Des constats : Santé et précarité
Malgré un foisonnement important d’initiatives de relocalisation, le constat est simple. Les inégalités d’accès à une alimentation saine et de qualité persistent. Et pour cause, les population les plus précaires ont plusieurs facteurs conditionnant leur façon de consommer :
- Elles sont confrontées à la jungle des produits alimentaires, comme de nombreux consommateurs (foisonnement de marques, certifications, injonctions, etc.)
- Un sentiment d’exclusion face à une communication publicitaire qui promeut des produits qui ne leur semble pas faits pour eux. Et d’autre part des lieux privés ou publics de sensibilisation comme les AMAPs qui n’entrent pas dans leur quotidien.
- Les prix qui accompagnent ces produits “bons et sains” dans leurs lieux d’achat habituels sont souvent bien plus élevés
- On observe chez ces consommateurs le concept de “l’ultra rationalité des personnes à faibles ressources”. Elle part du principe que « la kilocalorie coûte 15 à 20 fois moins cher avec des biscuits fourrés au chocolat qu’avec des tomates » (Fabrique Territoires santé, 2018).
Ainsi, permettre l’accès à une alimentation saine et durable pour tous est un enjeu majeur des actions tournées vers la relocalisation. A ces constats plutôt sociaux, s’ajoutent des problématiques diverses :
- l’augmentation des problèmes de santé liés à l’alimentation tels que les maladies cardio-vasculaires, l’obésité et le diabète de type II.
- les problématiques des déserts commerciaux ou alimentaires dans certaines zone périphériques ou très rurales
- la solution unique du don alimentaire n’en est plus une. Il s’agit d’une situation non-viable, souvent basée sur le gaspillage alimentaire. Souvent vécu comme stigmatisant, les bénéficiaires demandent de pouvoir avoir le choix de ce qu’ils vont manger.
À consulter : Un recueil d’expériences sur les démarches alimentaires portées par les citoyens
Des pistes de travail qui vont chercher dans plusieurs aspects du système alimentaire
A l’échelle nationale, depuis 2019 le Plan National pour l’Alimentation (PNA) et le Plan National Nutrition Santé (PNNS) sont articulés. Ils forment ainsi le Plan National pour l’Alimentation et la Nutrition (PNAN) sur 2019-2023. Chacun prévoit un cadre plus ou moins rigide pour mettre en place à l’échelle territoriale les différentes actions portées sur la politique alimentaire et agricole, et sur la nutrition et la santé. Il s’agit donc pour l’un des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) et pour l’autre des Contrats Locaux de Santé (CLS) (voir la liste des CLS en région Nouvelle-Aquitaine).
A l’échelle territoriale, travailler sur l’alimentation sociale et solidaire c’est d’abord travailler une sensibilisation positive sur les aspects de nutrition mais aussi du partage d’une identité culinaire. Enfin les filières et circuits alimentaires sont indéniablement liés au sujet. La restauration collective reste le fer de lance de cette approche mais travailler des circuits à taille humaine, plus proches des besoins des agriculteurs et des consommateurs n’est pas incompatible non plus.
Pour aller plus loin :
Les ressources du Ministère de l’éducation nationale pour l’éducation à l’alimentation et au goût
La boîte à outils Alim’activ – Des ressources pour coordonner localement la lutte contre la précarité alimentaire
Vos contacts État :
Isabelle BLANCHARD, chargée de mission alimentation
Direction Régionale de l'agriculture de l'alimentation et de la forêt (DRAAF Nouvelle-Aquitaine)
E-mail : isabelle.blanchard@agriculture.gouv.fr
Marion ELISSALDE, Chargée de mission nutrition (alimentation, activité physique)
Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, site de Bordeaux
E-mail : marion.elissalde@ars.sante.fr