En 2019, le Syndicat Mixte Est Creuse travaille avec trois autres territoires français du Massif Central et AgroParisTech, sur les marqueurs territoriaux. Rapidement, la noisette fait consensus : qui méconnaît le gâteau Le Creusois ? Mais qui sait en revanche, que si les industriels de la transformation des noisettes sont bien en Creuse, les noisettes elles, viennent de loin : Italie ou Turquie majoritairement, et dans une moindre mesure, depuis le Lot-et-Garonne via la coopérative Unicoque.
Le Syndicat se prend à rêver : et si la noisette du Creusois était d’origine creusoise ? Et si la production de noisettes permettait aux éleveurs bovins, majoritairement en difficulté sur le territoire, de diversifier leurs revenus, nous explique Claire Paternostre, élue au Syndicat Mixte Est Creuse Développement, et Présidente déléguée du GAL.
? Si cette filière permettait de récupérer un peu de la valeur ajoutée de la filière noisette sur le territoire ? Et si cette filière renforçait la fierté autour de cette spécificité territoriale…?
La production de noisettes, en termes de quantité de travail et de saisonnalité, est compatible avec une activité d’élevage bovin. L’association des pâtissiers qui produisent le Creusois n'a pas besoin d’une quantité astronomique de noisettes… Mais le territoire accueille aussi des industriels de type Jean Hervé, spécialisés dans la pâte à tartiner bio ou Les Comtes de la Marche pour le gâteau à la noisette en supermarché qui se vend à plus gros volumes. Et le minimum pour pouvoir se générer un revenu à partir de la noisette en prenant en compte les investissements spécifiques à la production est de 10 hectares…
Le Syndicat va donc interroger divers acteurs du territoire, qui semblent partants. Cependant, la dynamique a du mal à s’enclencher, et le projet connaît une stagnation en 2021, d’après Sandrine Ledieu, chargée de mission Agriculture économie au Syndicat.
De 2019 à 2021, la CC Haut Val de Sèvre rédige son PAT en partenariat avec la Communauté d’agglomération du Niortais. Il ressort du diagnostic que la production en fruits et légumes du territoire est loin de répondre aux besoins des habitants et habitantes. Début 2022, les élus s’interrogent sur la possibilité que des agriculteurs et agricultrices utilisent un ancien restaurant intercommunal (comprenant une cuisine, un réfectoire, des espaces de stockage, etc.) pour leurs activités. Guillaume Michel, chargé de développement économique agricole, interroge alors des productrices et des producteurs du territoire et des communes alentour sur leurs besoins et leurs projets. Certains font part de leur souhait de développer la production de légumes et de leur besoin d’accompagnement pour structurer la filière. C’est à ce moment que les élus se saisissent de l’Appel à Candidatures de PQN-A et de Bordeaux Sciences Agro pour mettre un coup d’accélérateur au développement d’une filière territoriale de légumes.