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Quel centre-ville voulons nous ? La réflexion collective de Libourne (33)

Laurine Brun
Publié le 25/06/2019
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Gironde (33)

“Quels sont les usages du centre-ville ? Quel périmètre lui donner ? Quels sont les publics ciblés ? Comment organiser les fonctions d’habitat, de commerce, de service ou de mobilité pour ces derniers ?” La ville de Libourne a pris le temps de poser la problématique et envisage la redynamisation de son centre comme un pilier central de son projet de territoire.

 

Premiers signaux d’alerte : l’évasion commerciale et des logements inadaptés

 

À la fin des années 2000, Libourne subit le développement des zones commerciales dans les communes voisines et accuse une évasion commerciale de près de 25% vers Bordeaux. La vacance commerciale du centre-ville atteint alors près de 25%, de nombreux logements sont par ailleurs inadaptés à la demande des familles voire vétustes et le centre-ville concentre de nombreux publics fragiles.

 

En 2015, la nouvelle équipe élue, consciente de ces difficultés recrute une urbaniste confirmée qui impulse un « mode projet » au sein des services. Elle articule le programme initial pour en faire un projet urbain durable à long terme afin de promouvoir le territoire et de mettre en avant son attractivité.

 

Le projet « Libourne 2025 – la Confluente » qui voit le jour suite à ce travail met en lumière le cœur de bastide pour le territoire et la nécessité d’enclencher une stratégie de redynamisation du centre-ville visant à concilier l’identité patrimoniale de la ville avec les usages et besoins des habitants.

 

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Une dynamique de co-construction avec les habitants et les élus

 

En 2017, forte de récents partenariats (Caisse des dépôts et consignation, Agence nationale de l’habitat, Conseil Départemental, Communauté d’agglomération du Libournais), la mairie engage une équipe pluridisciplinaire composée de 6 agences pour élaborer un projet de revitalisation du cœur de ville de Libourne. Dès le départ, les habitants constituent une partie prenante active du projet afin de mieux comprendre les usages qui sont faits du centre. Ils sont sollicités de façon diverse et originale (balade urbaine animée par un urbaniste notamment). La régularité de ces mobilisations permet de créer une dynamique de co-construction et favorise l’implication des habitants.

Plus globalement, ce travail de diagnostic et de conception stratégique qui a aussi été mené avec l’ensemble des acteurs institutionnels, des chercheurs et des experts a placé les élus au cœur de la démarche. Ils se sont ainsi rapidement saisis des propositions nouvelles et portent aujourd’hui la démarche.

 

Trois thématiques majeures identifiées : l’habitat, les commerces et services et la mobilité

 

1. Concevoir un habitat restauré et adapté aux différents besoins

 

En termes d’habitat, l’objectif principal est de lutter contre le mal logement et de réhabiliter certains îlots pour résorber la vacance locative.


Pour cela :

  • La ville lance fin 2018 une OPAH-RU, et s’appuie également sur des dynamiques incitatives et des outils coercitifs avec la mise en place d’Opérations de restauration immobilière (ORI).
  • La ville a également conventionné avec l’Établissement public foncier de la Région Nouvelle Aquitaine (EPFNA) pour réaffecter une vingtaine d’immeubles du centre en logements.

  • – Enfin, le projet de redynamisation propose de concevoir des modes d’habitat nouveaux (notamment en aérant les îlots centraux, en végétalisant des espaces, en imaginant un habitat adapté pour les pas de porte commerciaux, en facilitant le stationnement résidentiel.

 

2. Proposer une offre commerciale diversifiée dans un périmètre marchand resserré et plaisant

 

Pour inviter le chaland à déambuler sur les axes marchands stratégiques, la commune a constitué un parcours marchand sous forme de boucle, avec des espaces végétalisés, de l’aménagement paysager plus plaisant et des vitrines commerciales rénovées. La ville diversifie également son offre en attirant davantage de restaurants et de métiers de bouche, cherche également à favoriser l’implantation d’enseignes nationales et mène de nombreuses actions d’animation commerciale. La mairie enfin n’hésite pas à acquérir et à revendre des locaux commerciaux pour faciliter l’installation de nouveaux commerces. Le maintien et la relocalisation de pôles structurants (cinéma multiplexe, bowling… ou services de santé) dans le centre sont également des leviers utilisés pour garantir du flux dans les rues commerçantes.

 

3. Faciliter l’accès et le déplacement en centre-ville en articulant les différents modes de déplacement

 

Pour favoriser une plus grande intensité des visites et des déplacements en centre-ville, le projet de revitalisation propose de réinterroger la place de la voiture et de partager davantage les usages avec les modes de déplacements doux. Par ailleurs, depuis 2010, Libourne a généralisé la gratuité de son réseau de bus pour ses habitants et envisage de redessiner leurs parcours afin de mieux répondre aux usages actuels (schéma de transports Cali).

 

Une équipe-projet dédiée au projet urbain, un facteur clé de succès

 

Ce projet urbain est piloté par Madame Ingrid Voisin Chadoin, DGA en charge du Pôle stratégie urbaine et rayonnement culturel (PSURC) avec l’appui d’une coordinatrice et de 5 chefs de projets. Le PSURC comprend également un directeur du projet dédié à la revitalisation du « Cœur de ville » et s’est appuyé pendant deux ans sur un chargé de concertation, recruté par la ville pour la durée de la conception du projet. Près d’une centaine d’agents regroupant les 7 services culturels, la Direction du port, celle de l’urbanisme réglementaire et du foncier sont également mobilisés. En parallèle, Monsieur Stéphane Chandes, DGA en charge des questions commerciales travaille plus particulièrement avec le service du Domaine public de la Ville, un pôle contrôle et un manager de centre-ville.


 

Points de vigilance : un portage politique et un travail des professionnels décisifs

 

Le principal défi a consisté à rassembler l’ensemble des acteurs (élus, habitants, promoteurs, financeurs…) afin qu’ils s’investissent pleinement et rapidement pour avancer ensemble. Le portage politique et le travail des professionnels, pourtant largement sollicités dans leur service, a été décisif pendant la phase de diagnostic et d’élaboration du projet pour créer cette dynamique de coopération.

 

Elaborer puis conduire un projet urbain, c’est croire en soi-même, en sa capacité de résilience ; c’est se saisir de ses atouts. Libourne et ses élus ont cette ambition. Nos partenaires institutionnels et privés, toujours plus nombreux, l’ont bien compris.
Ingrid Voisin Chadoin – DGAS Ville de Libourne
Le projet urbain a permis de faire connaître Libourne et de valoriser ses atouts à l’extérieur. Il a aussi permis aux élus de porter les idées des habitants grâce à la concertation.
Anne-Lise Nonin, coordinatrice du projet urbain Ville de Libourne

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Contact Ville de Libourne

Ingrid VOISIN CHADOIN, DGA Direction stratégie urbaine et rayonnement culturel à la Ville de Libourne
Tel : 05 57 25 66 89 (secrétariat)
Email : ivoisin-chadoin@mairie-libourne.fr

 

Anne-Lise NONIN, Coordinatrice du projet urbain pôle stratégie urbaine et rayonnement culturel de la Ville de Libourne
Tel : 06 68 69 10 92
Email : alnonin@mairie-libourne.fr


Stéphane CHANDES, DGA Dynamique commerciale à la Ville et DGA économie à la Cali.
Tel : 05 57 55 33 66
Email : iherrera@lacali.fr

 

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