Retour sur la journée
9h30 : Introduction de la journée et du Comité Régional de l’Alimentation
Cette journée a été ouverte par :
- Patrick Papadato, vice-président de Bordeaux Métropole en charge de la Stratégie nature – biodiversité – résilience alimentaire
- Virginie Alavoine directrice régionale de l’Alimentation, l’Agriculture et de la Forêt
- Geneviève Barat, conseillère régionale déléguée aux circuits courts et au Pacte Alimentaire de Nouvelle-Aquitaine
- Jonathan Delpech, directeur de PQN-A
10h : Rappel du cadre du Pacte, et des enjeux liés à la restauration collective
. Présentation de l’état des lieux de la structuration des filières et de l’offre sur le territoire régional, par Hugues Cruse chargé de mission alimentation DRAAF Nouvelle - Aquitaine
- Présentation des actions régionales sur la restauration collective publique, par Amandine Ribot, responsable de l’unité Circuit courts à la Région Nouvelle-Aquitaine
10h30 : Table ronde “ Comment la restauration collective peut-elle être un levier du développement territorial ? “
- Claire Caillaud, coordinatrice de projets et administrative chez Résalis (79) une plateforme logistique qui met en lien producteurs et acteurs de la restauration collective. Son témoignage a mis en avant le rôle clé que joue Résalis en faveur d'un maillage territorial qui permet l’approvisionnement des cantines en produits locaux.
- Astrid Joubert, chargée de mission gouvernance alimentaire à Bordeaux Métropole (33), un territoire qui travaille depuis longtemps avec ses communes sur le sujet de l’approvisionnement de ses restaurants collectifs mais aussi sur l’organisation d’une gouvernance partagée avec l’ensemble des acteurs du système alimentaire. Elle fait partie de l’équipe du Projet Alimentaire de Territoire, dont elle nous a expliqué l’organisation et les actions sur le volet de la restauration collective.
- Jacky Bonnet, adjoint au maire de la commune de La Couronne (16), une commune charentaise de plus de 8 000 habitants, atteint un taux d’approvisionnement en bio qui dépasse largement les objectifs de la loi EGalim avec 82%. La volonté politique a eu pour impact d'entraîner les acteurs de la restauration collective vers de nouvelles pratiques.
11h45 : Témoignages ” Comment les enjeux de formation doivent être pris en compte pour favoriser une alimentation locale et durable ? “
- Présentation du projet de la Région d’un nouveau campus de l’alimentation par Ludovic Freygefond directeur de l’établissement.
- Présentation des enjeux de la restauration collective pour le milieu agricole et de l’action déployée par le réseau CIVAM, par Emeline Delong, coordinatrice du CIVAM PPML (33).
12h15 : Signature de la charte de gouvernance alimentaire
Bordeaux Métropole anime le Conseil Agricole et Alimentaire, une instance dont les membres participent aux travaux de Projet Alimentaire de Territoire. Ils disposent d’un avis consultatif pour faciliter la mise en œuvre du programme d’actions.
Le Forum fut l’occasion pour l’Etat, représenté par Virginie Alavoine et la Région, représentée par Geneviève Barat, de signer la charte de gouvernance alimentaire en présence de Patrick Papadato.
14h : Ateliers et témoignages
1) Témoignage - La logistique comme exemple de coopération territoriale
La question de l'organisation de la logistique soulève de nombreux sujets sur les territoires, comme par exemple, l'identification des acteurs qualifiés, la gestion du premier et du dernier kilomètre, et l'investissement de matériel. Ce sujet apparaît comme une pierre centrale de la structuration de filières locales mais aussi du développement économique et de l'approvisionnement des établissements de restauration.
Bordeaux Métropole, le Coeur Entre Deux Mers et le Grand Libournais sont trois territoires limitrophes aux caractéristiques différentes : une métropole très urbaine, des territoires limitrophes entre urbain et rural à fort potentiel agricole. La logistique est un sujet qui jusque-là n’a pas été pris en compte car il n’est pas de la compétence des collectivités. Néanmoins de nombreux besoins ont été identifiés sur ces territoires respectifs. Il apparaît alors opportun de s'organiser collectivement afin de se saisir ensemble de la question, entre autres, du premier et du dernier kilomètre. Pour cela, sont intervenues sur un temps de table ronde :
- Carla Quiviger, chargée de mission alimentation saine, durable et de proximité, Bordeaux Métropole
- Estelle Regnier, responsable logistique urbaine à Bordeaux Métropole
- Lucille Ferron, chargée de mission foncier agricole au PETR Coeur Entre Deux Mers
2) Atelier - Comment développer une filière viande en faveur du développement territorial et économique local ?
Les participants ont contribué à la réflexion de la communauté de commune du Mellois en Poitou (79) représentée par Anne-Claire Augereau chargée de l’animation du PAT, sur les enjeux rencontrés sur son territoire par la filière viande. Ainsi, autour d’un atelier de prospection “ A quoi ressemblera la filière viande du Mellois en Poitou dans 10 ans ? “ , les participants ont pu imaginer le champ des possibles menant à l’objectif idéal pour le territoire.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de l'expérimentation territoriale accompagnée par Nathalie Corade responsable du master APTERIA à Bordeaux Sciences Agro. Chaque année, PQN-A et BSA ouvrent un appel à candidature à destination des territoires, leur proposant un projet de réflexion commun avec les étudiants du master.
3) Témoignage - L'accès au foncier : un défis de l’installation
Dans 6 ans, d’ici à 2030, plus de 55% des exploitants agricoles auront l’âge de partir à la retraite. Au-delà de l’enjeu d’attractivité du métier, il existe un réel défi d’enrayer la disparition qualitative et quantitative du foncier agricole. Il est essentiel de le préserver, pour pouvoir produire localement de la nourriture saine. Parmi celles et ceux qui souhaitent s’installer en agriculture, un nombre de plus en plus conséquent est “Non Issu du Cadre Familial” (NIMA), et “Hors Cadre Familial“ (HCF). Il leur est d’autant plus difficile d’accéder à des terres agricoles, car l’information sur les terres en vente est peu lisible, les prix sont élevés, et les biens ne correspondent pas toujours aux besoins des porteurs de projet.
Dans cet atelier, nous avons abordé les défis liés à l’accès au foncier agricole grâce à l’intervention de Marie Boutry, chercheuse à Bordeaux Sciences Agro et l’INRAE-ETTIS.
Des solutions ont été partagées par :
- Sophie Pelé, Chargée de mission Ecologie urbaine, Direction de la Transition écologique, Ville de Mérignac
- Elise Chaleix, Responsable des porteurs de projet et des exploitations agricoles, Fermes En Vie (FEVE)
4) Témoignage - Quel lien entre Contrats Locaux de Santé et PAT ?
La santé est un sujet implicitement pris en compte dans les projets alimentaires de territoire. Les territoires agissent en sa faveur mais sans vraiment la nommer : augmentation de la part de bio dans les cantines, valorisation d’une agriculture durable sur les territoires, expérimentation de la sécurité sociale de l’alimentation. Margot Lafon, qui a étudié le lien entre PAT et nutrition-santé en tant que stagiaire à l’ARS a permis un cadrage théorique de ce sujet pour faire prendre conscience aux participants de l’importance de prendre en compte la santé dans les actions (déjà) menées.
Ce sujet,transversal et complexe suppose des leviers d’actions aussi bien politiques que territoriaux dont certains ont été présentés par :
- Stéphanie Hiriarte, chargée de mission alimentation durable de la Communauté d’Agglomération Pays Basque dont le PAT a été construit en étroite collaboration avec les acteurs du Contrat Local de Santé de son territoire.
L’approche One Health propose ainsi de penser des solutions à la fois pour répondre à des enjeux de santé et des enjeux environnementaux. Des enjeux qui sont strictement liés : les actions menées en faveur de l'environnement favorisant une meilleure santé et inversement. Ce point fut éclairé par :
- Sarah Costes qui mène une étude à la DRAAF Nouvelle-Aquitaine sur la santé et l'environnement dans les démarches PAT.
5) Témoignage - Résilience et durabilité alimentaire des territoires : quel rôle pour la collectivité ?
Quels sont les facteurs de vulnérabilité des systèmes alimentaires ? Que signifie, pour un système alimentaire, être "résilient", et "durable" ? Comment une collectivité peut agir ?
Grâce aux interventions combinées des intervenantes, des réponses à ces questions ont été apportées, et complétées par le déroulé des échanges, et l'expérience des participants eux-mêmes.
Interventions :
- Margaux Alarcon, coordinatrice du programme de recherche Sécurité et Résilience Alimentaire en Nouvelle-Aquitaine (SEREALINA)
- Sidonie Verdeil, animatrice du projet Life Artisan en Nouvelle Aquitaine, Solutions fondées sur la Nature pour l'adaptation au changement climatique à l’Office Français de la Biodiversité (OFB)
- Mathilde Roussel, vice-présidente à l’Agglomération de La Rochelle, en charge du PAT de la Rochelle-Aunis-Ré
6) Co-construction - Favoriser le développement fermier pour dynamiser les territoires : Création du réseau d'acteurs fermiers de Nouvelle-Aquitaine
Plusieurs constats ont été faits par le Collectif fermier du Poitou :
- Plus de 25 % des exploitations de Nouvelle-Aquitaine commercialisent en circuits courts, leur dynamique (+6 points entre 2010 et 2020) témoigne d’une belle vitalité qui contraste avec l’hémorragie touchant les exploitations agricoles engagées dans les filières longues.
- Contrairement aux filières longues, aux Signes Officiels de qualité, ou à l’Agriculture Biologique, la production fermière n’est pourtant pas dotée d’outils de développement spécifiques.
Aussi, la Région porte à travers sa feuille de route Néo Terra l'objectif d'atteindre 30% d'exploitations en circuits courts soit 5 600 fermes supplémentaires. Or, aujourd'hui, les productions fermières ne répondent pas à tous les besoins, les exploitants sont inégalement répartis sur la Nouvelle-Aquitaine et ne sont, pour la plupart, pas structurés.
Renforcer les compétences et les services de la production fermière, c'est l'objectif que s'est donné l'Association de formation et d'information pour les paysans et le ruraux (AFIPAR). Aussi, les collectivités sont des acteurs incontournables pour accompagner ce projet. C'est pourquoi, cet atelier vous propose de participer à la réflexion autour des besoins et des opportunités d'actions pour favoriser le développement fermier et la dynamique agricole des territoires.
16h15 : Clôture de la journée
Par :
- Olivier Franchéo, chargé de mission à la DATAR Nouvelle-Aquitaine
- Isabelle Blanchard, chargée de mission alimentation à la DRAAF Nouvelle-Aquitaine
De la facilitation graphique...
... réalisée par Guillaume Lefebvre, facilitateur graphique chez Punch Mémory, illustrera les temps forts de cette journée. Elles seront intégrées au compte rendu final qui vous sera remis d’ici la fin de l’année !