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Inclusion numérique : enjeux, besoins et perspectives. Retour sur la rencontre PQN-A du 10 novembre 2020

Publié le 24/11/2020
Temps de lecture : 7 min
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Le 10 novembre 2020, PQN-A organisait une première rencontre dédiée aux acteurs de l’inclusion numérique, réunissant plus de 50 participants. Il s’agissait de parler des enjeux, des besoins, et des perspectives locales sur ce thème. Retour sur ce temps d’échanges.

L’inclusion numérique : pourquoi on en parle ?

L’inclusion numérique constitue un enjeu fort à la croisée de multiples problématiques : économiques, sociales, scolaires, sanitaires, professionnelles, ou environnementales.

Ces problématiques se sont aggravées durant les périodes de confinement et la pandémie de l’année 2020. Le numérique est alors questionné au regard de la continuité pédagogique, de l’accès à l’e-santé, aux services publics, au maintien dans l’emploi ou encore au télétravail.

Aujourd’hui, les territoires les plus fragiles (c’est-à-dire ceux dont les habitants sont les plus vulnérables face au numérique) font face aux limites du recours au numérique. Cela s’explique par la dématérialisation qui avance et la digitalisation de la société qui progresse. Cette situation exclut les plus éloignés du numérique : 13 millions de français.

La Nouvelle-Aquitaine (N-A) n’y échappe pas : l’inclusion numérique est au cœur des actions des territoires. Plusieurs acteurs situés de part et d’autres de la région œuvrent pour la lutte contre l’illectronisme, l’accès au numérique et à la formation à ses usages. Il s’agit d’associations, de syndicats mixtes, de coopératives, de tiers-lieux, de fondations, de réseaux, etc. Ils sont soutenus par plusieurs échelles publiques : les communes, les intercommunalités, les départements, la région N-A et l’Etat.

A ce contexte s’ajoute une période de relance : 250 millions d’euros sont consacrés à l’inclusion numérique dans le cadre du plan de relance.

Pour cette première rencontre organisée par PQN-A, trois intervenants nous ont fait part de leurs expériences :

  • Pierre Gasté, du réseau Net Solidaire, situé à La Rochelle (Charente-Maritime)
  • Vincent Péchaud, du tiers-lieu La Smalah, situé à Saint Julien-en-born (Landes)
  • Benoit Clément, directeur de la transformation numérique du Grand Châtellerault (Vienne)

 

Trois profils différents qui, en dialoguant avec les participants, ont exposé plusieurs éléments importants à retenir. Ce fut également l’occasion de discuter en sous-groupes des expériences locales. Voici les points clés abordés.

La médiation numérique : de l’urgence à l’autonomie digitale pour tous

Traiter l’urgence : la première marche vers l’inclusion numérique

La majorité des personnes exclues du numérique, qui se rendent dans des lieux de médiation ou qui demandent de l’aide aux agents des services publics, le font par urgence. Il s’agit souvent de démarches administratives en ligne. Dès lors, les travailleurs sociaux et agents publics se retrouvent confrontés à la problématique du “faire à la place de”. Cette posture inquiète par les travers qu’elle incombe. En effet, le manque de sécurité de l’aidant et de l’aidé dans cette démarche peut engendrer des conflits et autres dérives judiciaires importantes.

Afin de protéger les aidants, une des réponses nationales a été de créer Aidant Connect. C’est une plateforme qui propose un mandat entre la structure d’aidance et l’usager grâce notamment à une connexion sécurisée. C’est d’ailleurs sur cette question “d’aidance” numérique que se sont penchés les acteurs de l’inclusion numérique de Charente-Maritime lors du NEC local qui s’est déroulé à La Rochelle les 22 et 23 octobre 2020. Cela leur a permis notamment de créer une charte déontologique sur la posture de l’aidant.

La formation au numérique : l’autonomie comme but ultime

Bien plus que “faire à la place de”, il est nécessaire d’accompagner à “faire soi-même”. Pour cela, les intervenants sont unanimes : la formation est incontournable. Selon eux, il s’agit à la fois de former les aidants à la médiation numérique, et de former les usagers aux compétences numériques.

  • La formation des médiateurs

Elle est indispensable et doit comporter des compétences avant tout humaines, bien plus que numériques. En effet, l’accompagnement est davantage social que technique. D’ailleurs, dans le cadre du plan de relance, une formation de conseillers numériques a été ouverte pour 4000 postes. Par ailleurs, Net Solidaire propose une école du numérique dans laquelle ces métiers sont présents et reconnus.

  • La formation des usagers

Pour pallier à l’aspect exclusivement utilitariste que peut avoir le numérique pour certains usagers (répondre à l’urgence uniquement), la formation est essentielle. En effet, pour que l’usager puisse acquérir une autonomie, l’acquisition de compétences est indispensable. Cela est notamment rendu possible grâce au dispositif pass numérique qui se déploie progressivement sur les territoires. C’est aussi le rôle de certains tiers-lieu, comme la Smalah.  A travers des ateliers de prévention, de création et de formation, ils contribuent à qualifier les usagers aux compétences numériques.

L’enjeu pour les territoires : fédérer les forces

« L’inclusion numérique est le problème de tout le monde mais la responsabilité de personne” estime Pierre Gasté. En effet, un des points relevés est le manque de fédération et de coordination entre les différentes parties prenantes qui œuvrent en faveur de l’inclusion numérique. “Beaucoup d’acteurs travaillent de manière isolée” explique Benoît Clément.

Or, la maille de coordination territoriale étant le département et la maille opérationnelle étant l’intercommunalité, ces deux niveaux devraient fonctionner ensemble, sans compter les réseaux locaux.

Cela est déjà le cas sur certains territoires. A l’agglomération du Grand Dax par exemple, Sandrine Lassoureille (responsable Politique de la ville et ruralité) nous explique que le réseau ALPI40 est justement en train de fédérer les acteurs du territoire pour qu’ils puissent se structurer à l’échelle du département. Pour les Pyrénées-Atlantiques, Aurélie Salin de la Fibre 64 illustre avec leur propre exemple que le département a su se structurer depuis 2017. Cela leur a permis par exemple de mettre en place des réseaux locaux qui mettent autour de la table un ensemble d’acteurs diversifiés.

Au regard des différents échanges, notamment au cours des ateliers en sous-groupes, la coordination territoriale pour l’inclusion numérique a plusieurs atouts. En effet, elle permettrait de :

  • favoriser la bonne compréhension pour l’usager de l’offre de services numériques présente sur son territoire ;
  • faciliter le déploiement de dispositifs nationaux, dont les pass numériques sont un parfait exemple d’indispensable coopération partenariale ;
  • faciliter la mobilisation de fonds financiers, notamment le plan de relance.

 

De plus, à la question de Félicien Titonel (agglomération d’Agen) de savoir comment les territoires peuvent s’emparer de cette question, la réponse de Pierre Gasté est claire. Il faut “considérer l’inclusion numérique comme une locomotive” transversale faisant progresser les politiques publiques, et sensibiliser les élus à ces questions.

En résumé, avoir une stratégie territoriale intégrée de l’inclusion numérique semble être le besoin prégnant exprimé par les acteurs. Intégrer un volet « inclusion numérique » dans tous les dispositifs d’insertion, d’accès aux droits ou encore de lutte contre les discriminations est évoqué. Somme toute, bien qu’il est extrêmement important de le traiter en tant que tel, le numérique reste transversal. D’après les participants, il y a donc une nécessité de l’intégrer dans les différentes thématiques et politiques publiques (agriculture, politique de la ville, lutte contre la pauvreté, développement économique, etc).

 

 

Nous remercions l’ensemble des participants pour leur présence lors de cette première rencontre. Merci particulièrement à nos trois intervenants ainsi qu’aux animateurs des ateliers : Noémie Castay (Bordeaux Mécènes Solidaires), Paul Soncourt (Emmaus Connect Gironde), Clément Dulude (Hubik) ainsi que Caroline Léger (DRDJSCS).

 

 

Vous souhaitez en savoir plus ?

 

Contactez nos intervenants :

  • Pierre Gasté : pgaste@netsolidaire.org
  • Vincent Péchaud : vincent@la-smalah.fr
  • Benoit Clément : benoit.clement@grand-chatellerault.fr

 

Ressourcez-vous  :

Consultez notre page sur l’économie du numérique !

Retrouvez l’article sur l’évènement national Numérique en Communs (16-17 novembre 2020)

 

Contactez PQN-A :

Laurine BRUN

Tél : 07 72 55 06 99

E-mail : laurine.brun@pqn-a.fr

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