Question de culture / Une offre d'insertion complète sur le territoire du Bergeracois
Depuis 2001, l’association Question de culture met en place des actions d’insertion pour les personnes éloignées de l’emploi à Bergerac. Dès l’origine, elle s’est positionnée sur des enjeux liés à l’agriculture biologique. Pas à pas, elle a développé de nouvelles activités répondant aux enjeux de la transition écologique pour proposer aujourd’hui une offre globale d’insertion.
Structure porteuse
Question de culture
Périmètre d'action et rayonnement
Communauté d'agglomération du Grand Bergeracois
Budget
Inconnu
Problème / Besoin initial
Une offre déficitaire en matière d’insertion
En 2000, un particulier rencontre des entrepreneurs confrontés à des difficultés de recrutement. Parallèlement, la population de la ville de Bergerac est particulièrement pauvre et de nombreuses personnes sont éloignées de l’emploi.
Face à ces constats, ces derniers s’associent pour créer le projet de maraîchage bio Question de culture. Il accueille ses premiers salariés en 2001. Peu à peu de nombreux adhérents rejoignent le projet et les activités se développent.
Vingt ans après la création de l’association, la plupart des membres fondateurs sont encore membres du Conseil d’administration, ce qui témoigne ainsi d’un fort engagement.
Solutions apportées
Une démarche en faveur des personnes éloignées de l’emploi
L’initiative s’adresse à toute personne éloignée de l’emploi en raison de divers freins (logement, mobilité, santé…) et qui souhaitent avancer sur son projet professionnel. La plupart des bénéficiaires est issue de quartiers prioritaires de la Politique de la ville et du centre-ville de Bergerac, où se concentre une population précaire.
Question de culture est une association reconnue d’utilité sociale, qui relève de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) par sa convention Atelier Chantier d’insertion (ACI). Sa mission est de remobiliser sur le plan social et professionnel les personnes éloignées de l’emploi.
La mise en place d’un contrat de travail spécifique : le CDDI
Une fois sélectionnés, l’ensemble des salariés est recruté selon un Contrat à Durée Déterminée d’Insertion (CDDI), rattaché à la convention collective des Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI) et réglementé par le code du travail. Ce type de contrat est signé pour une durée de six mois renouvelable. Le volume horaire de travail s’établit entre 26 et 28 heures par semaine et la rémunération se base sur le smic horaire.
Cette mise en situation permet aux salariés de développer des compétences techniques.
Ce contrat prévoit une période d’essai de un mois renouvelable, permettant un changement de projet si le travail ne convient pas à la personne. Cette souplesse est essentielle pour rendre la construction du parcours plus confortable pour les salariés et pour l’association.
Les personnes sont orientées vers Question de culture par le pôle emploi, la mission locale ou les chargés d’insertion du pôle Revenu de Solidarité (RSA) du département. Le recrutement est basé sur la motivation.
Accompagner le salarié dans la construction de son projet professionnel
Parallèlement, chaque salarié est soutenu par un chargé d’accompagnement social et professionnel.
Ce dernier s’occupe dans un premier temps, de lever les freins à l’accès à l’emploi par un accompagnement dans les démarches sociales (recherche d’un logement, solution de mobilité, gestion budgétaire, démarches administratives, problèmes de santé…). Pour certains freins spécifiques, Question de culture sollicite ses partenaires compétents comme le référent insertion du département, la mission locale ou encore l’association addictions France.
Ensuite, l’accompagnant et le salarié en insertion, étudient la situation de ce dernier et construisent son projet professionnel par étapes :
- réflexion sur le projet professionnel ;
- évaluation des compétences et du savoir-être basée sur le travail en chantier ;
- mise en place d’actions de formation liées à la thématique du chantier ;
- mise en place de passerelles vers l’entreprise (visite, découverte métiers…) ;
- travail sur les outils de recherche d’emploi (CV, lettre de motivation, simulation d’entretiens…) et recherche active d’emploi ou de formation qualifiant.
Cet accompagnement permet de valoriser le salarié et de travailler sur l’estime de soi.
Un certain rythme d’accompagnement est imposé aux salariés pour construire leur projet professionnel. Lorsque le projet est concret, les rendez-vous s’organisent selon leurs demandes et leurs besoins.
A l’issue du contrat, si le salarié est prêt, il peut obtenir un contrat de travail auprès d’un employeur classique ou une formation adaptée à son projet professionnel.
Pour certains, une étape supplémentaire peut être nécessaire : l’entreprise d’insertion qui représente l’intermédiaire entre chantier d’insertion et entreprise classique.
De son côté, Question de culture met en place une “banque de Curriculum Vitae (CV)” qui réunit l’ensemble des profils des salariés, de manière anonyme.
Une diversité de compétences à développer selon les chantiers
Question de culture s’appuie sur différents supports d’insertion, apparus au fur et à mesure du développement de ses activités :
- un jardin de maraîchage biologique, apparu dès la naissance de l’association, qui propose la livraison de paniers. Il est ensuite complété par la création, en 2012, d’un laboratoire de transformation des légumes non-vendus en soupes ;
- la recyclerie bergeracoise depuis 2016, qui collecte des objets jetés, les répare si nécessaire puis les revend à prix modeste dans une boutique dédiée ;
- la rénovation de petit patrimoine bâti et l’entretien d’espaces verts, sur demande, à l’échelle de la communauté d’agglomération Bergeracoise.
Ces activités multiples nécessitent des compétences variées : de la plantation de semis, jusqu’à de la petite maçonnerie, en passant par la valorisation de déchets en produits.
Un taux de sortie positive d’environ 60%
Depuis 2001, Question de culture a accompagné plus de 600 salariés en insertion sur des contrats de six à 24 mois.
Depuis 2020, l’association accueille 39 Equivalent Temps Plein (ETP) par an. Ce chiffre se traduit par 45 salariés en CDDI en permanence et 60 à 70 recrutements annuels.
Chaque année, environ 60% des personnes accompagnées entrent en emploi ou en formation à l’issue de leur contrat.
Une capacité d’autofinancement permettant de diversifier les activités
Le projet est financé à 30% par de l’autofinancement. L’Etat participe à hauteur de 50% du budget de l’association principalement au titre des contrats aidés. Enfin ce modèle économique est complété, entre autres, par des subventions du département de la Dordogne et du service pénitentiaire pour 20%. Le chiffre d’affaires réalisé, notamment par la recyclerie, est suffisamment important pour financer de nouvelles activités et ainsi dégager une capacité d’autofinancement de 40%.
“Cette capacité d’autofinancement nous permet de rester dynamique sur le territoire, de créer de nouveaux produits, de nouvelles richesses et ainsi d’accueillir de nouvelles personnes en difficultés.” Richard Chollon, directeur de Question de culture
Les différents supports d’insertion permettent aux salariés de développer plusieurs compétences et savoir-faire complémentaires. Par exemple, un salarié travaillant au Jardin bio, développe des compétences de maraîchage, de livraison, de transformation de légumes etc.
L’association a su s’intégrer dans un écosystème d’acteurs locaux pour échanger et pour développer des partenariats. C’est ainsi que le Pôle de coopération de l’économie circulaire Coop Actions voit le jour en 2019.
Un fonctionnement rendu difficile par la crise sanitaire
La crise sanitaire a aggravé les difficultés sociales des nouveaux arrivants, notamment en accentuant leur mal-être. Cette situation augmente l’absentéisme et freine la mise en œuvre des démarches de construction d’un projet professionnel.
Elle a également réduit les débouchés pour les salariés à l’issue de leur contrat d’insertion.
De plus, Question de culture fait face à des difficultés de recrutement en raison de la baisse du nombre de prescriptions. Celle-ci est due aux troubles du confinement mais aussi à la présence d’autres chantiers d’insertion sur le territoire.
Enfin, un projet d’installation d’une légumerie poissonnerie départementale conventionnée Atelier chantier d’insertion est envisagé sur Bergerac. Ce projet pourrait concurrencer les activités de Question de culture tant sur les ventes issues du Jardin que sur les prescriptions de futurs salariés. L’association souhaiterait coopérer davantage avec le territoire et le département pour développer des projets encore plus vertueux et mieux coordonnés.
Personne ressource
Richard Chollon, directeur fondateur de Question de culture
Tél : 06 33 07 10 42
mail : richard.chollon.qdc@orange.fr