Au regard des témoignages recueillis, les chef.fe.s de projet de la Politique de la Ville mettent en oeuvre plusieurs actions clés afin d’apporter une réponse aux problématiques d’inclusion numérique. Globalement, “l’approche parcours” est privilégiée, passant par plusieurs étapes, en traitant en priorité les questions d’accès à de l’équipement et à une connexion, puis en clarifiant le rôle de chaque acteur auprès des habitants, et enfin en renforçant l’offre d’accompagnement au numérique tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif.
1 / L’appui en équipements, accompagné d’une formation à son usage
Le prêt ou le don de matériel reste quasiment incontournable. En effet, cela permet une continuité des actions mises en place ponctuellement. Par exemple, à la communauté d’agglomération de Saintes ou du Grand Guéret, le réseau des partenaires des quartiers prioritaires identifie les familles dans le besoin afin que du matériel leur soit mis à disposition et qu’ils soient formés à son utilisation.
2 / La construction d’un partenariat local
Tisser des liens entre des partenaires sociaux (associations, centre sociaux, agents de services publics, chefs de projet) qui sont directement en contact avec les habitants permet une meilleure coordination des actions. L’objectif est d’avoir une meilleure visibilité de “qui fait quoi”, du rôle de chacun. Cela permet également de poser un diagnostic plus global sur la situation des habitants face à l’exclusion numérique. Enfin, cette coordination permet de “tisser un lien de confiance entre les partenaires qui interviennent (agglomération du Grand Dax).
En termes opérationnels, ces partenariats et cette coordination permettent d’assurer une meilleure orientation des personnes en difficultés avec le numérique en fonction de leurs besoins et de ne pas multiplier les interlocuteurs sur cette thématique.
3 / La proximité et la régularité des actions
Afin que les actions soient les plus justes possibles, aller au plus proche des habitants pour connaître leurs besoins est l’une des premières étapes. Par exemple à Marmande, un café habitants a été instauré pour recenser leurs problématiques face au numérique. Ainsi, une réponse directe à leurs souhaits a pu être envisagée. Par ailleurs, c’est aussi un souci de régularité qu’il s’agit de maintenir : éviter le “one shot” et favoriser la dimension de “parcours”. A Limoges par exemple, “l’enjeu prioritaire serait de saisir cette opportunité de structuration du réseau d’acteurs pour imaginer la création d’une offre de parcours numérique”. En effet, cela permettrait aux bénéficiaires de progresser par étape en évitant la multiplication des sollicitations ponctuelles. Pour cela, les ateliers individuels ou en petits groupes sont signalés comme particulièrement efficaces, de même que l’approche globale “parents-enfants”.
Pour aller plus loin : les marges de progrès
Les marges de progrès en matière d’inclusion numérique sont encore grandes. Les chefs de projet Politique de la ville en listent certaines :
- former davantage les agents qui dispensent les accompagnements ;
- avoir plus de médiateurs numériques et plus globalement de moyens humains pour former les habitants ;
- éviter l’écueil des ateliers trop généraux, qui n’intéressent pas, ou au contraire trop personnalisés, qui deviennent chronophages ;
- trouver des solutions face aux difficultés à répondre à toutes les sollicitations pour un nombre d’heures d’accompagnement limitées et des horaires d’ouverture spécifiques ;
- rendre visible et coordonner les actions et les démarches faites en faveur de l’accès au numérique, s’améliorer en matière de communication vers les habitants et choisir les bons lieux ;
- rendre l’accès au haut débit gratuit (ou modéré) dans les logements sociaux ;
- avoir un pilotage institutionnel fort, notamment départemental, en lien avec des partenaires locaux et des porteurs de projet ;
- agir sur la maîtrise de la langue au préalable de la maîtrise des usages numériques ;
- intégrer un socle de compétences numériques commun dans les formations de travailleurs sociaux.
Nous remercions pour leur participation à cette enquête les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) de Mont de Marsan, Grand Châtellerault, Grand Dax, Rochefort Océan, Grand Guéret, Grand Périgueux, Saintes, Limoges Métropole, Royan, La Rochelle, Bergerac, Agen, Pau-Béarn-Pyrénées, Grand Angoulême ainsi que les villes de Thouars et de Marmande.
Vous souhaitez en savoir plus ?
Ressourcez-vous :
Consultez l’enquête Lab Ouishare x Chronos sur les pratiques numériques d’habitants de quartiers prioritaires (2018)
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