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Atelier gourmand_CARA_2025

En Charente-Maritime, la CARA conjugue aide alimentaire et juste rémunération des producteurs

Publié le 20/10/2025
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Carte d'identité

Structure porteuse :
La Communauté d’agglomération Royan Atlantique (CARA)
Aire d'influence :
  • Intercommunalité
Date de lancement :
01/06/2023
État d'achèvement :
En cours
Coût du projet :
41 771€ par an, dont 30 000€ de subvention par an

La démarche en bref

La Communauté d’agglomération Royan Atlantique (CARA) aide quatre associations à s’approvisionner en produits frais et locaux grâce à un soutien à la fois financier et logistique.

Acteurs

Public cible :
  • Personnes vulnérables
  • Agriculteurs
  • Associations
Partenaires techniques :
  • La CARA
  • IEPR Services
  • Collectif caritatif du canton de la Tremblade
  • Saujon Solidarité
  • Royan Solidarité
  • Solidarité canton de Cozes

Contexte

Un budget insuffisant pour des produits frais

 

En 2023, alertée par les acteurs de l’aide alimentaire sur leurs difficultés à s’approvisionner en produits frais, la CARA a répondu à l’appel à projets (AAP) Mieux Manger pour tous. L’objectif : accroître le budget d’achat de denrées des associations, organiser une logistique pour coordonner les besoins de l’aide alimentaire et l’offre locale, et proposer des actions de sensibilisation. 

 

Nous avons décidé dans le cadre du Projet alimentaire territorial de commencer à travailler avec quatre associations affiliées à la Banque alimentaire, ce qui représente entre 800 et 1000 bénéficiaires, explique Jérémy Alvarez, chargé de mission Agriculture et alimentation. Etant indépendantes et moins structurées, ces associations ne bénéficiaient pas des moyens logistiques, des marges de négociation et de la connaissance de l’offre dont peuvent disposer d’autres structures rattachées à des têtes de réseau.”

Mise en œuvre des actions

 

L’aide alimentaire, un nouveau débouché pour les producteurs locaux

Lauréate de l’AAP, la CARA a obtenu une enveloppe de 60 000 € pour la période 2024-2025. Elle a ainsi pu attribuer des subventions supplémentaires aux associations afin qu’elles achètent des produits frais auprès d’agriculteurs locaux. 

L’idée est que l’aide alimentaire soit un nouveau débouché pour ces derniers, et de ne plus être uniquement dans une logique de don comme certains producteurs le font quand ils ont des surplus ou des invendus, présente Jérémy Alvarez. En se mettant ensemble les associations achètent des volumes plus importants ce qui permet de négocier et d’être sur des prix de gros.” 

IEPR Services, l’interface entre les associations et les agriculteurs

Côté logistique, l’enveloppe de l’AAP couvre la coordination et le coût des livraisons assurées par IEPR Services, entreprise d’insertion spécialisée dans la massification et le transport de produits locaux en Charente-Maritime. Dégagés de cette tâche, les agriculteurs préparent la commande et la déposent à l’entrée de leur exploitation. La société d livraison s’occupe également de transmettre aux associations la facturation et la liste des produits disponibles, qui sont l’un et l’autre du ressort des producteurs. IEPR peut aussi diffuser au sein de son réseau d’agriculteurs une demande d’une association sur un produit spécifique.

Ateliers gourmands

Plutôt que des ateliers de cuisine, la CARA a préféré proposer des “ateliers gourmands” lors des distributions de chaque association. Un cuisinier de la Chambre des métiers et de l’artisanat prépare plusieurs recettes saines, faciles et peu coûteuses à partir des produits frais distribués, et fait goûter ces plats aux bénéficiaires. 

Nous avons choisi ce format pour être plus dans l’échange que dans l’éducation, observe Jérémy Alvarez. Cela supprime la distance qu’il peut y avoir entre celui qui apprend et celui qui transmet.” 

Les recettes sont ensuite mises à disposition sur le site internet de la CARA, accompagnées de fiches produits. 

L’idée est que l’aide alimentaire soit un nouveau débouché pour les agriculteurs, et de ne plus être uniquement dans une logique de don.

Jérémy Alvarez, chargé de mission Agriculture et alimentation à la CARA

Calendrier

2021 : le Collectif caritatif du canton de la Tremblade alerte la CARA sur ses difficultés pour s’approvisionner en produits frais.

2022 : le Projet alimentaire territorial (PAT) décide d’élargir son champ d’action à la précarité alimentaire.

2023 : la CARA est lauréate de l’AAP Mieux manger pour tous et reçoit une enveloppe de 60 000 € valable sur deux ans.

2024 : lancement pour deux ans d’une expérimentation d’approvisionnement de l’aide alimentaire en produits locaux.

Atelier gourmand_CARA_2025 (2)

Résultats

  • Mise en place en 2024, cette expérimentation a convaincu dix producteurs. Il ne leur a pas été demandé de respecter une charte de production, car “la première exigence des associations est la qualité visuelle et gustative. Elles sont contentes quand il y a du bio car c’est à un prix intéressant, mais elles ne sont pas demandeuses de labels de qualité”. C’est surtout le goût et la grande fraîcheur des produits vendus, ramassés l’avant-veille voire le jour J, qui sont salués par les bénéficiaires.
  • Les agriculteurs apprécient de n’avoir qu’un seul interlocuteur qui prend du volume et se charge de la livraison. Cela leur fait gagner du temps et simplifie leur travail. Pour certains, notamment ceux qui se lancent, ce débouché est un “coup de pouce” financier bienvenu. 
  • Quatre tonnes de produits frais, principalement des légumes, ont été distribuées la première année, mais ce chiffre a baissé en 2025 pour une raison qui n’a pas encore été identifiée.
  • Les dégustations attirent entre 50 et 150 personnes lors des distributions organisées sur une demi-journée. Elles sont très bien reçues par les bénéficiaires qui apprécient ce moment convivial et l’opportunité de découvrir des recettes bonnes et faciles à faire.
  • Les quatre associations, qui se connaissaient peu au départ, ont appris à mieux se connaître. Elles ont tenu un stand commun en 2024 et 2025 afin de présenter leurs actions au grand public.
  • Les associations apprécient d’être dans une posture de solidarité vis-à-vis des agriculteurs et non plus seulement de bénéficiaires.

Facteurs de réussite 

. Lors de son lancement en 2021, la démarche alimentaire de la CARA ne concernait que le développement des circuits courts et la sensibilisation du grand public. C’est à la suite de la labellisation en Projet alimentaire territorial, en 2022, que les élus ont décidé d’élargir le champ d’actions et d’investir l’enjeu de la précarité alimentaire. 

. La CARA a pu s’appuyer sur IEPR Services, un opérateur local, déjà organisé, qui connaissait l’offre agricole du territoire. Créée en 2022 avec le soutien de la collectivité, cette entreprise d’insertion réalise des livraisons pour les agriculteurs et les transformateurs qui souhaitent travailler en circuit court et de proximité. Les produits sont ainsi massifiés, les trajets optimisés, ce qui fait gagner du temps et de l’argent aux producteurs. 

 

Enseignements 

. Du point de vue des associations, il n’était pas logique que le plan de financement soutienne plus la coordination du projet, la coordination logistique et les frais de livraison (71 % du budget global) que l’achat de denrées (17 %). 

Il a été un peu compliqué de faire comprendre que l’objectif de l’AAP Mieux manger pour tous était de financer de nouvelles formes d’organisation, se souvient Jérémy Alvarez. Il a fallu montrer que le dispositif était opérationnel et que cela avait du sens de travailler avec IEPR Services pour coordonner et sensibiliser les producteurs.

 

. Même en ayant des subventions supplémentaires, les associations ont eu du mal à accepter un nouveau référentiel de prix, pourtant négociés avec les agriculteurs. 

Elles sont habituées à acheter à très bas coût et dès que ça dépassait 1,50 € ou 2 € le kilo il y avait un frein, souligne le chargé de mission. Nous avons beaucoup échangé pour leur faire comprendre qu’il fallait des prix assez rémunérateurs pour que les agriculteurs aient envie de continuer à travailler avec nous.” 

La deuxième année de fonctionnement, la CARA a organisé une réunion avec les associations afin de déterminer les volumes de produits frais dont elles avaient besoin et quel budget elles étaient prêtes à engager, en cohérence avec une juste rémunération des producteurs. Malgré des prix plus intéressants, les volumes proposés par les agriculteurs ont diminué. 

 

. Les agriculteurs ont l’habitude de donner leurs surplus ou leurs invendus à l’aide alimentaire en contrepartie d’une réduction d’impôts. Il n’est pas évident pour eux de l’envisager comme un débouché intéressant et pérenne. 

 

Cueillette_CARA_2025

Perspectives

La CARA a déposé une nouvelle candidature dans le cadre de l’AAP Mieux manger pour tous. Elle aimerait tester la mise en place de paniers solidaires vendus à trois tarifs différents afin de financer une caisse commune. Cela permettrait de ne pas entièrement dépendre des subventions comme c’est le cas actuellement. Ce projet prévoit aussi de passer des contrats entre les associations et les producteurs pour anticiper les besoins, établir une fréquence de livraison et se mettre d’accord sur des prix. 

Personne ressource

Jérémy Alvarez, chargé de mission agriculture et alimentation à la CARA

05 46 22 19 19 ou 06 50 46 35 45

j.alvarez@agglo-royan.fr 

Rédaction par : Fanny Laison, journaliste indépendante 

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