Mise à jour le : 21 avril 2021
Mise à jour le : 21 avril 2021
Comprendre les relations entre foncier, installation et transmission au sein des démarches et projets alimentaires de territoire en Nouvelle-Aquitaine.
Nous vous proposons ici quelques clés de lecture pour mieux aborder la dimension du foncier, de l’installation et de la transmission en agriculture, afin d’éclairer votre cheminement. Les nombreuses ressources en accès depuis cette page guideront vos pas pour passer à l’action.
En 2016, la région Nouvelle-Aquitaine compte 71000 exploitations occupant 4,2 millions d’hectares de surface agricole utilisées (SAU). Avec 119 000 emplois, elle constitue la première région agricole de France pour le nombre d’emplois, mais aussi le nombre d’exploitations et la valeur de sa production.
Néanmoins, depuis 30 ans, l’activité agricole en Nouvelle-Aquitaine a connu de profondes mutations :
Dans les 5 prochaines années, pas moins de 3500 exploitations seront disponibles à la reprise chaque année. En parallèle, en 2019, on comptait 2000 installations. En conséquence, le taux de renouvellement des exploitations s’établit actuellement à moins de 60 %. Néanmoins ce taux régional moyen est à nuancer. Le phénomène connaît néanmoins des disparités infra-régionales, avec des dynamiques d’installation et de renouvellement des générations très contrastées par département, voire par petite région agricole. (Sources : Les données du Mémento de la statistique agricole – Édition 2019 – DRAAF Nouvelle-Aquitaine)
En Nouvelle-Aquitaine, l’objectif poursuivi par les pouvoirs publics (DRAAF et conseil régional N-A) vise à accroître le taux de renouvellement des exploitations à 80 % sur la région pour les 5 prochaines années. Il s’agit alors de privilégier des exploitations familiales, de prévenir la déprise agricole, l’affaiblissement des filières, l’artificialisation des terres et la désertification des communes rurales.
Envie d’en savoir plus ? Consultez l’étude menée par PQN-A en 2019 sur le dispositif d’accompagnement à l’installation en Nouvelle-Aquitaine assorti des pistes d’amélioration.
Si la région Nouvelle-Aquitaine excelle pour ses performances agricoles (216 signes de qualité, 6,4 milliards d’€ de PIB agricole pour 11 milliards de chiffre d’affaire, 1er cheptel de bovins allaitants,…), elle n’en est pas moins aussi la lauréate des régions françaises pour la consommation d’espaces naturels, forestiers et agricoles (- 40000 kms en 9 ans) .
Celle-ci concerné avant tout les espaces agricoles. Ainsi, ces derniers représentent les 3/4 des espaces consommés, entre 2006 et 2015.
Par ailleurs, la région Nouvelle-Aquitaine a perdu 3, 9 % de sa surface agricole utile entre 2000 et 2010.
Pour en savoir plus : consulter la stratégie foncière régionale de Nouvelle-Aquitaine.
Ce constat est largement partagé, à toutes les échelles de territoire. De la commune au département, en passant par les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), tout le monde s’accorde pour déplorer l’évolution des 20 dernières années. Elle se manifeste notamment par :
Le phénomène observé est d’autant plus intense que l’on se trouve sur la frange littorale ou à proximité d’une grande ville (métropole, agglomération, ville moyenne). C’est en effet ici que l’extension urbaine est la plus prégnante.
Ces illustrations sont tirées de la frise-méthodo “Le foncier, l’installation et la transmission pour les collectivités” proposée par PQN-A et validée par les acteurs participant à ces actions.
Tous les discours s’accordent donc sur la nécessité de préserver les espaces agricoles et de maintenir l’activité économique liée. Dans les faits, les collectivités ont été longtemps timides et hésitantes pour intervenir directement dans le cadre de compétences que la loi leur proposaient d’adopter. L’agriculture semblait comme une “chasse gardée”, une activité dont la maîtrise était revendiquée par la profession.
La question était alors le plus souvent abordée sous l’angle de l’urbanisme. On s’appuyait alors beaucoup sur les documents de planification, sans que l’agriculture n’en tire de grand bénéfice. Ainsi, au gré des évolutions législatives comme sociétales, le renouvellement des générations et la préservation des terres agricoles sont devenus des enjeux croissants. Ils ont ainsi appelé des actes concrets de soutien, mais aussi d’accompagnement.
Ainsi, depuis une vingtaine d’années, bon nombre de territoires, et leurs décideurs avec eux, ont mis à leur agenda l’élaboration de documents de planification (SCoT, PLUi). Cela avec le souci de préserver les espaces agricoles. Par exemple, la Nouvelle-Aquitaine est couverte par 57 schémas de cohérence territoriale en 2017. Ainsi, plus de 70 % de l’espace régional en superficie est concerné. (Sources : contribution de l’inter SCoT au SRADDET de la Nouvelle-Aquitaine – 2017)
L’agriculture est de plus en plus reconnue pour sa contribution au développement économique et à la création d’emplois locaux, non délocalisables. Ainsi, sur la période 2015 – 2020, pas moins de 40 territoires Leader (soit 4 sur 5) ont inscrit l’agriculture dans leur stratégie de développement.
Enfin, l’émergence des démarches alimentaires de territoire conforte cette évolution depuis quelques années.
Pour les collectivités qui souhaitent s’engager dans une démarche ou un projet alimentaire de territoire, l’existence d’une offre de produits agricoles locale et son accroissement se pose dès le départ.
C’est certainement une des vertus essentielles de ces démarches que de s’interroger sur plusieurs sujets. Et ce de manière transversale et donc concertée.
Plusieurs leviers sont donc mobilisables pour y contribuer et méritent d’être bien identifiés. Parmi les principaux, on peut citer :
Les premiers retours d’expériences sur les démarches alimentaires de territoires les plus avancées sont ceux du Grand Bergeracois, Angoulême, Poitiers, Bordeaux Métropole, CA du Pays basque, Limoges, Coeur Entre deux Mers…. Il révèlent tous la nécessité de réfléchir et d’agir sur la dimension amont du système alimentaire local.
En bref, l’offre de produits agricoles et alimentaires est bien corrélée à la présence d’exploitations viables, installées sur un foncier préservé.
C’est donc un défi majeur que les acteurs des territoires, agriculteurs, transformateurs, distributeurs, décideurs locaux et mangeurs relèvent tous les jours.
Enfin, pour vous créer une vision d’ensemble illustrant les relations entre le foncier, l’installation et la transmission en agriculture, consultez notre frise-méthodo. Intitulée “Le foncier, l’installation et la transmission pour les collectivités” elle est validée par les acteurs participant à ces actions.
Franck MAITRE, responsable de la cellule Installation
DRAAF Nouvelle-Aquitaine
Tél : +33 (0)5 55 12 92 15
E-mail : franck.maitre@agriculture.gouv.fr
David BROUQUE, chargé de mission Politique de l’alimentation
DRAAF Nouvelle-Aquitaine, site de Bordeaux
Tél : +33 (0)5 56 00 42 21
E-mail : david.brouque@agriculture.gouv.fr
Emmanuelle MORIN, chargée de mission Politique de l’alimentation
DRAAF Nouvelle-Aquitaine, site de Bordeaux
Tél : +33 (0)5 56 00 42 71
E-mail : emmanuelle.morin@agriculture.gouv.fr
Véronique BEAUMET, chargée de mission Installation
Direction de l’agriculture, région Nouvelle-Aquitaine
Tél : +33 (0)5 57 57 82 74
E-mail : veronique.beaumet@nouvelle-aquitaine.fr
Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine accompagne les territoires depuis plus de 15 ans dans l’élaboration de leurs projets. Que ce soit à travers le programme LEADER et les contrats de territoire (contrats de dynamisation, d’attractivité, de ruralité) ou l’accompagnement des équipes des quartiers en politique de la ville.
Mise en réseau, partage de pratiques et échanges d’expérience constituent notre cœur de métier. N’hésitez donc pas à contacter nos chargés de mission ! Vos questions alimentent une réflexion globale pour accompagner toujours au plus près les projets alimentaires territoriaux, quel que soit leur stade d’avancement.
Fanny Laison, chargée de mission Démarches alimentaires de territoire
E-mail : fanny.laison@pqn-a.fr
Tél : 06 31 21 56 09