“Petits sites” politique de la ville : comment concevoir la gouvernance d’un contrat de ville ?

Qu’est ce qu’un petit site politique de la ville ?

Un “petit site” politique de la ville peut avoir diverses caractéristiques, que ce soit en termes de géographie, de ressources disponibles, d’ingénierie ou encore de priorité politique. Ainsi, on peut caractériser un “petit site” de différentes manières : 

- D’un point de vue géographique : 

• Un quartier « noyé » dans une grande agglomération,
• Un quartier urbain « perdu » sur un territoire à dominante rurale.

- En termes de ressources / ingénierie / priorité : 

• Un ingénierie limitée, polyvalente, plus ou moins dédiée,
• Un tissu d’acteurs réduits, plus ou moins intéressés,
• Un surface financière réduite et limitée,
• Un priorité politique plus ou moins forte. 
   

Les bonnes pratiques à adopter pour la gouvernance de son petit site  

Mener à bien la gouvernance sur un petit site n’est pas toujours simple lorsque l’on manque d'ingénierie, de ressources, de partenaires investis ou de financement pour répondre aux enjeux et aux besoins des habitants des quartiers prioritaires.

“Travailler sur des petits sites entraîne des difficultés, comme l’obtention de rendez-vous et d’entretiens avec les élus ou encore l’absence des bailleurs sociaux.” Franck Rouanes, Chef de service politiques contractuelles à la Communauté d’Agglomération du Grand Villeneuvois

Il est alors nécessaire de mettre en place des bonnes pratiques pour pouvoir réussir la gouvernance de son petit site.

• Avoir une visibilité claire et détaillée des objectifs que l’on veut atteindre, de ce qu’il est possible de faire et de ce qu’on peut mobiliser en termes de droit commun.
• Mobiliser et composer une “équipe” investie dans une stratégie globale,
• Trouver sa valeur ajoutée telle que la mise en place d’expérimentations et d’actions innovantes sur son site, pouvant se diffuser par la suite sur le reste du territoire,
• Porter des problématiques adaptées et spécifiques à son quartier / ses quartiers.
   

Les pistes de réflexion pour mobiliser les partenaires et les habitants dans le schéma de gouvernance

- Inviter les habitants à participer lors de comités techniques et/ou de pilotage pour impliquer davantage les partenaires. → “Les habitants ont participé à des comités techniques et de pilotage ; les partenaires ont pris plaisir à les écouter et se sont intéressés à notre travail.”  Hélène Lascombe, Chargée de la politique de la ville et de la prévention de la délinquance à la Communauté d’Agglomération Le Grand Périgueux

- Avoir une bonne relation avec ses partenaires et être dans la transparence. → “Il faut une très bonne relation et une transparence avec les partenaires pour qu’ils soient investis.” Grégory Demazoin, Chargé de mission politique de la ville à la Communauté d’Agglomération de Saintes

- Investir le conseil citoyens et/ou les habitants à la gouvernance du contrat de ville. →  “On a fait le choix d’expérimenter un échange direct entre le maire, les élus politique de la ville et les habitants, tous les ans. L’objectif est d’être transparent et sincère avec les habitants, de faire le point avec eux, de ce qu’on a pu faire ou non. C’est une réussite.” Vanessa Descoubes, Directrice adjointe du CCAS de Thouars. 
 

L’expérimentation pour mobiliser les partenaires et enrichir les politiques publiques

La politique de la ville implique de mettre en place des expérimentations pour répondre aux besoins des habitants des quartiers. Si les objectifs sont atteints, cela est une manière efficace de mobiliser les partenaires. En ce sens, si les actions innovantes mises en place au sein des quartiers sont des réussites, elles peuvent par la suite se diffuser à l’ensemble d’une agglomération ou d’un territoire. Ces démarches innovantes peuvent alors permettre d’enrichir l’ensemble des politiques publiques. Par ailleurs, la plupart des “petits sites” sont entrés en politique de la ville en 2014. Sur ces territoires qui n’ont pas de pratiques établies en matière de politique de la ville, il est plus facile de s’engager dans des expérimentations. 
 

On aura réussi la gouvernance si ..

• Les parties prenantes ont été impliquées (signataires, opérateurs) lors de réunions régulières, de consultations, pour recueillir leurs opinions, suggestions et préoccupations et leurs engagements respectifs pour les signataires.
• Les informations données ont été transparentes concernant le contrat de ville, ses objectifs, ses ressources et que ses résultats sont facilement accessibles au public.
• La collaboration (coordination sectorielle) entre les différents acteurs du contrat de ville a été efficace.
• L’évaluation a été régulière et a permis de mesurer les progrès réalisés et d’identifier en amont les ajustements nécessaires.
• Les changements socio-économiques, environnementaux et démographiques ont été pris en compte (flexibilité, agilité).
• Le partage des bonnes pratiques a été mis en place en encourageant l’échange d’expériences en apprenant des succès et des échecs des autres pour améliorer la gouvernance et l’efficacité de son contrat de ville.

“La clé pour piloter avec succès un contrat de ville réside dans la combinaison d’une vision claire, d’une stratégie solide et d’une exécution précise”.  

Thibaut Desjonquères, Directeur du cabinet Pluricité
 

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Laurence LIEGEOIS, Chargée de mission Politique de la Ville 
Mail : laurence.liegeois@pqn-a.fr