En 2023, le taux de pauvreté et les inégalités de niveau de vie atteignent leur niveau le plus élevé jamais observé depuis trente ans en France

1. La non reconduction des mesures d’aides exceptionnelles et temporaires de soutien au pouvoir d’achat mises en place en 2022 (l'indemnité inflation, la prime exceptionnelle de rentrée de lutte contre l’inflation) ;
2. La non revalorisation des aides au logement à hauteur du niveau de l’inflation ;
3. L’inflation qui augmente plus rapidement que le niveau de vie des ménages les plus modestes ;
4. L’augmentation du nombre de ménage aux faibles revenus d’activité indépendante : la part des micro entrepreneurs disposant de faibles revenus d’activité ainsi que la part des indépendants aux revenus les plus modestes a augmenté ; 
5. L’augmentation du nombre de temps partiels inférieurs ou égaux à un mi-temps.

• Les retraités sont moins affectés par la hausse de la pauvreté (+0,3 pp), ce qui peut être mis en corrélation avec l’effet de la revalorisation du minimum contributif qui est intervenue en septembre 2023. 
• Les personnes au chômage (36,1% de chômeurs se situent en dessous du seuil de pauvreté contre 35,3% en 2022) sont particulièrement touchées par la hausse de la pauvreté, ce qui peut être mis en corrélation avec la réforme de l’assurance chômage ;
• Les familles monoparentales (34,3% de familles monoparentales se situent en dessous du seuil de pauvreté contre 31,4% en 2022) sont davantage touchées par la hausse de la pauvreté par rapport à d’autres types de public ;
• Les enfants (21,9% des enfants se situent en dessous du seuil de pauvreté contre 20,4% en 2022) sont également particulièrement touchés par cette hausse.  

En parallèle de cette augmentation du niveau de pauvreté, on observe une augmentation du niveau de vie des ménages les plus aisés, en raison de la hausse des revenus financiers et de l’exonération de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Pour les ménages les plus aisés, le niveau de vie a augmenté plus rapidement que l’inflation, aggravant le niveau des inégalités entre les personnes les plus riches et celles les plus pauvres. 

Ainsi, les écarts de niveau de vie entre les ménages les plus aisés et ceux les plus modestes se creusent davantage en 2023 : les 20% des personnes les plus aisées touchent des revenus 4,5 fois plus élevés que les 20% des personnes aux revenus les plus modestes.

• Panorama de l’évolution de la pauvreté et l’exclusion sociale du CNLE,  “Pour quelles raisons la baisse du taux de chômage entre 2015 et 2022 n’a-t-elle pas fait reculer la pauvreté ?”, mai 2025, CNLE ;
• “Baromètre de suivi qualitatif de la pauvreté et de l’exclusion sociale”, juin 2025, CNLE