Une ambition reconnue mais des fragilités persistantes
Lancées en 2019, les Cités éducatives portent l’ambition de faire vivre une grande alliance éducative autour de l’école pour favoriser la réussite des enfants et des jeunes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. L’objectif affiché dès le départ est de réussir à dépasser les logiques de silo des dispositifs et des acteurs dans les territoires. Si la Cour des comptes souligne la pertinence de l’ambition de départ et de ses premiers résultats, elle pointe plusieurs limites.
En effet, la gouvernance en troïka et la logique de coopération entre acteurs sont bien appréhendées dans les territoires, où les Cités éducatives expérimentent et favorisent l’ouverture de l’école. Néanmoins, elles reposent fortement sur l’existence d’un contexte local propice et sur l’implication des acteurs locaux. De plus, elles souffrent d’un portage national interministériel qui s’est progressivement affaibli. Une situation qui génère un risque « élevé », selon la Cour des comptes, de voir la politique de la ville se substituer durablement au droit commun.
Par ailleurs, le programme a d’abord été mis en place de manière expérimentale puis a été progressivement étendu. Selon le rapport de la Cour des comptes, les dotations entre territoires sont diverses et leurs logiques difficilement objectivables. En effet, les indicateurs tels que la dotation par élève ou le niveau de l’indice de position sociale des Cités éducatives ne sont pas pertinents pour comprendre les écarts de dotation. Dès lors, la Cour des comptes pointe la nécessité pour les Cités éducatives de bénéficier d’une évaluation harmonisée et extérieure. De même, elle préconise d’adapter les dotations et d’acter le principe de leur dégressivité.