Etape 0 – Au préalable, savoir où on va pour mieux le mesurer : l’outil de la théorie du changement
Pour réaliser l’ensemble de ces étapes, nous vous conseillons de réunir une équipe projet, qui pourra suivre la démarche dans le temps long. Les membres de cette équipe doivent à la fois porter un regard stratégique sur le dispositif public mené, mais connaître également les éléments opérationnels des activités menées dans ce cadre.
La théorie du changement est un outil régulièrement utilisé dans les démarches de mesure d’impact social. C’est aussi un processus courant dans les méthodes de gestion de projets ou de gestion du changement : peut-être y êtes-vous déjà familiers ! Si ce premier cadre peut paraître intuitif et rapide à formaliser, il est au cœur de la démarche. En effet, il permet de se mettre d’accord sur le sens de l’action à mettre en œuvre. Par « sens », on entend ici la capacité du projet à répondre au besoin social initial, à résoudre la problématique sociétale initialement identifiée. La théorie du changement va permettre de dérouler un cadre logique : du besoin social auquel on souhaite répondre, aux activités que l’on met en œuvre pour y répondre et aux indicateurs à construire pour illustrer les effets que l’on cherche à générer.
Etape 1 – Le besoin social : expliciter les problématiques sociétales auxquelles le projet propose de répondre
Prenons par exemple la situation d’un territoire sur lequel il existe peu de solutions en faveur de l’inclusion numérique des habitants, et dans lequel les acteurs qui œuvrent dans ce sens sont peu connus. Ce territoire souffre en parallèle d’un chômage important des jeunes peu qualifiés, qui maîtrisent mal les outils numériques, ce qui freine leur recherche d’emploi.
Etape 2 – La vision : expliciter quelle est la vision, le regard « politique porté sur la problématique sociale observée
On peut en effet répondre à des problèmes sociaux de différentes manières : on ne va pas, en conséquence, apporter les mêmes solutions. Dans le cadre d’un projet porté par une collectivité, la dimension politique est d’autant plus prégnante.
Dans cette situation, la collectivité fait le choix de travailler sur le renforcement des compétences des personnes, la capacité des jeunes formés à pouvoir s’approprier les outils numériques et « s’empowerer ». Par ailleurs, l’inclusion numérique est perçue, au-delà de la maitrise d’outils techniques, comme une fenêtre d’ouverture et d’intégration sociale plus large.
Ces deux premières catégories peuvent être comprises comme les objectifs du projet. Vous pouvez les fixer avec l’équipe projet !
Etape 3 – Les activités : les grandes actions, l’« offre de services » pour mettre en œuvre les projets
Quelles sont les solutions opérationnelles mobilisées ? Par exemple : Charte inclusion, Ateliers formation, Déploiement CNFS, Chèque APTIC, Alliance territoriale.
Etape 4 – Les réalisations : ce que l’on doit mettre en œuvre pour mettre en place les activités
Les réalisations explicitent ce qui est concrètement mis en œuvre pour faire vivre une action : par quoi cela se traduit-il dans les faits ? Si les réalisations ne constituent pas des indicateurs d’impact, elles illustrent néanmoins les efforts réalisés.
Par exemple, le nombre de :
- signataires de la charte inclusion
- ateliers de formations organisés
- Conseillers Numériques France Services recrutés
- membres de l’Alliance Territoriale
- Chéquiers #Aptic distribués
Ces deux dernières étapes correspondent aux moyens mobilisés pour mettre en œuvre le projet.
Etape 5 – Les résultats : ce qui est produit directement par les activités
Qu’est ce qui est obtenu au moment de la réalisation de l’activité ? Si les résultats ne nous renseignent pas directement sur les transformations sociales générées par une activité, ils sont souvent intégrés dans les indicateurs d’impact.
Par exemple :
- Nombre de personnes formées lors des ateliers
- Montée en compétences des participants sur les outils numériques
- Chèques #Aptic utilisés par les bénéficiaires
- Personnes qui ont utilisé les chéquiers
- Utilité perçue des formations par les bénéficiaires
Ces éléments ne sont pas suffisants pour appréhender l’impact social d’une activité. Par exemple, qu’est ce que les chèques apportent aux utilisateurs ? En quoi est ce utile de monter en compétence sur les outils numériques ? En quoi cela contribue-t-il à répondre au besoin social initial ? Ce sont ces transformations qui constituent les indicateurs d’impact. Mais pas de panique, les rapports de mesure d’impact intègrent généralement des indicateurs de résultats et d’impact !
Etape 6 – Les impacts : Quels sont les effets induits par ces activités ? Qu’est-ce que cela change pour la société ?
Il est important que les effets générés dans cette dernière catégorie répondent bien au besoin social identifié dans la première case ! C’est ce qui assurera la pertinence de la démarche au global. Si ces deux cases ne correspondent pas, c’est peut-être que les activités développées ne sont pas plus pertinentes pour répondre au besoin social. Dans ce cas, il s’agira de les faire évoluer !
Voici quelques exemples d’indicateurs en fonction des activités que vous pouvez développer :
- Sur les activités de réseaux entre les partenaires de l’inclusion numérique
- Amélioration de l’interconnaissance entre les acteurs
- Confiance accrue entre les acteurs
- Développement de nouveaux projets entre les acteurs suite au programme
- Amélioration de l’insertion sociale ou professionnelle des personnes réorientées entre acteurs
Sur les ateliers de formation :
- Montée en compétences des personnes formées
- Sentiment de confiance accru des personnes
- Amélioration de la vie sociale des bénéficiaires
- Développement des liens intergénérationnels
- Meilleure utilisation des outils numériques dans le cadre de la recherche de travail
- Amélioration du Taux d’insertion professionnelle des jeunes
- Diminution du sentiment d’isolement social des jeunes
Ces deux dernières catégories correspondent aux effets générés par vos actions et constituent les indicateurs d’impact !