Décryptage : Solidarités, citoyenneté et vivre-ensemble face à la Covid-19 dans les quartiers populaires

Jessica Brandler présente ici les résultats de recherche qui concernent deux Quartiers Politique de la Ville (QPV) de la ville de Lormont (33), Génicart Est et Alpilles-Vincennes-Bois-Fleuri. Son intervention s’articule autour de deux grands thèmes :

1. La gestion de la pandémie par les acteurs publics : l’adaptation du fonctionnement de l’action publique à la crise sanitaire, les profils des acteurs mobilisés, le vécu des personnes au sein des organisations publiques ;
2. Le vécu des habitants des quartiers : les expériences des mesures prises, les profils d’habitants les plus impactés, les solidarités et le vivre-ensemble.

Durée de visionnage : 40 min

• Des collectivités locales, notamment municipales, très réactives face à l’urgence,
• Des associations fortement mobilisées, malgré des difficultés à se saisir du cadre légal et des mesures sanitaires,
• La multitude d’initiatives déployées sur les quartiers,
• Un décloisonnement important au sein des structures : circulation des professionnels, solidarités entre professionnels et/ou organisations, nouveaux modes de faire,
• Une action publique construite “par le bas”, à partir des besoins identifiés sur le terrain,
• Une action publique à l’échelle des micro unités de voisinage (rue, place, immeuble),
• L’accélération de certaines démarches de transitions comme l’alimentation et le numérique et un recul d’autres comme la participation citoyenne et l’écologie,
• De nombreux témoignages d’épuisement face à la surcharge de travail,
• Pour certains acteurs, une redécouverte de l’utilité sociale du service public.

• Un vécu très différent selon le cadre de vie et l’attachement au quartier : urbanisme minéral de grands ensembles pour Génicart Est, urbanisme plus diffus et espaces verts pour Alpilles-Vincennes-Bois-Fleuri,
• Dans les grands ensembles, un sentiment de “subir son quartier” et d’une plus grande solitude,
• Les séniors plus fortement impactés par la crise sanitaire : solitude, isolement du reste de la famille, perte des réseaux de sociabilité notamment associatifs, angoisse face à la mort, perte d’autonomie physique et mentale des 65-75 ans,
• Le surconfinement des femmes par rapport aux hommes : très faible occupation de l’espace public pendant la crise, isolement important vis à vis de la famille, rupture avec des structures associatives essentielles (cours de Français par exemple),
• Des enfants qui se responsabilisent plus rapidement et qui se politisent (pré-ados en particulier),
• Une surexposition des enfants aux écrans,
• Des freins dans les apprentissages scolaires,
• De multiples ressources matérielles activées par les habitants pour “tenir le coup” : le téléphone (qui fait son grand retour), internet, la capacité à s’occuper à travers des rituels et des activités, le jeu pour les enfants qui permet de donner un sens à l’expérience de la pandémie,
• Des ressources immatérielles également : les relations sociales dans l’entourage proche, la religion ou les croyances, des solidarités spontanées entre habitants au sein des immeubles,
• Les habitants qui reconnaissent l’importance des solidarités associatives et institutionnelles (colis alimentaires par exemple).

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Laurence Liégeois, chargée de mission Politique de la ville

E-mail : laurence.liegeois@pqn-a.fr

Tél : 07 56 36 28 14