Pascale Belle, vice-présidente de l’agglomération, en charge du développement durable, de la mobilité, des déchets, du plan alimentaire territorial et de la démocratie participative, souligne que la volonté des élu.e.s d’agir en faveur des transitions s’est tout d’abord matérialisée par la mise en place d’une direction du développement durable. L’engagement dans la Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), puis dans un Contrat d’Objectif Territorial (COT) avec l’ADEME, a permis d’installer une vision qui croise les enjeux énergie, économie circulaire, biodiversité. L’agglomération préside et anime également deux sites Natura 2000. L’approche est donc structurée autour des intentions et des outils, avec une réflexion globale sur la stratégie biodiversité. Pour Aude Mathiot, chargée de mission biodiversité à l’agglomération de Grand Cognac, les enjeux de biodiversité du territoire n’étaient pas complètement couverts par les dispositifs de protection existants. Il y avait donc une attente des acteurs à aller plus loin sur le sujet.
Laetitia Four, directrice du pôle développement durable, a piloté en interne l’élaboration de la stratégie. L’agglomération a fait le choix de ne pas recourir à un prestataire externe pour mener cette démarche, considérant que la capacité de faire était déjà présente au sein du pôle . Grand Cognac a été lauréat de l’appel à projets de la Région “nature et transitions”, ce qui a permis le recrutement d’une agente en renfort pour une période de six mois.
La démarche a duré six mois. Laetitia Four souligne la transparence de la démarche auprès des acteurs mobilisés dans la participation dès le lancement de cette dernière: l’aboutissement à une stratégie locale de la biodiversité n’était pas certain. En effet, si la volonté de travailler sur le sujet était très présente, le résultat ne pouvait pas être imposé aux acteurs et dépendait donc des éléments qui seraient issus de la concertation.
La consultation des acteurs s’est faite de manière très large (associations, filières agricoles et viticoles,...). L’agglomération a fait le choix de réunir des acteurs qui ne communiquaient pas entre eux jusqu’à présent. Pascale Belle fait part d’une mobilisation et d’une adhésion des acteurs qui ont été très fortes. Quatre ateliers ont été organisés et le diagnostic et les enjeux ont été élaborés sur la base des données existantes. Laetitia Four souligne des échanges très constructifs et sans tension, portés par cette concertation large et ouverte.
L’agglomération est fraîchement lauréate du dispositif Territoire Engagé pour la Nature (TEN).
Pour Pascale Belle, il faut rentrer dans l’opérationnel rapidement. Dans le contexte de renouvellement des mandats communaux à venir en 2026, l’objectif est de poser solidement les grandes lignes et les piliers de la stratégie, pour permettre la continuité de la démarche. Le travail de sensibilisation des communes est déjà bien engagé. La recherche de financements est également amorcée pour pouvoir réaliser les premières actions.
Les actions à venir sur le territoire :
- centraliser et partager les données
- mettre en cohérence et encourager les actions de plantation de haies
- restauration de mares et de zones humides
- réintroduction du vison d’Europe, portée par l'Etat dans le cadre du plan national
- accueil de petite faune
- trame noire
- médiation faune sauvage
- travailler les liens entre agriculture et biodiversité, via l’agro- écologie
- travailler le lien entre acteurs du sport, de la culture et de la nature pour diversifier les publics sur les événements “nature”
Le PLUi a été validé quelques mois avant l’élaboration de la stratégie locale de biodiversité. Il ne prend donc pas en compte la stratégie, mais il intègre une forte diminution des possibilités d’artificialisation des sols et l’identification des trames vertes et bleues. Les actions de la stratégie biodiversité à venir devront nourrir les modifications apportées au PLUi lorsque celui- ci entrera en révision.