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DAT L89

Les démarches alimentaires de territoire, vectrices de développement économique ?

Publié le 11/08/2021
Temps de lecture : 5 min
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Le processus de re-territorialisation de l’agriculture et de l’alimentation engage des changements en matière : d’échelle, de systèmes d’approvisionnement et de distribution, de modèle économique, etc. Cela a des conséquences sur les territoires. Et notamment sur leur développement économique local. En s’inscrivant dans ce processus, les démarches alimentaires territoriales sont en effet vectrices de développement local pour les territoires. Mais comment ?

Des démarches alimentaires territoriales vectrices de développement économique

En  2021, Valentine Viallefond (stagiaire à PQN-A) a travaillé aux côtés des territoires et des acteurs économiques sur le potentiel de développement économique des démarches alimentaires territoriales et de leur rôle auprès des acteurs économiques. En cela, les objectifs de sa mission sont de :

  • Saisir la place accordée au développement économique dans les démarches alimentaires. Comprendre leurs interactions avec les acteurs et secteurs associés aux activités agricoles et alimentaires du territoire ;
  • Comprendre les enjeux, freins et attentes en matière de développement économique pour les territoires et les acteurs concernés ;
  • Analyser et mettre en évidence les potentielles plus-values des démarches alimentaires en développement local ;
  • Valoriser l’ensemble des acteurs composant les filières, la diversité des modes de commercialisation et la dimension multisectorielle de l’alimentation.

 

Son travail s’est donc organisé autour d’une enquête auprès d’une quarantaine d’acteurs (économiques) des collectivités territoriales en Nouvelle-Aquitaine et en France. De plus, ses travaux ont aussi été alimentés par deux groupes de travail avec l’ingénierie territoriale en charge des démarches alimentaires.

Un constat : des logiques public-privé qui fonctionnent chacune de leur côté

Des quotidiens difficiles à concilier pour chaque partie

Le réseau des démarches alimentaires de territoire animé par PQN-A participe au développement et à la pérennisation de ces projets. En effet, PQN-A se positionne en tant que médiateur entre l’action privée et publique. Ainsi, concernant la relocalisation de l’alimentation, de nombreux éléments mettent en évidence la complexité des collaborations entre acteurs économiques de l’alimentation et collectivités en charge d’une démarche alimentaire. Les différences de langage et d’habitude de travail entre ces deux mondes constituent notamment des obstacles à ces associations. Celles-ci sont d’ailleurs loin d’être évidentes.

Côté collectivités territoriales, une culture du développement économique très large :

  • Un développement économique vécu comme un processus long de développement. D’ailleurs, en lien avec diverses autres thématiques : tourisme, restauration, activité agricole, transition écologique, etc. ;
  • Des indicateurs et repères d’évaluation difficiles à mettre en place dans le cadre d’une dynamique de développement sur le long terme et à des échelles variées ;
  • Des projets alimentaires territoriaux aux approches variées justifiant ainsi un investissement du sujet plus ou moins important.

 

Pour plus d’éléments sur le point de vue des collectivités en charge d’une démarche alimentaire, consultez le compte-rendu du groupe de travail dédié (en ligne sur le site de PQN-A).

Côté acteurs économiques, un engagement très hétérogène sur le sujet du local :

  • Des entreprises de petite et moyenne taille assez diversifiées dans leurs positionnements et leur échelle d’action ;
  • Des visions du “local” très différentes d’une entreprise à l’autre et une intégration de cette composante dans l’activité très hétérogène ;
  • Une échelle d’action qui correspond très rarement à celle du projet alimentaire territorial.

Plusieurs facteurs bloquants observés lors des tentatives de coopération

Dans le cadre de ses échanges avec les porteurs de projet territoriaux comme entrepreneuriaux, Valentine relève plusieurs éléments bloquants le passage à l’action. En effet, les échelles d’action des PAT sont inadaptées et les modes d’action public difficiles à comprendre pour les entreprises privées. En effet, elles-mêmes sont encore peu positionnées sur le sujet. D’autre part, les temps d’action des collectivités (temps politique, poids de l’administratif, etc.) freinent les engagements d’une entreprise. Néanmoins, pour celle-ci tout doit aller plus rapidement. Et pour finir, les pratiques de chaque partie ne sont pas favorables à la rencontre. On observe en effet un problème de transparence et de positionnement des entreprises d’un côté. Et de l’autre, des capacités très limitées de mobilisation de ces acteurs par les collectivités.

Des pistes de travail collectives pour faciliter les projets de développement économique

A la fin de sa présentation, Valentine relève plusieurs leviers à mobiliser en local comme à l’échelle régionale. On y retrouve ainsi :

 

A l’échelle locale

  • Un besoin de clarification des stratégies et positionnements tant pour les collectivités que les opérateurs économiques pour donner envie de travailler ensemble ;
  • Des coopérations à créer entre territoires pour proposer des échelles en adéquation avec les réalités des entreprises ;
  • De nouveaux liens à créer avec des acteurs ressources sur le sujet.

 

A l’échelle régionale

  • Un appui d’ingénierie supra-locale pour aider à produire les indicateurs et à obtenir des données percutantes pour évaluer les actions ;
  • Un appui spécifique sur ces questions de développement économique pour les acteurs publics. Et plus d’acculturation et de temps passé à repérer les acteurs économiques véritablement engagés dans la relocalisation.

 

Retrouvez le support de présentation de la restitution des résultats de stage en cliquant ci-dessous.

La coopération public-privée au profit du développement économique est encouragée dans les politiques publiques

La Région encourage  la coopération entre acteurs publics et privés dans les projets favorables au circuits courts et de proximité, via son appel à projets Circuits Alimentaires Locaux.

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