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Marie Curry et Ouvre Boîtes : L'alimentation et la cuisine, vectrices de solidarité et de mixité sociale

Equipe PQN-A
Publié le 30/06/2021
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Comment favoriser une cuisine inclusive et durable au cœur de la métropole bordelaise ou au sein d’une commune rurale d’environ 2 500 habitants en Haute-Vienne ? Comment faire en sorte que “nourrir et se nourrir soit une façon d’habiter ensemble le territoire” ? Quelle place pour l’insertion sociale et professionnelle de populations précaires dans de tels projets ?

Ces questions ont trouvé des réponses grâce à un atelier d’échange autour d’expériences proposé par PQN-A dans le cadre du cycle de rencontres “Alimentation sociale et solidaire” en février 2021. Retrouvez le compte rendu et le replay de la plénière dans l’article dédié aux côtés des autres synthèses d’ateliers.

 

Les deux expériences qui faisaient l’objet de cet atelier étaient présentées par :

 

A travers la cuisine et la transformation des aliments, elles s’inscrivent dans une démarche d’Économie Sociale, Solidaire (ESS) et circulaire.

 

Deux projets inscrits dans une démarche ESS autour de l’alimentation

“Marie Curry, les nouvelles cuisinières”, c’est quoi ?

 

Marie Curry est un projet d’insertion pour les femmes réfugiées passionnées par la cuisine. Il est né d’une rencontre entre deux femmes Sandrine Clément et Elise Thorel lors de l’organisation de l’édition 2020 du Refugee Food Festival à Bordeaux. Ce dernier a pour objectifs de valoriser les talents des chefs réfugiés et de faciliter leur insertion professionnelle.

Connaissant les difficultés d’insertion et d’employabilité des femmes réfugiées, elles ont ainsi souhaité pérenniser la démarche pour ces dernières.  

Ce projet a donc pour objectifs de :

  • Valoriser le matrimoine culinaire et les savoir-faire des femmes réfugiées et issues de l’immigration ;
  • Garantir à ces femmes l’opportunité de vivre de leur passion, ainsi qu’un parcours professionnel épanouissant et valorisant ;
  • Promouvoir une cuisine inclusive et durable par des pratiques vertueuses, de la graine à l’assiette, de la cuisine à la salle, auprès des cuisinières, des restaurateurs et des consommateurs” ;

 

Il s’agit d’un projet très récent. Lancé en juin 2020, les trois premiers enjeux ont été de : 

  • Rencontrer tous les acteurs pour comprendre les besoins : ce qui existe déjà, comment apporter son aide et réfléchir  autour de l’alimentation durable ;
  • Élaborer un accompagnement avec des acteurs existants ; 
  • Construire un modèle économique et rechercher des financements.

 

Aujourd’hui, il s’agit de pérenniser la structure. Une activité de traiteurs se développe notamment grâce à la location de laboratoires ou de partenariats avec des restaurants.

 

"La Cantine” par l’association Ouvre-Boîtes, c’est quoi ? 

 

Le projet La Cantine est né à Nexon en Haute-Vienne grâce à l’association Ouvre-Boîtes. L’idée a émergé en 2019 et s’est développée lors du premier confinement. En effet, ce dernier a mis à mal les liens sociaux et le dynamisme du centre-bourg, déjà appauvri par l’absence de restaurant. Néanmoins, il a mis en exergue la mobilisation des producteurs locaux et le retour aux circuits courts pour les consommateurs.

L’association s’est ainsi emparée de ces dynamiques en créant La Cantine. Ce projet a pour objectif de rendre accessible une alimentation de qualité pour tous, tout en favorisant le lien social et en participant à la redynamisation du centre-bourg.

Concrètement, cela se traduit par la mise en place :

  • d’un restaurant solidaire, lieu de partage ouvert aux professionnels mais également aux particuliers ;
  • d’une conserverie végétale locale ouverte, elle aussi, aux particuliers et aux professionnels pour transformer les surplus et créer une boucle alimentaire avec la restauration. 

 

Dès l’été 2020, des repas participatifs les “Festi’s” ont été élaborés avec la récolte des invendus et des surplus. C’est à ce moment-là qu’a émergé l’idée de développer une conserverie en lien avec le restaurant afin de lutter contre le gaspillage.

 

Trois objectifs similaires malgré des contextes territoriaux différents

Favoriser la mixité sociale et culturelle

Pour Natacha Margotteau de Nexon, « on a tous quelque chose à partager. La Cantine ne veut pas stigmatiser, La Cantine, c’est le vivre ensemble. »

La solidarité réciproque n’est pas basée sur l’assistance mais l’entraide. Le but est de se nourrir de cette mixité sociale et de redonner du pouvoir à chacun. Cela se traduit notamment via :

Des repas à prix libre

Au restaurant La Cantine, le prix des denrées bruts, du travail des cuisiniers et de revient sont affichés dans la salle et les consommateurs sont libres de payer le prix qu’ils souhaitent 

La cuisine participative

Tout le monde est invité à cuisiner sur un temps afin de créer des équipes de cuisine participative. Ainsi, les bénévoles s’impliquent pour pouvoir payer au juste prix le cuisinier professionnel permanent

La conserverie

Elle permet aux producteurs et aux particuliers de transformer leurs produits ou leurs invendus. Chacun repart avec ses bocaux. Une partie peut être donnée au restaurant et une autre à l’épicerie sociale.

Pour Sandrine Clément de Marie Curry, la cuisine est le prétexte à toucher les femmes isolées : “découvrir leurs cultures culinaires, ça permet les échanges, etc.” Ainsi, dans les ateliers de cuisine, ces femmes peuvent apprendre et partager avec les restaurateurs professionnels qui les accueillent. Il s’agit d’un échange fort. Le professionnel peut apprendre de nouvelles saveurs et façons de faire tout en enseignant aux nouvelles cuisinières des techniques.

Ce sont de belles collaborations favorisant la mixité sociale, d’autant plus que cela est visible auprès des consommateurs”. 

Sandrine Clément Marie Curry

En effet, ces derniers peuvent bénéficier du fruit de la collaboration entre professionnels et femmes apprenties, lors de services traiteurs ou dans les restaurants accueillants.

 

Favoriser l’insertion professionnelle et sociale

Pour Elise Thorel, la communauté de pairs favorisée par Marie Curry, “permet un épanouissement et l’accès à un bon réseau de restaurateurs sur Bordeaux. Elle permet ainsi aux femmes concernées de développer un réseau social, professionnel et personnel.

 

Marie Curry apporte aux femmes réfugiées un accompagnement en continu, avec un apport de compétences. L’objectif est donc que ces femmes puissent avoir un revenu par le biais du service de traiteur et grâce à leur savoir-faire professionnel.

 

Pour La Cantine, l’insertion se fait par ces temps participatifs. Ces derniers sont des temps de partage de savoir-faire et de convivialité. Ainsi, pour Natacha Margotteau, la cuisine devient un temps de démocratie alimentaire.”

 

De plus, les activités sont basées sur des produits issus de circuits courts pour aider les producteurs locaux. Cela permet également de développer des temps de partage entre cuisiniers et producteurs à la Conserverie.

 

Enfin, pour le restaurant, les midis réservés aux professionnels peuvent être des temps de tremplin pour les jeunes du métier. Ainsi, le restaurant devient un incubateur pour des cuisiniers qui sortent de formation continue ou initiale. L’objectif est donc de redonner des horizons aux diplômés pour que les restaurants se pérennisent.

 

Changer le regard et faire évoluer les valeurs sur la restauration 

la Cantine permet, pendant un temps, de travailler ensemble et de faire ses débuts dans un lieu alternatif. Il faut que le secteur de la restauration soit désirable et vivable (payé), sans sacrifice familial. Pour cela il faut changer le regard sur la façon de travailler, faire tomber le quatrième mur du restaurant”.

Natacha Margotteau Ouvre Boîtes

De plus, la cuisine est réalisée à partir des invendus et des surplus alimentaires, il y a donc moins de gaspillage alimentaire. C’est une manière de valoriser les produits locaux et de sensibiliser les habitants, notamment par le biais de la Conserverie.

 

Pour Sandrine Clément, le but de Marie Curry est de changer le regard de la restauration et notamment de la place de la femme dans ce métier. Nous souhaitons mettre ces femmes sur le devant de la scène.”

 

La valorisation des pratiques de la cuisine est également, pour Marie Curry, l’occasion de s’intéresser aux pratiques environnementales dans la restauration, aller dans les fermes ou encore faire des ateliers de sensibilisation sur les produits locaux.

 

Ce qu'il faut retenir

Le projet de Marie Curry, les nouvelles cuisinières

  • Donner du pouvoir d’agir aux femmes ;
  • Favoriser un changement de regard sur les sociétés d’accueil et donner une place aux femmes réfugiées dans la société ; 
  • Participer aux changements des normes de la restauration, avec des femmes, de la mixité, et des produits locaux, etc.

Le projet La Cantine

  • Mobiliser les habitants par le « faire » autour de l’alimentation;
  • Favoriser la transversalité entre les producteurs, les restaurateurs et les habitants via la solidarité réciproque ;
  • Construire un modèle économique, local, social et solidaire

Vous voulez les contacter ? 

 

Marie Curry, les Nouvelles Cuisinières

Sandrine Clément

Co-fondatrice de Marie Curry / sandrine@mariecurry.fr

Elise Thorel

Co-fondatrice de Marie Curry / elise@mariecurry.fr

www.linkedin.com/company/marie-curry

 

La Cantine

Natacha Margotteau

Chargée du projet “La Cantine” et membre de l’association Ouvre-Boîte / assoouvreboites@gmail.com

ouvre-boites.org

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