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Parole d’acteur #9 : Aurélie Hocheux, directrice du Parc Naturel Régional du Médoc (33)

Equipe PQN-A , Alexia Michoud
Publié le 20/10/2022
Temps de lecture : 8 min
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Aurélie Hocheux est arrivée en 2014 en tant que directrice du Parc Naturel Régional (PNR)  du Médoc, au moment de la création du Parc, après un début de carrière passé à  PQA (ex PQN-A), et dans l’accompagnement à l’installation-transmission des exploitations agricoles.  PQN-A est allé à sa rencontre pour découvrir son parcours, et sa vision du métier.

PQN-A : Comment est-ce que vous vous présenteriez ?

Aurélie Hocheux : Comme une agente de développement. En tant que directrice du Parc [Naturel Régional du Médoc, ndlr], je travaille avant tout au quotidien auprès des élus, et avec une équipe, des partenaires. Le point commun que je partage avec toutes ces personnes est la conviction que ce territoire nous relie. 

PQN-A : Comment en êtes-vous arrivée à vouloir être directrice du PNR du Médoc ?

Aurélie Hocheux : J’ai une formation initiale en agronomie, et ai ainsi une  culture liée au monde agricole. C’est donc naturellement dans ce champ que j’ai réalisé  mes premières expériences professionnelles. Je n’ai jamais vraiment travaillé dans la technique de la production comme le font nombre d’agronomes. Moi, ce qui m’a toujours animé, ce sont les dynamiques humaines en milieu rural, et travailler aux côtés des gens qui font vivre le territoire. J’ai pu apprécier avec eux les problématiques du monde rural dans le cadre de mon premier travail d’accompagnement des cédants et porteurs de projet agricoles à la transmission-installation de leurs exploitations. 

 

Ensuite j’ai fait un passage de 6 ans à PQA [ex PQN-A, ndlr]. J’y ai découvert le monde des collectivités. C’est en fait à partir de ce moment-là que je suis rentrée plus globalement dans le monde du développement territorial, après ma première expérience dans le développement agricole. A PQA, je me suis énormément enrichie d’expériences, de réseaux, de connaissances. J’ai eu le temps de découvrir nombre de travaux de sociologues, de géographes, d’économistes sur les territoires, et me suis formée en continu grâce à ces rencontres.  Cela m’a été très bénéfique en termes d’analyse des dynamiques territoriales, jusqu’à aujourd’hui !

PQN-A : Et justement, qu’est-ce que le développement territorial, selon vous ?

Aurélie Hocheux : Comment vous répondre sans parler de cette belle rencontre faite à PQA ? Je suis tombée sur les travaux de Bernard Pecqueur. Cela m’a permis de mettre des mots sur cette notion. 

Pour moi, le développement territorial, c’est porter un regard sur un territoire, ses acteurs, et être capable de dénicher ce qui peut être un point de démarrage. J’entends par là un projet, une action, une démarche collective. A partir de là, c’est réussir à mettre autour de la table celles et ceux qui sont intéressés, et qui savent faire. 

(Re)visionnez la vidéo-replay de Bernard Pecqueur, professeur émérite à l’université de Grenoble et économiste. Il intervenait le 22 juin 2022 lors du Forum européen des ruralités sur le développement économique en milieu rural : a t-il changé ? quelles sont les nouvelles stratégies, quels sont les atouts et désavantages de ces milieux ruraux ?

  • DT-PActeur

PQN-A : Nous en étions à votre parcours chez PQA… quand avez-vous eu envie de travailler sur le territoire du Médoc ?

Aurélie Hocheux : Au bout d’un temps, passé à accompagner les territoires, une pensée latente a pris plus d’ampleur en moi. Je vivais sur un territoire rural, un de ceux que j’accompagnais. J’avais vraiment envie de passer de l’autre côté, dans l’action sur mon territoire, pour mettre en pratique les conseils que j’avais donnés aux uns et aux autres (et constater par moi-même s’ils fonctionnaient!). Et puis je savais un peu ce qu’il se passait sur le Médoc, qui était encore un Pays. Le projet de de créer un parc était déjà dans les tiroirs. La délibération de la Région pour accompagner le territoire là-dessus datait de 2009.  Alors quand le poste de direction s’est ouvert, je me suis dit que c’était le moment d’y aller !


 

PQN-A : Et ensuite ? Comment cela s’est-il passé ?

Aurélie Hocheux : Je suis arrivée en 2014 en tant que directrice. Autant vous dire que dès le départ, ce fut un challenge ! J’étais recrutée pour mettre en œuvre le projet de création du Parc. Le premier jour de ma prise de poste a eu lieu l’une des nombreuses séances de concertation qui jalonneraient tout le processus. Cela a été très riche pour moi, j’ai été embarquée par l’émulation, ai découvert d’un coup une multitude d’acteurs qui allaient s’associer autour d’une vision commune. 


 

PQN-A : Après ces années d’expériences à la fois sur le terrain et dans les réseaux du développement local, quelle serait votre plus grande réussite et fierté ?

Aurélie Hocheux : La fierté, c’est qu’on y soit arrivé ! Parce que créer un parc est un engagement important pour les élus, les acteurs. Prendre un engagement assumé sur le développement durable, ce n’était pas anodin. Il s’agissait non seulement d’accompagner l’expression d’un projet de territoire, mais aussi d’atteindre l’objectif d’un label [de Parc Naturel Régional; ndlr]. Cela suppose  beaucoup d’exigences. On nous demande d’aller toujours plus loin. Il faut donc amener  les élus et acteurs à aller vers plus de finesse. Parallèlement, il s’agit de défendre son territoire au niveau national, en expliquant qu’on parle bien d’un territoire qui vit, et qui a ses propres spécificités. 

 

C’était vraiment intéressant, et cela  nous a tous rendus fiers. “On en a fait des post-its dans tous les sens” ! 10 ans ça parait long comme procédure. Il y a eu plusieurs mandats… Pour tenir dans le temps, il faut avoir des élus constants qui savent tenir la barre. Finalement, c’est peut-être plus du plaisir que de la fierté. On l’a obtenu, le label, car le territoire le mérite. Quand on se donne du temps pour aller rencontrer les gens -incroyables soit-dit en passant-, ça ne peut que fonctionner. En revanche, ça ne s’arrête pas à l’obtention du label. Ensuite, il y à tout à prouver !

PQN-A: Vos expériences du développement local sont riches et parsemées de réussites… Mais quand on travaille dans le développement local, il est courant de faire des erreurs, car on expérimente ! Quel est l’échec dont vous avez tiré le plus d’enseignements ?

Je ne pense pas à un échec en particulier… Mais il y a probablement eu pleins de petites erreurs. Ce que j’ai appris ? La patience. Quand on veut fédérer autour d’un projet, on ne force pas les gens. Point.  Même si on est soi-même convaincue. Si l’objectif n’est pas clair, si c’est pas le moment, on n’y arrivera pas. Quand j’avais moins d’expérience, et que j’étais convaincue -donc sur un plan rationnel- qu’il fallait y aller, j’avais beaucoup de fougue. J’essayais de convaincre, parfois en vain ! Aujourd’hui, ce que je dis à mon équipe, c’est qu’il faut économiser ses propres ressources. Il faut donner le coup d’accélérateur une fois que les gens sont persuadés de la piste à suivre. 

PQN-A : Vous parlez des agents qui travaillent avec vous au PNR du Médoc. Quel message aimeriez vous porter auprès des agents du développement territorial, et de vos pairs, directrices et directeurs ?

Aurélie Hocheux : Quand on fait ce travail-là [directrice, ndlr], on est animatrice de l’équipe, on crée les conditions pour qu’elle puisse travailler. Je suis persuadée que ce qui fédère une équipe, c’est qu’on y croie. Je ne pense pas qu’on puisse être une développeuse, une  directrice ou une chargée de mission, si on n’y croit pas, aux valeurs de ce métier. Cela ne marche pas, car on donne beaucoup de soi. On a sûrement aussi toutes et tous une lecture du territoire en commun. Pour en connaître pas mal, les développeuses et développeurs sont tous comme ça…!

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  1. L’inclusion numérique et territoires
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  3. Les dynamiques territoriales pour l’emploi
  4. La revitalisation des centres-bourgs et centres-villes
  5. La politique de la ville

 

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