1/ Comment est-ce que vous vous présenteriez ?
Je me décrirais d’abord comme urbaniste. J’y tiens car j’ai une formation en urbanisme. Elle a été suffisamment large pour pouvoir toucher à différents champs de l’aménagement du territoire. Aujourd’hui, je travaille sur la revitalisation d’une petite ville. Ce qui me plaît, c’est de gérer un projet en transversalité où l’on aborde des questions d’espaces publics, de logements, de commerces. On touche également à des questions macro de l’aménagement car le projet s’inscrit dans un territoire plus large que la ville.
Après, je n’ai pas l’impression d’être un cador de l’urbanisme. Je ne suis pas extrêmement technique sur un sujet en particulier. Mais, je suis assez à l’aise pour discuter sur différentes thématiques. Finalement, ma ressource, c’est vraiment d’être spécialiste en rien, d’être polyvalente et d’avoir une vision systémique des choses. Je l’applique au projet mais aussi aux champs d’acteurs avec qui je travaille.
2/ Concernant Oloron Sainte-Marie, comment est-ce que vous la décririez ?
Je pense qu’Oloron Sainte-Marie est un joyau qui s’ignore. Pourtant, je n’ai pas toujours eu un bon avis sur ce territoire…
3/ Justement, quelle est votre histoire et votre relation avec ce territoire ?
Ce territoire, je le connais très bien car j’en suis issue et j’ai toujours voulu le quitter. Déjà très très jeune, à l’adolescence, j’en suis partie volontairement pour faire mon lycée sur la côte à Anglet. J’y ai fait un bac technologique en art appliqué. J’ai continué mes études à Toulouse où j’ai fait un bac +2 en histoire de l’art et sociologie. Et, c’est la sociologie urbaine à travers Parks, Bourdieu mais aussi les Pinçon-Charlot qui m’a mené à l’urbanisme. J’ai découvert à quel point l’espace et l’aménagement étaient sources d’inégalités et ça me mettait en colère. J’ai donc basculé directement en 3ème année de droit et science politique, toujours à Toulouse. Je ne me voyais pas juriste mais ça m’a permis d’acquérir un vrai bagage autour des jeux d’acteurs et des politiques publiques. Je me suis donc demandée par quel travail se traduisait la sociologie urbaine. J’ai alors découvert les instituts d’urbanisme, etc. et de fil en aiguille, je suis tombée sur l’Institut d’Aménagement, de Tourisme et d’Urbanisme (IATU) de Bordeaux. J’ai fini mes études là-bas.
Et finalement, je me suis retrouvée à Oloron Sainte-Marie, presque fortuitement même si j’avais fait des stages dans le coin. Je me suis dit que c’était passager car revenir à Oloron, pour moi, c’était s’enterrer. C’est pour dire, j’avais même pris un appart à Pau. Mais en fait, ma profession m’a appris à voir toutes les ressources de ce territoire malgré la dévitalisation, malgré un patrimoine bâti à l’abandon. C’est grâce à ce prisme que j’ai pu regarder le territoire et le désirer, en me disant “en fait, c’est dingue d’habiter ici”.