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Le sport en QPV : un levier pour favoriser la cohésion sociale dans les territoires

Publié le 16/09/2025
Temps de lecture : 10 min
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PQN-A a recensé près de 30 initiatives sportives menées dans les quartiers prioritaires de Nouvelle-Aquitaine. Présentées sous forme de fiches pratiques (contexte, description, contacts utiles), elles valorisent la diversité des projets innovants des territoires. L'objectif est d'inspirer élus, techniciens et associations à mobiliser le sport comme levier de cohésion sociale dans les territoires.

Un livret d'expériences pour s'inspirer

PQN-A a mené en 2024 un travail d’identification d’expériences, pratiques et initiatives inspirantes déployées sur tous les territoires politique de la ville de la Nouvelle-Aquitaine. A travers des échanges avec les acteurs du sport et de la politique de la ville, près d’une trentaine d’expériences ont été recensées.

Ces expériences ont été rassemblées au sein de ce recueil sous forme de fiches individuelles, classées par thématiques. Elles présentent de manière synthétique le contexte et le lieu de l’action, une courte description,  des contacts et des ressources clés pour en savoir plus.

Ce recueil s’adresse aux acteurs locaux qui souhaitent développer des actions sportives dans les QPV : élus, agents des ingénieries territoriales et de la politique de la ville, acteurs associatifs. Il vise à inspirer les territoires en valorisant des modes de faire existants et des projets innovants. Bien que non exhaustif, il permet de rendre compte de la variété des initiatives déployées localement, dans lesquelles le sport est mobilisé comme un levier pour favoriser la cohésion sociale dans les QPV.

 

Découvrez ce livret d'expériences "Le sport en QPV : un levier pour favoriser la cohésion sociale dans les territoires".

Le sport et la politique de la ville

Un tandem au cœur de quarante ans d’histoire des politiques publiques

Depuis plusieurs décennies, le sport occupe une place croissante dans la politique de la ville en France. D’abord perçu comme un simple loisir ou un outil de santé publique, il est progressivement devenu un levier d’action sociale, d’insertion et de cohésion territoriale. L’intégration du sport dans les politiques urbaines n’est pas le fruit du hasard : elle s’inscrit dans une évolution historique marquée par les mutations sociales, économiques et culturelles des quartiers populaires.

 

Les cités construites dans l’immédiat après-guerre pour répondre à une crise du logement deviennent rapidement des lieux de concentration de populations précaires. Le manque d’équipements collectifs, dont sportifs, y est criant. C’est dans ce contexte qu’émerge la politique de la ville, qui prône une approche globale de l’aménagement urbain, intégrant des dimensions sociales et culturelles. Le sport y est d’abord mobilisé comme un outil de prévention de la délinquance et d’animation des quartiers. Des éducateurs sportifs sont recrutés pour encadrer des jeunes souvent en rupture avec les institutions traditionnelles. Le sport devient alors un moyen d’occuper les temps libres, d’encourager la discipline et de créer du lien social.

 

Dans les années 2000, avec la mise en place des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS), la dimension éducative et citoyenne du sport est davantage valorisée. Le sport est utilisé pour transmettre des valeurs telles que le respect, la solidarité, l’effort et la tolérance. Il est aussi perçu comme un tremplin vers l’insertion professionnelle, à travers les métiers de l’animation ou du sport. Certains clubs deviennent de véritables acteurs de la politique de la ville, en lien avec les collectivités territoriales et les associations locales.

 

Les grandes compétitions internationales organisées en France (Coupe du monde 1998, Euro 2016, et plus récemment les Jeux olympiques de Paris 2024) ont également contribué à renforcer l’importance du sport dans les politiques publiques. Ces événements sont souvent accompagnés de projets de rénovation urbaine dans les quartiers populaires, avec la création ou la modernisation d’infrastructures sportives. L’objectif est double : favoriser l’accès au sport pour tous, et utiliser la dynamique sportive pour redorer l’image de certains territoires stigmatisés.

 

Aujourd’hui, le sport dans la politique de la ville ne se limite plus à l’animation ou à la prévention. Il est considéré comme un vecteur d’émancipation, d’égalité des chances et de transformation sociale. Les défis restent néanmoins nombreux : manque de moyens, inégalités d’accès aux équipements, faible reconnaissance des acteurs de terrain.

 

En définitive, l’histoire du sport dans la politique de la ville est celle d’une montée en puissance progressive. Longtemps marginal, il est devenu un outil stratégique pour répondre aux enjeux complexes des quartiers prioritaires. Cette évolution illustre la capacité du sport à dépasser sa fonction première pour devenir un instrument d’intérêt général au service du vivre-ensemble.

 

Le sport porte un ensemble de valeurs qui favorisent le vivre ensemble et la fraternité. Il permet de forger une identité, de prendre confiance et de se confronter à des expériences collectives.

La collectivité a un rôle à jouer pour favoriser la pratique sportive pour tous, du loisir à la compétition, mais c’est avant tout un partenariat avec les associations, l’éducation nationale, les entreprises, et évidemment un travail collectif de longue haleine.

Jean-Claude Feyrit, conseiller municipal à la Ville de Marmande, délégué spécial aux associations sportives, à la vie associative et aux quartiers prioritaires, a été pendant plusieurs années conseiller d’éducation populaire et de jeunesse à la DDCSPP (Direction Départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), notamment chargé de la mission de délégué départemental à la vie associative.

Le socio-sport : éléments de cadrage

Une pratique sportive encore limitée dans les QPV

Malgré les politiques publiques menées depuis plusieurs décennies pour promouvoir le sport dans les quartiers prioritaires, la pratique sportive y demeure sensiblement plus faible qu’ailleurs. Selon l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), seulement 59 % des habitants des QPV déclarent pratiquer une activité physique ou sportive, contre 72 % en moyenne sur l’ensemble de la population française. Cette inégalité est particulièrement marquée chez les femmes, les personnes âgées et les publics les plus précaires.

 

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Le premier est l’accès inégal aux équipements sportifs. De nombreux QPV manquent d’infrastructures de proximité ou souffrent d’un état de vétusté des installations existantes. Ensuite, le coût de la pratique représente un frein majeur : adhésions, matériel, déplacements, etc., sont autant de dépenses souvent difficiles à assumer pour des familles aux revenus modestes. Par ailleurs, le manque d’information, voire la méconnaissance de l’offre locale, limite l’engagement dans des structures sportives. À cela s’ajoutent des freins socioculturels, notamment pour les femmes, parfois confrontées à des normes sociales contraignantes. Enfin, la sécurité dans certains quartiers peut dissuader les habitants, en particulier les plus jeunes, de fréquenter des équipements publics ou de pratiquer en extérieur.

 

Réduire ces inégalités nécessite une approche globale, alliant investissement dans les équipements, soutien aux associations locales et actions ciblées vers les publics les plus éloignés de la pratique sportive.

 

Le socio-sport : de quoi parle-t-on ?

Le socio-sport désigne l’utilisation du sport comme outil d’intervention sociale, au-delà de sa seule fonction de loisir ou de performance. Il vise à favoriser l’inclusion, la cohésion sociale et l’émancipation des individus, notamment dans les territoires fragiles comme les quartiers prioritaires.

 

Cette approche repose sur plusieurs dimensions : une dimension éducative, en transmettant des valeurs telles que le respect, la coopération ou la persévérance ; une dimension sociale, en facilitant le lien entre les participants et en luttant contre l’isolement ; et une dimension citoyenne, en encourageant l’engagement, la mixité et la responsabilisation.

 

Dans ce recueil, nous avons classé les actions inspirantes recensées dans cinq entrées thématiques pour donner à voir la palette des domaines d’action dans lesquels le sport constitue un levier pertinent : 

  • La cohésion sociale, 
  • L’insertion professionnelle, 
  • L’égalité femmes-hommes, 
  • La santé 
  • L'environnement.

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