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Ifrée

L’Ifrée accompagne l’émergence de projets liés à la nature et à la qualité de vie dans les QPV

Publié le 16/05/2023
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Deux-Sèvres

L’Ifrée, Institut de formation et recherche en éducation à l’environnement, accompagne des animateurs de quartier et des éducateurs à l’environnement souhaitant mobiliser les habitants des QPV sur les questions de biodiversité. L’objectif est de développer leur pouvoir d’agir.

Fiche d'identité 

Structure pilote

L’Institut de formation et recherche en éducation à l’environnement (Ifrée)

Budget

52 800

Périmètre d’action de l’expérience et rayonnement

Nouvelle-Aquitaine

Calendrier

2021 : lancement de l’AMI Leviers de mobilisation par l’Office français de la biodiversité

Juin 2022 : première session de formation-action sur trois jours

Mars 2023 : deuxième session de formation-action sur deux jours

Septembre 2023 : troisième session portant sur la capitalisation

Partenaires principaux

  • Financiers : Office français de la biodiversité (AMI Leviers de mobilisation), Région Nouvelle-Aquitaine, Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES)
  • Techniques : les huit associations participantes (Les Petits Débrouillards NA Sud et l’association FEE à Pau, le centre socioculturel GP Inten6T à Bordeaux, la LPO à Limoges, le centre socioculturel des 3 Cités à Poitiers, le centre socioculturel De Part et d’Autre et l’association Vent d’Ouest à Niort, le centre socioculturel du Parc à Niort), la Chaire Participations, médiation et transition citoyenne de l’Université de la Rochelle

 

Problème/besoin initial

Capter l’intérêt des habitants des QPV sur l’enjeu de la biodiversité

L’Ifrée est régulièrement sollicité par des éducateurs à l’environnement dont les ateliers n’arrivent pas à capter de nouveaux publics. Les habitants de quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV) en font partie. Leur cadre de vie très urbanisé offre peu d’occasions d’être en contact avec la nature. De même, leur situation socio-économique peut faire passer au second plan les enjeux environnementaux. “Pour autant, ils sont directement concernés, peut-être plus que d’autres, par les impacts de la crise écologique, la pollution, les conséquences du réchauffement climatique, et l’impact sur la santé”, souligne Marc Béteau, chargé de mission à l’Ifrée. Certains sociologues comme Hadrien Malier soulignent aussi que le traitement de ces enjeux se fait à travers les codes des classes moyennes et supérieures, ce qui marginalise les classes populaires. Du côté des animateurs de quartier, certains peuvent manquer de confiance dans leurs connaissances et leurs compétences pour aborder ce sujet.

À la faveur de l’appel à manifestation d’intérêt “Leviers de mobilisation” passé en 2021 par l’Office français de la biodiversité, l’Ifrée a donc conçu une démarche, déployée de 2022 à 2023, afin d’accompagner les éducateurs à l’environnement et les animateurs de quartier souhaitant mobiliser les habitants des QPV sur les questions de biodiversité. “L’idée est que ces professionnels partagent leurs approches, leurs regards, et que l’Ifrée, en les accompagnant, dégage des points de repère qui pourront servir à d’autres”, explique Marc Béteau.

 

Solution : Questionner les postures

Suite à un appel à candidatures passé sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, un groupe de travail a été créé début 2022, constitué de neuf professionnels issus de huit associations socio-culturelles, d’éducation populaire et naturalistes. Une première session de formation de trois jours a eu lieu en mai et juin 2022. Les participants ont pu s’approprier des repères sur la façon d’aller vers des publics tenus éloignés des enjeux environnementaux, mais aussi prendre de la distance sur leur pratique et croiser les approches. Six projets ont été définis à l’issue de cette session, certains portés en commun par des participants. Un accompagnement à distance des groupes projets a pris le relais afin de les aider à expérimenter leur démarche et à se questionner sur leur posture.

Après une nouvelle session de formation en présentiel, l’accompagnement va se clore en septembre 2023. Le rôle de l’Ifrée sera alors de tirer les enseignements de ces expériences. “L’objectif dans un premier temps, est de produire des repères méthodologiques qui consolident la capacité des professionnels à aborder les questions de biodiversité à partir des préoccupations des habitants des QPV, précise Marc Béteau. Mais nous aimerions aussi engager des démarches qui à terme permettent aux habitants des QPV de mener des projets en lien avec la biodiversité.”

Dans son travail de capitalisation, l’Ifrée pourra notamment compter sur l’appui d’un étudiant en sociologie urbaine dans le cadre d’un stage co-encadré avec la Chaire Participations, médiation et transition citoyenne de l’Université de La Rochelle, pour l’aider à poser un regard sur les pratiques des professionnels.

“L’idée de cette démarche est que les professionnels partagent leurs approches, leurs regards, et que l’Ifrée, en les accompagnant, dégage des points de repère qui pourront servir à d’autres.”

Marc Béteau, chargé de mission Ifrée

Premiers résultats

  • Neuf professionnels issus de huit associations se sont engagés dans la démarche et ont montré l’intérêt de croiser leurs approches pour avancer sur cette question complexe.
  • Les groupes projets réfléchissent à leur posture d’animation autant qu’à mettre en œuvre des animations auprès des habitants. Ils s’interrogent et expérimentent autour de la manière d’entrer en discussion, de permettre aux habitants de s’exprimer sur le sujet et d’identifier leur lien au sujet, de mobiliser leurs expériences passées avec la nature. Ils cherchent aussi comment introduire la question de la biodiversité d’une manière plus générale, dans le quotidien. “On affine aussi la complémentarité des différentes approches éducatives, ajoute Marc Béteau. Comment articuler les animations qui donnent à voir la présence de nature, et l’action des centres sociaux et socioculturels qui tend à développer le pouvoir d’agir des habitants. Comment leur permettre de se saisir de ces questions et de passer à l’action s’ils le souhaitent ?”

Facteurs de réussite

  • La démarche ne repose pas sur un changement de comportement individuel puisqu’elle s’adresse à un public dont le comportement a peu d’impact sur le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
  • Une volonté des animateurs et des éducateurs à l’environnement est de questionner et de faire évoluer leurs pratiques.

Enseignements

  • Il est nécessaire de réfléchir à la posture des animateurs de quartier et des éducateurs à l’environnement, et de partir du vécu des habitants.
  • Les habitants des QPV sont déjà conscients des conséquences de la crise écologique qu’ils subissent (pics de chaleur, manque d’isolation des logements…). En outre, leur mode de vie est déjà sobre, ce n’est pas leur comportement qui dégrade le plus l’environnement. Il s’agit donc de renforcer leurs capacités à agir sur leur cadre de vie (îlots de fraîcheur, renaturation…) par des actions renforçant leur pouvoir d’agir citoyen et collectif.
  • Ces démarches demandent du temps car elles nécessitent de partir du public. Il n’est pas possible de prévoir ce qu’elles produiront car tout dépendra de ce qui fait sens chez les habitants. Il ne faut donc pas préjuger des actions qui en découleront.
  • La biodiversité ne doit pas être une thématique de travail supplémentaire pour les professionnels, mais être transversale et intégrée à l’ensemble des projets, tout comme le sont aujourd’hui la mixité sociale ou l’égalité femmes/hommes. 

Perspectives

  • La capitalisation prendra la forme d’un document qui synthétisera les enseignements. Elle pourrait donner suite à des formations.
  • À l’issue de l’accompagnement, l’Ifrée devra définir avec ses partenaires (Office français de la biodiversité, Région Nouvelle-Aquitaine) s’il y a lieu de poursuivre l’accompagnement des expérimentations.
  • Marc Béteau prévoit qu’il “y aura une réflexion à conduire avec les animateurs, les éducateurs et les acteurs institutionnels sur la manière d’accompagner le passage à l’action des habitants. Si ces derniers veulent mettre en place des choses pour faire évoluer leur cadre de vie en lien avec les enjeux de biodiversité, comment les acteurs du quartier réagiront pour accompagner cette volonté ?”

Personne ressource

Marc Béteau, chargé de mission à l’Ifrée
marc.beteau@ifree.asso.fr 
05 49 09 96 91 / 06 30 09 20 68

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