste. Les bailleurs cependant, ne les retenaient pas, faute du diplôme adéquat…
Ainsi, les bailleurs sociaux ont ils témoigné d’un besoin d’accompagnement pour la qualification des gardien.nes d’immeubles.
Solutions apportées
Un partenariat entre Associations intermédiaires et bailleurs sociaux
Depuis de nombreuses années chaque Association intermédiaire réalise des missions de travail pour les bailleurs sociaux de son territoire (gardiennage, entretien des parties communes, gestion des espaces verts, etc…) Forts de ces expériences, bailleurs et Association intermédiaires décident de mettre en place une certification adaptée de gardien.ne d’immeubles.
Ce projet collectif regroupe une multitude d’acteurs :
- 6 Associations intermédiaires (AIPAC, ARE 33, ASPE, BIC, MAS, REAGIR), opérant chacune sur des communes différentes de la Bordeaux métropole afin d’éviter la mise en concurrence.
- 4 bailleurs sociaux (Domofrance, Aquitanis, Clairsienne, Gironde Habitat) dont les parcs de logement sont situés sur des communes distinctes les uns des autres
- l’UR-HLM N-A (l’Union régionale Hlm en Nouvelle-Aquitaine) en charge de fédérer les bailleurs et leurs besoins
- 2 organismes de formation dont un organisme local ayant une bonne expérience dans l’accompagnement du public issu des QPV (Quartier politique de la ville)
- 3 OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) dont celui de l’ESS, celui généraliste et celui du nettoyage
Une formation 100% publics QPV
Les bénéficiaires sont d’anciens salariés des Associations intermédiaires, tous vivants dans les quartiers relevant de la Politique de la ville. Les candidats doivent savoir lire et écrire le français mais aussi être mobiles pour travailler sur différents quartiers. Parmi les 12 bénéficiaires on retrouve tous les âges (de 20 à 60 ans), de nombreuses nationalités différentes ainsi que 2 femmes.
Une formation complète de 9 mois théorique et de mise en pratique
L’expérimentation « Parcours gardiens » a pour objectif de répondre aux problèmes de recrutement des bailleurs sociaux de gardien.nes d’immeubles. Ce métier a vocation à améliorer la qualité de vie des habitants des quartiers mais aussi à pacifier leur environnement.
La première session de formation a eu lieu de décembre 2018 à septembre 2019.
Chacune des 6 associations intermédiaires a recruté 2 stagiaires de son territoire. Ces stagiaires sont reçus sur le parc de logement des bailleurs sociaux partenaires pour des situations de mise en pratique au cours de la formation.
La durée moyenne de formation est de 20H par semaine. Les 14 modules de formation ont compris une période d’enseignement théorique (pour 25% du temps) et une période de mise en situation sur le terrain (pour 75% du temps).
La formation comprend 14 modules. Les compétences demandées par les bailleurs sont nombreuses et peuvent varier. Les stagiaires apprennent notamment à effectuer le tri sélectif, à rédiger des compte rendus, à demander des interventions, à faire des états des lieux, à contrôler des équipements de sécurité, à garantir la propreté ou encore à vérifier la qualité des prestations extérieures. La maîtrise des outils numériques et de certains logiciels s’avèrent fondamental pour nombre de ces tâches.
Ils prennent également connaissance des gestes et postures à adopter pour se préserver physiquement, à travailler en sécurité et à se prévenir les risques relatifs à certains produits toxiques.
Enfin, ils reçoivent également une formation d’ordre juridique sur les aspects économiques d’un bail ce qui leur permet de donner des premières réponses en cas de conflit.
A l’issu de la formation, les candidats passent des épreuves théoriques, pratiques et orales face aux DRH (Directeur des ressources humaines) des bailleurs.
Un montage sur mesure
Les partenaires du projet ont défini un cahier des charges définissant notamment les différents besoins en qualification des 4 bailleurs . L’accompagnement de l’Union régionale HLM a pour cela été déterminante.
Les partenaires se sont également accordés sur une procédure de recrutement.
La prise en charge des coûts est répartie entre les acteurs :
- Les associations intermédiaires prennent en charge l’accompagnement socio-professionnel (problème d’accès aux droits, de mobilité etc…). Elles facturent les bailleurs sociaux pour cela.
- Les bailleurs ont chacun mis à disposition un tuteur pour encadrer les deux stagiaires qu’ils ont reçu sur leurs résidences. Ils supportent ainsi le coût de l’encadrement sur site.
- Les OPCA financent les formations théoriques dispensés par les organismes de formation partenaires.
Les stagiaires ont bénéficié d’un contrat PEC (Parcours emploi compétences). Celui-ci couvre la moitié du coût total de l’opération.
Le coût total de la formation a été de 115 000€. Le service Politique de la ville de la Région a financé la formation à hauteur de 23 000€.
Résultats : Un bon taux de réussite à l’examen mais un taux de retour à l’emploi à améliorer
Sur les 12 stagiaires, 9 ont reçu la certification et un seul a abandonné. Deux d’entre eux ont été embauché en CDI par des bailleurs.
D’autres stagiaires font office de remplaçants auprès des bailleurs sociaux alors que d’autres encore ont été employés au sein de structures tierces.
Suite à cette première expérience encourageante, les acteurs souhaitent mettre en place une seconde session de formation. Celle-ci mettra davantage l’accent sur le tutorat. Elle doit s’appuyer plus sur les agents opérationnels des bailleurs et moins sur les DRH.
Un projet multi-partenarial et territorialisé
La singularité du projet est avant tout de regrouper un grand nombre et une grande diversité d’acteurs. Le projet a notamment pu s’appuyer sur l’expérience des Association intermédiaires à travailler ensemble mais aussi avec les bailleurs sociaux.
Enfin l’action a bénéficié de l’implantation territoriale des principaux acteurs dans les différents quartiers.
Points de vigilance : du temps de discussion et un organisme fédérateur
La dimension multi partenariale a impliqué d’importants temps d’échange notamment pour définir les besoins des bailleurs. En effet, les missions proposées par les bailleurs varient en fonction des résidences. Dans ce cadre, l’Ur-HLM a joué un rôle clé pour fédérer les bailleurs et arriver au meilleur dénominateur commun.
Une autre difficulté consiste à s’assurer que les personnes formées soient prêtes à se déplacer et à travailler sur les territoires proposés. En effet certains bailleurs préfèrent embaucher des personnes qui vivent sur d’autres territoires.
Enfin, le prochain défi consiste à faire évoluer le modèle économique pour se passer de la subvention de la Région.
Personne ressource
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