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Le Cabas Solidaire_épicerie (2)

Dans les Deux-Sèvres, les épiceries solidaires de Soli’Niort font le pari de la tarification solidaire

Publié le 31/10/2025
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Carte d'identité

Sous-thématiques :
Politique de la ville
Aire d'influence :
  • Intercommunalité
Date de lancement :
01/01/2018
Coût du projet :
419 704€

La démarche en bref

Le Cabas solidaire et l’Épicerie du Val souhaitent dégager une part d’autofinancement en étant ouvertes à tous. Les “clients solidaires” payent 100 % du prix tandis que les autres clients bénéficient de réductions fixées en fonction de leurs revenus.

Acteurs

Public cible :
  • Tout public
Partenaires techniques :

Niort agglo

La CDC Haut Val de Sèvre

Le CCAS de Niort

Le CIAS du Haut Val de Sèvre

Le Département des Deux-Sèvres

La Mission locale

Contexte

En 2018, le Secours Catholique et l’association l’Escale, en partenariat avec le centre communal d’action sociale (CCAS) de Niort, ont créé Soli’Niort dans le but de proposer, selon le site internet de l’association, “une nouvelle forme d’aide alimentaire, plus respectueuse de la dignité des personnes, de leur anonymat et de leurs choix”. “L’objectif était aussi d’interroger la notion de qualité alimentaire et d’être non stigmatisant grâce à une mixité des publics”, ajoute Stéphanie Auger, directrice de Soli’Niort. 

 

Une première épicerie solidaire, Le Cabas solidaire, est ainsi née en 2020 à Niort, puis une deuxième en 2024 à Saint-Maixent-l’École (communauté de communes Haut Val de Sèvre), et baptisée l’Épicerie du Val. 

“Une nouvelle forme d’aide alimentaire, plus respectueuse de la dignité des personnes, de leur anonymat et de leurs choix.”

Association Soli’Niort

Mise en oeuvre des actions 

Des épiceries ouvertes à tous

A la différence des épiceries sociales qui ne s’adressent qu’à des personnes en situation de précarité, les deux épiceries solidaires sont ouvertes à tous, quels que soient leurs revenus. Les clients peuvent faire leurs courses “comme dans n’importe quelle épicerie”, toute la journée du mardi au vendredi, et le samedi matin. Ils peuvent aussi acheter ce que bon leur semble. “Dans une épicerie sociale, les bénéficiaires doivent souvent venir sur des créneaux précis, faire la queue pour rentrer, et respecter des quantités sur certains produits”, rappelle Stéphanie Auger.

Des produits locaux, bio, et conventionnels

L’offre (fruits, légumes, viande, laitage, épicerie salée, sucrée…) comprend des produits bio, mais aussi conventionnels car “nous ne sommes pas dans l’injonction du tout bio ou du tout local. Nous laissons aux personnes la liberté de choisir leurs produits et de gérer leur budget.” Outre les producteurs locaux qui représentent 50 % des aliments vendus, les deux épiceries solidaires s’approvisionnent auprès de grossistes. Aucun produit ne provient de la Banque alimentaire ou de dons issus des ramasses, ce qui permet d’appliquer une marge de 30 %. Il faudrait autrement vendre à 30 % de la mercuriale, c’est-à-dire à 30 % maximum du prix du marché. 

Trois tarifs différents

Pour que ces produits soient accessibles à tous, Soli’Niort a mis en place une tarification solidaire qui prévoit que les “clients solidaires”, en payant 100 % du prix, financent en partie les réductions accordées aux autres clients. Ces derniers, orientés par le CCAS de Niort, le centre intercommunal d’action sociale (CIAS) du Haut Val de Sèvre, le Département des Deux-Sèvres ou encore la Mission locale, ont ainsi accès à des réductions de -40 % ou -60 % au Cabas solidaire, et de -50 % ou -70% à l’Épicerie du Val

Nous avons établi ensemble des critères d’éligibilité, qui prennent notamment en compte le reste à vivre, afin de déterminer qui bénéficie de quel taux, explique Stéphanie Auger. Nous ne faisons pas d’accompagnement social en magasin et ce sont ces structures qui s’occupent de constituer les dossiers des personnes et de me les envoyer. Je les enregistre dans le logiciel de caisse et la réduction s’applique automatiquement lorsque les clients donnent leur nom au moment de payer leurs achats.”

Des ateliers sur l’alimentation 

Envisagés comme des lieux de vie, le Cabas Solidaire et l’Épicerie du Val organisent des ateliers consacrés à “l’alimentation plaisir”. 

Nous essayons de le faire sans injonction et sans jugement, précise la directrice de Soli’Niort. Nous ne sommes pas là pour délivrer un savoir mais pour se réunir, échanger et tester des choses.”  

Une épicerie itinérante

Sous l’impulsion des élus de la communauté de communes (CDC) Haut Val de Sèvre, l’Épicerie du Val a expérimenté durant un an un format ambulant. “Nous sommes allés dans six communes, nous avons testé différents lieux, différents horaires, explique Stéphanie Auger. Nous sommes maintenant en train de voir quelle formule serait la meilleure pour que cette action se développe et se pérennise. 

Calendrier

2018 : création de Soli’Niort

2020 : ouverture du Cabas solidaire à Niort

2024 : ouverture de l’Épicerie du Val à Saint-Maixent-l’École

Premiers résultats

Le Cabas solidaire s’autofinance à hauteur de 50 % grâce à la marge réalisée sur les prix payés par les clients solidaires. L’épicerie dépend donc de subventions publiques (Niort Agglo, Ville de Niort, Direction départementale de l’emploi, du travail, de la solidarité et de la protection des populations, Caisse d’allocations familiales, Secours Catholique) et privées (cheminées Poujoulat, Union nationale des épiceries sociales et solidaires). Elle cherche à attirer d’autres clients solidaires pour mieux s’autofinancer. 

Lancée en 2024, l’Épicerie du Val ne dégage pas encore d’autofinancement. Elle dispose d’un financement sur trois ans, issu de la CDC Haut Val de Sèvre, du fonds Mieux manger pour tous et de la Mutualité sociale agricole (MSA).

Stéphanie Auger constate un réel intérêt des bénéficiaires de l’Épicerie du Val pour les aliments locaux. Elle explique cela par deux raisons : “les réductions sont plus importantes qu’au Cabas Solidaire - car nous avons des subventions plus élevées pour cette épicerie - et nous sommes sur un territoire rural.

Facteurs de réussite

  • Le projet en lui-même plaît aux bénéficiaires et aux bénévoles, car il apporte une aide alimentaire de qualité et non stigmatisante.
  • Soli’Niort bénéficie du soutien financier et technique de Niort Agglo et de la CDC Haut Val de Sèvre, animatrices d’un Projet alimentaire de territoire (PAT) commun

Le projet de création d’une épicerie solidaire itinérante a été inscrit dès 2015 dans le projet social de territoire porté par le CIAS du Haut Val de Sèvre, indique Guillaume Michel, chargé de développement économique agricole à la CDC Haut Val de Sèvre. Pour renforcer cette volonté, en 2020, nous avons inséré ce projet dans une fiche action du PAT consacrée à la précarité alimentaire et répondant aux besoins d’accès à une alimentation de qualité pour tous. Puis, en concertation avec le CIAS, nous avons demandé à Soli’Niort, qui avait déjà une expérience avec le Cabas solidaire, de nous accompagner sur ce projet.” 

Plus concrètement, le soutien de la CDC se matérialise par des subventions, du conseil sur le développement économique, de l’aide pour trouver un local et rencontrer des producteurs, et du relai en matière de communication.

  • Les épiceries fonctionnent grâce à l’implication de nombreux bénévoles. Ils sont une soixantaine au Cabas solidaire et une vingtaine à l’Épicerie du Val.
  • La rigueur et la transparence dans la gestion financière renforcent la confiance des financeurs et des partenaires.
Le Cabas Solidaire_épicerie (1)

Enseignements

Il n’est pas évident d’attirer des clients solidaires et de leur faire comprendre qu’ils peuvent y faire leurs courses. “A l’inverse, comme nous ressemblons à un magasin ordinaire, certains bénéficiaires se disent que ce n’est pas pour eux”, observe Stéphanie Auger. 

 

Le projet est encore fragile économiquement et ne peut pas se passer de subventions.

Perspectives

L’objectif principal de Soli’Niort est d’attirer plus de clients solidaires afin de mieux s’autofinancer. Pour ce faire, le Cabas Solidaire va  déménager dans de nouveaux locaux qui restent encore à trouver. “Le lieu où nous nous trouvons n’est pas stratégique et les ventes sont en train de se stabiliser, constate Stéphanie Auger. Il nous faudrait un environnement plus passant pour toucher plus de clients solidaires. Notre objectif serait aussi d’ouvrir un restaurant solidaire.

L’association souhaite aussi développer la vente auprès d’entreprises sur un créneau “achat responsable”. Elle a déjà commencé à le faire en fournissant 750 paniers de Noël à un groupe gestionnaire de structures sanitaires et médico-sociales. 

Le développement d’une activité de traiteur fait partie des autres pistes envisagées.

Personne ressource

Stéphanie Auger, directrice de Soli’Niort

05 16 18 23 26

direction@soliniort.fr 

Rédaction par : Fanny Laison, journaliste indépendante 

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