Quarante ans de Politique de la ville…
La Politique de la ville a été initiée en France à la fin des années 70, alors que le « problème des banlieues » émergeait. Dès le début des années 1970, les pouvoirs publics prennent conscience des difficultés des « grands ensembles » d’habitat social : en 1973, la circulaire « Guichard » limite la construction d’ensembles de plus de 2 000 logements, et en 1977, le rapport « Peyrefitte » sur la violence est publié.
La Politique de la ville a évolué dans le temps et s’est traduite par différents textes lois et cadres d’intervention.
En 2012, une réforme de la Politique de la ville a été engagée, sur la base d’une vaste concertation nationale. Celle-ci a abouti à la loi du 21 février 2014 relative à la Ville et à la Cohésion urbaine, avec une redéfinition de la géographie prioritaire et la mise en place des “contrats de ville”.
En 2018, Un nouveau plan de “mobilisation nationale pour les habitants des quartiers” a été lancé, se traduisant par la prorogation des contrats de ville jusqu’en 2022 sous la forme de “protocoles d’engagement réciproque et renforcé”.
Ce plan s’est traduit par la signature du “Pacte de Dijon” entre l’Etat et les collectivités territoriales le 16 juillet 2018, visant à proposer une nouvelle méthode de travail entre les différents partenaires pour adapter l’action publique à chaque territoire.
Parallèlement, la Région Nouvelle-Aquitaine s’est dotée d’un règlement d’intervention visant à renforcer son action en direction des quartiers prioritaires de la région en articulation avec l’Etat, sur les thématiques de développement économique et d’accès à l’emploi.
Cette “nouvelle” politique de la ville repose :
Qu’est-ce que la politique de la ville ?
La politique de la ville porte deux ambitions fortes : la réduction des écarts de développement entre les quartiers défavorisés et leurs unités urbaines et l’amélioration des conditions de vie de leurs habitants, en luttant notamment contre toute forme de discrimination.
Éducation, emploi, logement et cadre de vie… la politique de la ville est interministérielle et mobilise l’ensemble des politiques de droit commun et des services publics. Elle dispose aussi de moyens d’intervention spécifiques pour répondre au cumul de difficultés que rencontrent les habitants des quartiers défavorisés.
Les domaines d’actions de la politique de la ville:
- Éducation et petite enfance
- Logement et cadre de vie
- Emploi et insertion professionnelle
- Renforcement du lien social
- Sécurité et prévention de la délinquance
Une politique contractuelle
L’intervention des pouvoirs publics dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville est formalisée dans un cadre partenarial, le contrat de ville. Chaque contrat de ville s’inscrit, pour la période 2014- 2022, dans une démarche intégrée qui tient compte des enjeux de développement économique, de développement urbain et social.
Conclu à l’échelle intercommunale pour six ans, le contrat de ville repose sur trois piliers :
- la cohésion sociale : le contrat de ville prévoit des mesures de soutien aux associations et aux équipements sociaux, culturels ou sportifs pour favoriser le lien social sur le territoire ;
- le renouvellement urbain et le cadre de vie et le renouvellement urbain: le contrat de ville programme la réhabilitation ou la reconstruction de logements sociaux, le soutien aux copropriétés et l’accession à la propriété, la réalisation d’équipements collectifs et le développement de l’attractivité des quartiers ;
- le développement économique et l’emploi : le contrat de ville mobilise les dispositifs du service public de l’emploi pour faciliter l’insertion professionnelle des habitants des quartiers.
Une politique territorialisée
La politique de la ville est caractérisée par une approche globale des problèmes urbains, économiques et sociaux. Avec la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine de 2014, la géographie prioritaire de la politique de la ville a été redéfinie pour concentrer les moyens vers les territoires les plus en difficulté. Désormais, pour identifier les quartiers prioritaires, un critère unique est retenu : la part de la population ayant un revenu inférieur à 11 250 euros par an. À travers cette démarche, l’État a souhaité simplifier les interventions publiques et resserrer les périmètres d’action pour concentrer les moyens sur les territoires les plus en difficulté.
81 quartiers prioritaires en Nouvelle-Aquitaine
Les zones prioritaires en Nouvelle-Aquitaine concernent 81 quartiers situés principalement dans les agglomérations du territoire, soit 210 000 habitants (4% de la population régionale). Ils sont essentiellement caractérisés par la faiblesse du revenu par foyer (établi à 937 € par mois), mais également par un retard sur le plan des résultats scolaires, ou encore un taux de chômage plus élevé que la moyenne régionale, notamment chez les jeunes et les femmes.
Le fait marquant de cette nouvelle géographie prioritaire est l’apparition de quartiers de centre-ville dans les petites et moyennes villes, soulignant la problématique de paupérisation de ces centres urbains.
