Concilier le discours avec la réalité, une véritable prise de recul dans des structures “alternatives”
Cette publication décortique les sources de pouvoir informel dans des collectifs où l’enjeu démocratique de partage et de co-construction sont capitaux. Lorsque beaucoup semblent s’accorder sur les effets délétères d’une mondialisation-métropolisation excessive, Géolab interroge “l’écart entre le discours et les pratiques.” Non pas dans des structures habituellement concernées par ces débats mais plutôt chez celles sur qui tous les projecteurs sont braqués en ce moment: les initiatives “minoritaires alternatives” et collectives.
“Il ne s’agit pas de dénoncer des écarts évidents, mais de comprendre comment les intentions démocratiques se manifestent concrètement.”
En effet, ces collectifs de production agricole en circuits courts et locaux agroalimentaires sont de plus en plus mis en avant comme une solution aux filières centralisées sur lesquelles nos systèmes alimentaires reposent. Dès lors, cet article nous propose d’approfondir le sujet. A plusieurs on va plus loin certes mais comment ?
A l’évidence les observations réalisées par l’équipe de chercheurs montre que rien n’est rose, même dans les organisations réputées par nature vertueuses et se revendiquant comme telles. Leur analyse propose une lecture distanciée, objective et surtout non stigmatisante des processus de partage des pouvoirs informels dans ces groupements.
“La formule « une personne = une voix » peut porter à confusion : comme elle renvoie à l’égalité théorique et non à l’égalité réelle, elle a un faible pouvoir descriptif de la réalité”.
L’article est entièrement construit à partir d’observations de terrain dont sont issus les nombreux verbatims qui émaillent le texte. Ces morceaux d’entretiens révèlent les doutes et les interrogations des acteurs. C’est alors toute la complexité des relations entre membres non-salariés de ces structures qui est mise en avant au travers de ces hypothèses et incertitudes incarnées.
De ces observations les chercheurs déduisent alors une série d’éléments régulant partiellement la concentration et la répartition des pouvoirs.