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A Bergerac, la Fab’coop orchestre les projets de transition

A Bergerac, la Fab’coop orchestre les projets de transition

Temps de lecture : 7 min
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Depuis 2019, différents acteurs du territoire se sont réunis pour imaginer ensemble des projets répondant aux besoins du grand Bergeracois et en particulier aux enjeux écologiques. En quelques années, l’organisation s’est structurée et a donné naissance à la Fab’coop. Labellisée Pôle Territorial de Coopération Economique (PTCE) en 2021, cette dernière organisait un temps fort les 8 et 9 décembre 2022. Objectif ? Faciliter l’interconnaissance des acteurs, créer de la confiance, célébrer et incarner avec la population cette jeune et belle dynamique.

C’est quoi la Fab’coop?

La Fab’coop est née en 2019 de l’union de deux démarches de coopérations existantes sur le Grand Bergeracois :

  • Coop’actions au travers de la volonté de structures culturelles et de l’ESS de mettre en œuvre des processus de coopération entre acteurs. Onze structures se sont engagées dans cette démarche.
  • La Fabrique des Transitions en Bergeracois, laboratoire d’innovation territoriale née de la volonté de l’Interprofession des vins de Bergerac Duras de coopérer entre acteurs pour la transition environnementale du vignoble.

C’est pourquoi la Fab’coop est aujourd’hui co-animée par ces deux entités.

Concrètement, la Fab’coop s’incarne par un comité de coopération. Ce collectif d’acteurs (public/privé/population) vise les objectifs suivant :

  • Apprendre à mieux se connaître pour mieux coopérer
  • Valoriser et promouvoir les compétences et ressources existantes sur le territoire
  • Articuler et mobiliser ces compétences et ressources pour des projets et des actions concrètes

La Fab’Coop amène les acteurs à délibérer collectivement, et se place en complémentarité du conseil de développement.

“La transition démocratique précèdera la transition écologique”.


 

Christine Ribeyrex, animatrice de la journée et journaliste locale

Valeur ajoutée et positionnement de la Fab’coop

Si des expériences coopératives existaient antérieurement sur le Bergeracois, l’action du PTCE est venue renouveler et amplifier les pratiques. La Fab’coop met à disposition du territoire différentes capacités :

  • jouer un rôle de tiers facilitateur et de médiateur
  • créer des passerelles entre différents secteurs
  • fédérer les acteurs de la production, les élus, les citoyens et les financeurs  …
  • rassembler des gens qui parlent un langage différent et les faire avancer dans la même direction
  • acculturer les personnes aux différents enjeux et compétences

Une vraie pratique de la transversalité…

“Plutôt que de comprendre individuellement ce que chacun apporte, c’est regarder comment ensemble ils apportent des solutions au territoire”, et c’est précieux pour la Région, selon Thierry Ravel, chargé de mission ESS au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. La pratique de la transversalité produit donc de la valeur ajoutée pour les projets. In fine, c’est le territoire qui en bénéficie.  

Cette transversalité se pratique sur plusieurs registres.

  • Thématique, d’abord : le développement local, c’est bien d’agir en même temps sur la mobilité, l’emploi, l’urbanisme, la gestion de l’eau, l’atténuation et l’adaptation aux crises…
  • Sectorielle ensuite, pour mobiliser les différents acteurs qui travaillent dans les domaines précités.
  • Fonctionnelle, enfin. C’est pourquoi la Fab’coop facilite la rencontre entre opérateurs économiques de l’ESS, et les “classiques” que sont les industries, les chambres consulaires etc… avec les élus locaux, et les habitants/ usagers. Chacun, par le rôle qu’il exerce dans la société, a une lecture du monde et une manière d’agir qui permet d’améliorer le projet. “Les défis sont tels qu’on ne peut plus se permettre les silos public-privé, ESS- économie néoclassique.” affirme Pierre Simonet, de l’incubateur Emergence Périgord. Sans cette orchestration d’acteurs, le changement d’échelle de la transition ne pourra avoir lieu.

“Personne n’a la solution aujourd’hui. La solution est systémique, tout est lié. Il faut attaquer les différents problèmes conjointement. La coopération est la solution. Chacun a une partie de la réponse”


 

Florian Laboulais, responsable projet développement labo de l’ESS, think thank de l’ESS

…pour assurer la qualité et la pérennité des projets

La coopération, cela prend du temps, au démarrage et à la conception. Toutefois, c’est du temps de gagné pour la suite car les réponses apportées seront plus adaptées, plus performantes, et plus légitimes. 

In fine, l’avantage de la Fab’Coop est de pouvoir tester des solutions rapidement, quitte à les améliorer par la suite. Elle a ainsi aidé la petite commune rurale de Pomport à animer le projet de plantations de haies. Les bénéfices ? “Faire d’une pierre trois coups selon Monsieur Castaing, le Maire de la commune. D’abord, lutter contre les inondations qui deviennent trop fréquentes dans la région. Ensuite, réinviter les auxiliaires de culture favorisant l’agriculture et la biodiversité. Enfin, embellir le cadre de vie grâce à de nouvelles aménités paysagères”. 

La Fab’coop accompagne plus particulièrement des projets d’économie circulaire. Les ateliers du 8 décembre ont notamment permis d’avancer sur deux projets. La création d’un magasin de seconde main en partenariat avec Kiabi dans le quartier prioritaire de la Catte à Bergerac, et le développement d’un service de compostage à vélo. 

“La Fab’coop est un catalyseur, un accélérateur pour de nouveaux projets et ça peut faire gagner du temps”


 

Jean-Charles Jobart, Sous-préfet de Bergerac

La mise en récits pour accompagner le changement, un outil pour mettre en mouvement

Il faut changer de cosmogonie”, encourage Pierre Leroy, Maire de Puy-Saint-André et président de l’Association du pays du Grand Briançonnais des Écrins au Queyras. Et se prend à nous raconter une histoire dont on aimerait bien écrire la suite. Dans son monde idéal, qu’il travaille quotidiennement à créer, les élus sont des soignants au service des besoins primaires des habitants que sont l’adaptation et l’atténuation aux et des crises. Il est persuadé que les citoyens ont envie d’agir. Encore faut-il leur en donner les moyens. “Quand je suis locataire d’un logement et que je dois faire face à l’impératif de sobriété énergétique, et la flambée des prix, et que je n’ai pas la main sur la rénovation, je suis piégé” illustre-t-il.  “Le temps est compté, mais ces changements ne peuvent se faire que sur le temps long.” ajoute-t-il. Angoissant paradoxe ? Certes, mais surtout exaltant car “on travaille sur un monde désirable”. Selon lui, on peut travailler au bonheur local de son territoire. Pour clore son récit, le Maire montagnard nous offre une dernière formule : “dans un monde incertain, il faut s’assurer les uns les autres, et avancer en cordée”.

Un changement de logiciel nécessaire pour s’engager durablement dans les transition

La coopération au service des transitions nécessite un changement de logiciel. Cela remet en question certains modes de pensée, les pratiques professionnelles et postures de chacun. La place et le rôle des élus, des acteurs publics et privés sont amenés à être redéfinis. 

  • Les approches de coopération territoriale invitent à repenser les référentiels économiques traditionnels. On sera moins sur une approche “attractivité foncière des entreprises” et plutôt sur ce dont le territoire a besoin. Les acteurs privés seront moins dans la lucrativité et davantage dans la production de commun.
  • La coopération pour les transition invite à avoir un nouveau positionnement pour les élus qui ont toute leur place dans les dynamiques de coopération malgré des réticences nombreuses. Cette évolution nécessaire ne remet pas en cause la démocratie représentative mais rappelle que les projets doivent être co-construits au fil de l’eau.
  • Quant au citoyen, il doit s’impliquer davantage dans les processus participatifs, faire bénéficier à tous de son expertise et s’impliquer davantage dans la construction de réponses à ses propres besoins.
  • La fonction de l‘Etat n’est plus seulement dans la production de la norme mais aussi dans la facilitation.

“Il faut faire le deuil de notre modèle de développement et assumer ce deuil, c’est douloureux. Il faut du récit pour dessiner de nouvelle trajectoire. Une voie de passage ! ce n’est pas simple à appréhender”.


 

Julian Perdrigeat, Délégué de l’Association de Promotion de la Fabrique des transitions

Quels défis pour demain ?

Deux enjeux majeurs sont identifiés à court et moyen terme pour le PTCE du Grand Bergeracois :

  • élargir le cercle des partenaires en mobilisant davantage les élus, les acteurs économiques et les citoyens sans perdre de vue la dimension d’intérêt général
  • trouver des financements pour soutenir l’ingénierie du PTCE et inventer un modèle économique pérenne

“Comment continuer à avoir des moyens humains sur les territoires?”

Kamel Dembri, Directeur de Coop’action

Plus largement bien au-delà du Grand Bergeracois : 

  • Le changement de référentiel impacte la manière de penser les politiques publiques et amène à définir de nouveaux principes directeurs. Comment les institutions publiques pourraient par exemple prendre en compte et financer à l’avenir la dimension collaborative dans tous les projets quels qu’ils soient ?
  • Les besoins au soutien de l’ingénierie de la conduite du changement sont très importants pour organiser des réponses locales. Cela nécessite de changer de regard sur les notions d’investissement et de fonctionnement et considérer que le soutien à l’animation n’est plus une charge de fonctionnement mais un réel investissement dans l’avenir.
  • Les réponses pertinentes viendront de projets innovants et coopératifs. Les acteurs locaux doivent s’autoriser à expérimenter et se donner le droit d’échouer.

” On ne répond pas à des problématiques de territoires avec des standards, il faut inventer des nouveaux modes de faire”


 

Julian Perdrigeat, Délégué de l’Association de Promotion de la Fabrique des transitions


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Rendez vous le site de Coop’actions

Contactez la Fab’coop :

Kamel Dembri, Directeur Coop’actions Nouvelle-Aquitaine

Mail: coopactions@gmail.com

 

Contactez PQN-A

Alexia MICHOUD, Chargée de mission Démarches Alimentaires de territoires

Mail: alexia.michoud@pqn-a.fr  Tél: 07 56 38 26 89

 

Christophe ROCHARD, Chargé de mission emploi

Mail: christophe.rochard@pqn-a.fr  Tél: 06 31 21 77 44


 

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