Je fais le constat que l'illectronisme est une réalité sur tous les territoires. Il existe une fracture numérique réelle, et à tous les âges, notamment pour nos concitoyens les plus âgés qui peuvent être davantage en difficulté face aux démarches administratives en ligne ou dans certaines actions du quotidien.
Une des questions qui se pose pour la collectivité locale, c’est de savoir comment maintenir un accueil physique dans nos services. C’est aussi de répondre au décrochage des habitants dans certains de nos quartiers. Ou encore, comment faire grandir les jeunes face aux écrans avec un discours de prévention ?
Il y a une volonté de l'agglomération de répondre aux besoins de ses habitants. Nous nous sommes inspirés du modèle du “Fonds de soutien territorial” créé par notre agglo en 2017 pour développer un “Fonds de soutien numérique”.
Pour construire une réponse efficace, notre démarche a été guidée par une conviction : les communes sont les mieux placées pour connaître les besoins de leurs habitants. Nous avons écarté l’idée d’une offre formatée mais visé des solutions différenciées, commune par commune. Le principe était de laisser la main aux communes pour être le plus proche possible des besoins.
La démarche a été présentée au Conseil des maires. Cette approche a été pédagogique à plus d’un titre : elle a contribué à une sensibilisation sur l'ampleur des enjeux de l’illectronisme, mais à aussi généré une prise de conscience que la dématérialisation des services publics est une nécessité qui doit s’accompagner pour limiter les impacts sur la vie des citoyens.
Nous avons décidé de lancer une consultation fin 2024 pour sélectionner et soutenir un acteur capable de mettre en œuvre des actions concrètes de médiation numérique sur le territoire.
Aujourd’hui, nous avons la chance d'avoir un tiers lieu numérique, “le 400”, qui dispose d’un vrai savoir-faire en matière de médiation numérique. Le 400 dispose de conseillers numériques formés, notamment à l'accueil de personnes handicapées (projet “Handi Num”). L’objectif pour tous est l'autonomisation des publics accompagnés.
Les besoins prioritaires et le programme d'actions ont été fixés par les communes via des entretiens avec le tiers-lieu le 400. Ses équipes interviennent aujourd’hui de manière adaptée, selon les besoins et les territoires, en mixant temps individuels et temps collectifs.