Cadrage du sujet : instance et mise en dialogue, de quoi parlons-nous?
Quels enjeux pour la participation et la contribution des acteurs des territoires ?
Le dialogue territorial, c’est avant tout revenir aux fondamentaux du développement territorial, afin d’éviter que le dialogue territorial devienne un instrument au service de questions posées à l’avance, retombant dans des logiques de concertation ou une consultation limitée…
Or, un vrai dialogue doit s’en donner les moyens, bien hiérarchiser les « espaces », clarifier leurs rôles spécifiques (ce qu’ils sont et ce qu’ils ne sont pas). Ainsi, il faut distinguer un dispositif d’écoute, voire de médiation, d’une instance participative, de co-construction voire de co-décision.
Le dialogue territorial renvoie aux moyens et aux compétences que l’on donne à l’animation du dialogue et de la participation, dont la qualité (modes d’expressions et de travail) est la garantie d’une production qui interpelle les décideurs publics. Cela passe par des règles éthiques, partagées entre les protagonistes : une forme de parité et d’équité entre ceux qui dialoguent (on parle à la même table, dans une égalité de place, et on met tous les éléments du débat sur la table).
En bref, le cadre du dialogue territorial étant bien posé (le “comment”), il peut permettre de se concentrer sur le “pourquoi”, les enjeux à résoudre collectivement.
Quelles sont les instances formelles de dialogue territorial que nous sollicitons?
Pour les agent.e.s de développement local des territoires de Nouvelle-Aquitaine présent.e.s, les instances dites “formelles” de dialogue territorial recouvrent plusieurs formes :
- Les conseils de développement (CODEV)
Créés par la Loi Voynet en 1999 et re-officialisés par la loi NOTRe dans les EPCI et PETR de plus de 50 000 habitants, les conseils de développement sont une représentation des acteurs socio-économiques et la société civile d’un territoire et participent activement à l’élaboration des projets de territoires. Leurs périmètres d’intervention et de consultation varient d’une structure à l’autre.
Pour en savoir plus sur les conseils de développement, découvrez la coordination nationale des conseils de développement
En Nouvelle-Aquitaine, une coordination régionale des CODEV permet un travail à l’échelle régionale.
- Les Groupes d’Action Locale (GAL)
Les GAL sont créés dans le cadre de programmes européens (LEADER - mesure du FEADER, avec une ouverture récente sur une mesure du FEDER pour les autorités de gestion ayant retenu cette possibilité). Sans personnalité juridique, les GAL sont composés d’acteurs publics et privés qui représentent les différents intérêts du territoire. Ils sont en charge de l’élaboration d’une stratégie de développement local, de sa mise en œuvre et de la sélection des projets locaux pouvant bénéficier de ces fonds européens. Ils s’appuient sur des structures juridiques existantes, publiques ou privées. Pour en savoir plus sur les GAL, découvrez LEADER France.
- Assemblées citoyennes et conseils citoyens
Les assemblées citoyennes et les conseils citoyens ont pour trait commun d’ouvrir les espaces de dialogue entre élus et citoyens, et de permettre l’implication de ceux-ci sur des projets, des décisions locales… Il n’y a pas de modèle type, mais autant de modes de fonctionnement en fonction de la volonté locale. Le degré d’impact sur la décision est plus ou moins marqué, en fonction des autorités publiques qui structurent des modes de participation citoyenne.
En Nouvelle-Aquitaine, l’assemblée citoyenne et populaire de Poitiers se distingue par la place laissée à la co-construction des décisions.
- Des commissions “ad hoc” pour construire et conduire ensemble des démarches
Dans le déploiement des démarches de développement local, certains dispositifs appellent la mise en place d’instance de dialogue pour la conduite de ces derniers. Il peut s’agir de comités de pilotage, de comités techniques, de commissions thématiques,.... Ces commissions ont une vocation plus restreinte que les instances décrites ci-dessus, mais contribuent toutefois au paysage du dialogue territorial mis en place à l’échelle des structures de développement local. À titre d’exemples : commission économie, comité de pilotage en charge de contractualisations, ….