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Case de BD imageant le effets d"une DAT sur l'organisation territorial et de ses acteurs

Partie 2 : initier une démarche alimentaire de territoire (DAT)

© Crédit Photo BD Tataobx
Equipe PQN-A
Publié le 12/06/2020
Temps de lecture : 15 min
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Sur ce sujet nous proposons deux articles évoquant les 4 incontournables pour initier une démarche alimentaire sur son territoire.  

  • L'article 1 (ci dessous) : aborde d’abord une façon de lancer le projet en interne à la collectivité ou à la structure porteuse pour terminer sur la question de la mobilisation des acteurs du territoire. 
  • L'article 2 : traite de la déclinaison du projet sur des thématiques variées et de l’importance d’une animation ad hoc.

Les bandes dessinées qui illustrent cet article sont issues de: La BD TATA Box, Neuf métaphores des concepts clés des démarches participatives pour la transition agroécologique. Les 12 pages de cette BD décortiquent le concept de “démarche participative”, un concept parfois difficile à saisir.

 

ATTENTION, cette page concerne la 2e partie de l’article “Les 4 incontournables pour initier une démarche alimentaire sur son territoire.”, retrouvez la 1ère partie sur notre site.

 

3/ Travailler sur plusieurs thématiques avec plusieurs acteurs

Pour rassembler et se créer une culture commune

L’enjeu global de cet incontournable est de dépasser les représentations, les préjugés et les idées reçues. Il s’agit alors de découvrir, actualiser ou affiner les connaissance. C’est une phase essentielle pour la structure porteuse de la démarche. Elle l’est aussi pour les acteurs de terrain qui, s’ils travaillent globalement sur les mêmes sujets, ne se connaissent pas toujours bien. On peut en effet observer parfois un certain manque de culture de la coopération. Il s’observe tant entre public et privé qu’entre structures publiques entre elles.

Il existe parfois localement des tensions très fortes et cristallisées autour de différents enjeux ou modèles agricoles. Ici, le travail de la démarche territoriale est de tenter de tirer parti du meilleur des uns et des autres. Faire fi des oppositions permet de motiver la création d’une culture commune basée sur ce qui rassemble les acteurs. En jouant un rôle d’incitateur et d’arbitre à la fois, la structure d’animation de la démarche donne une légitimité à chacun. Elle propose aussi d’équilibrer les niveaux de connaissance et de faire les liens entre les différentes approches et réalités du terrain.

Case de BD imageant le effets d"une DAT sur l'organisation territorial et de ses acteurs
© Crédit Photo BD Tatabox

 

Des freins inévitables, la remise en question et la transversalité du sujet

Néanmoins, un des freins principaux à la construction d’une telle culture commune est qu’elle passe obligatoirement par un travail de remise en question. C’est un des rôles fondateurs des démarches alimentaires sur les territoires. Néanmoins il s’agit souvent d’un travail de longue haleine qui peut donner l’impression de ne pas avancer. Attention donc lors de cette phase à travailler en parallèle les faisabilités d’actions déjà identifiée afin d’éviter de ralentir les envies d’agir.

Second frein, la transversalité du sujet. Parler de restauration collective c’est en arriver rapidement au gaspillage alimentaire mais également à l’offre agricole sur le territoire. Et souvent, parler d’offre agricole c’est aussi en arriver à la question de l’installation … et donc du foncier agricole. Attention, peu ou mal cadrés, ces temps peuvent rapidement tourner en débats stériles sur des thématiques qui sont peu voire pas maîtrisées par les personnes en présence.

 

Trouver des lieux et des façons de faire

Encore une fois il est essentiel de se raccrocher au positionnement construit dès le 1er incontournable. Ménager les sujets sensibles, parfois mal interprétés ou choisir délibérément de les aborder de façon constructive sont deux façons de permettre des échanges. Il y a ici un enjeu de dépassement des postures. Ce dépassement n’est possible que si on lui donne un lieu pour s’éprouver, se tester et mettre en place d’autres logiques. Jean-Guillaume Messmer, dans son étude sur les circuits courts multiacteurs, parle de « Trouver le juste milieu ». Car il n’est pas possible, ni souhaitable, d’imposer un modèle comme “mono-solution” à tous les problèmes.

Dernier point de cet incontournable, l’implication des citoyens dans la démarche. En tant que premiers experts d’usage de leur territoire, leur présence dans ce type de démarche est déterminante. Il en va de même pour le monde associatif. Afin d’éviter une mobilisation limitée à un simple opérateur local, plusieurs techniques peuvent s’envisager:

  • un appel à manifestation d’intérêt par les moyens de communication locaux
  • un panel de citoyens tirés au sort
  • des réunions publiques citoyennes relayées par les mairies et/ou les écoles
  • une enquête sur les habitudes de consommation

 

Les questions à se poser

  • Quels sont les objectifs (annoncés ou présumés) des différents acteurs identifiés dans la démarche ?
  • Quels sont leurs enjeux institutionnels ou personnels ?
  • Quelles sont leurs contraintes dans le projet ?
  • Quelles sont leurs ressources dans le projet ?
  • Comment agissent-ils et se comportent-ils face à la démarche ?
  • Quelles sont leurs synergies et leurs antagonismes par rapport à la démarche ?
  • Quel est l’historique positif ou négatif des relations avec ces acteurs ?
     

Questionnements tirés de l’article Identifier, Connaître et mobiliser les acteurs du système alimentaire local.

 

Ils le font sur leur projet

  • Le Pays Adour Landes Océanes (40) initie sur sa démarche un recensement participatif des ressources et acteurs sur le territoire. Travail de base préfigurant une cartographie du territoire, il permet de partager les points de vue et de réunir les acteurs autour d’une action concrète.
    Contact: Lucie Mathieu-Jensonnie lucie@pays-adour-landes-oceanes.com

 

4/ L’animation au cœur de la démarche

 

Le rôle de fond de l’animation est de favoriser les rencontres et l’interconnaissance. On commence ici à se pencher sur des méthodes d’animation ou des sujets de travail permettant de gommer étiquettes et positionnements. Combiner animation et production de ressources partagées est également une voie à envisager. Sortez ici des traditionnels copils-réunions qui lassent vite et peuvent entraîner une démobilisation des parties prenantes.

Case de BD illustrant le rôle de faciliateur et les outils existant à la construction d'une DAT
© Crédit Photo BD Tatabox

 

L’animation incarnée par un facilitateur ou une facilitatrice

Le.la chargé.e de mission – chef.fe de projet – animateur.trice – facilitateur.trice est chargé.e de créer du lien et d’insuffler une dynamique à la démarche avec les acteurs du terrain. En bref, son objectif est de faire de la démarche alimentaire non pas un espace où l’on reçoit “mais un espace où on peut contribuer, agir, construire des ressources et se révéler soi-même ressource.” (Tiré de l’article du Cerdd, Comment construire le modèle économique d’un projet d’alimentation).

Cette personne endosse également un rôle central de médiation et d’aide à la décision. Elle est ressource localement sur la thématique agricole et alimentaire auprès des acteurs et de la structure porteuse de la démarche. C’est cette personne qui assure la jonction entre le politique et l’échelle du terrain. Ici se joue l’harmonisation entre:

les discours et les positionnements politiques décidés en amont de la démarche

et

les actions concrètes sur le territoire.

” Mon boulot c’est beaucoup de diplomatie. Beaucoup de contact et de relation avec les uns et les autres.”

Un chef de projet agriculture.

Aussi, une prise de distance sur le quotidien et le travail pratique est essentielle pour nourrir son animation au fil de l’eau. L’exercice n’est pas toujours facile et c’est bien à cela que servent notamment les rencontres et productions de PQN-A. Le rôle du centre de ressources se situe ici. Les nombreuses ressources et actualités que nous faisons circuler servent à renforcer les connaissances et l’approche globale de toute l’ingénierie en charge des projets.

 

Des pistes à explorer

  • Présenté déjà deux fois lors des rencontres PQN-A, le jeu des équipes de recherche de l’Observatoire des Circuits de Proximités amène des pistes très intéressantes. L’Alimentation en projet propose d’échanger les rôles au sein d’une démarche alimentaire fictive sur un territoire fictif. Chacun endosse le rôle d’un acteur du territoire et devra défendre les enjeux, positionnement et difficultés propres à son rôle. Aux participants de construire alors collectivement en une heure une stratégie de territoire. Compatibles pour des groupes jusqu’à 12 personnes, ces séances sont constamment suivies d’un temps de débrief avec les animateurs du jeu. Réfléchir ensemble à ce qui a fonctionné ou pas en s’appuyant sur une situation fictive peut permettre d’aborder des sujets plus légèrement voire de désamorcer des situations tendues.
  • S’inspirer de la méthode des Chapeaux de Bono citée plus haut permet d’obliger tout l’auditoire à adopter le même point de vue. En mettant les croisements de points de vue de côté, elle permet l’expression de tous dans une logique constructive.

 

 

Les moyens financiers

 

L’équipe vous propose une petite sélection de travaux réalisés par le Réseau national des PAT et d’autres sources concernant l’ingénierie financière de ces projets et initiatives. Quelques guides et recensements existent pour vous repérer:

 

 

Pour initier une démarche alimentaire, d’autres ressources…

 

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