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L'illettrisme et l'illectronisme, un adulte sur dix en grande difficulté

Temps de lecture : 6 min
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L’illettrisme, l’innumérisme et l’illectronisme entraînent des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne de milliers de personnes. L'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) publie une nouvelle étude qui analyse les caractéristiques des personnes concernées. Elle confirme que l'illettrisme va de pair avec des inégalités sociales, mais aussi territoriales. Ainsi, 24% des personnes résidant en QPV sont en grande difficulté.

L’illettrisme et l’illectronisme en France : un défi persistant 

L’illettrisme est une réalité invisible, sous-estimée et souvent confondue avec d’autres situations comme le français langue étrangère ou l’analphabétisme. L’illettrisme est cependant souvent couplé à d’autres difficultés, notamment en calcul (innumérisme) et avec les outils numériques usuels (illectronisme).

 L’illettrisme, l’innumérisme et l’illectronisme entraînent des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne de milliers de personnes. 3,7 millions de personnes sont en situation d’illettrisme et/ou d’innumérisme en France. 


Ces personnes, bien qu’ayant été scolarisées en langue française, sont gênées pour lire, écrire, comprendre un texte ou effectuer un calcul simple. Elles ne parviennent pas à être autonomes dans les actes courants de la vie quotidienne comme comprendre une consigne de travail en la lisant, utiliser de nouvelles applications numériques dans leur environnement professionnel, calculer la monnaie lors d’un achat, suivre la scolarité de leur enfant, etc.
 

Des profils variés, mais des vulnérabilités ciblées

La récente publication de l’Observatoire de l’illettrisme et de l’illectronisme de l’ANLCI rend compte des caractéristiques sociodémographiques des personnes en grande difficulté avec les compétences de base. Ces données apportent un éclairage essentiel pour mieux identifier les publics concernés, leurs difficultés et les réponses collectives à mettre en œuvre. 
 

Les générations plus âgées (celles de 45 ans et plus) restent les plus en difficulté avec les compétences de base car elles ont généralement été scolarisées moins longtemps. Cependant, les jeunes adultes ne sont pas épargnés. 11 % des 18-24 ans sont en forte difficulté principalement en numératie malgré un accès généralisé à l’éducation. 
 

Sur 10 personnes concernées par ces difficultés fortes, 6 sont des femmes. Ce constat s’explique par le fait que les femmes sont plus nombreuses à rencontrer des difficultés en numératie.
 

Tous les territoires sont touchés par l’illettrisme mais certains sont plus affectés que d’autres. 23% des personnes en forte difficulté vivent dans les Zones de Revitalisation Rurale (ZRR). De même, les résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont aussi significativement impactés, près de 24 % rencontrant des difficultés majeures.

 

L’illettrisme, un frein à l’autonomie et à l’emploi

Être en situation d’illettrisme n’empêche pas de travailler et d’être inséré dans la société. 55% des personnes en difficulté avec les compétences de base sont en emploi mais ces personnes occupent souvent des postes peu ou pas qualifiés, à temps partiel ou précaires comme les CDD ou l’intérim. Tous les secteurs d’activité sont concernés, particulièrement l’agroalimentaire, l’agriculture et la pêche, le BTP, l’industrie et les services à la personne. En entreprise, il est difficile de repérer les personnes en situation d’illettrisme car les salariés en difficulté avec la lecture, l’écriture et le calcul utilisent des stratégies de contournement. 
 

Les demandeurs d’emploi (plus d’un demandeur d’emploi sur six) et les bénéficiaires du RSA (25% des personnes en forte difficultés) sont davantage touchés. Ces personnes dissimulent souvent leurs difficultés par peur du regard des autres, pensant à tort que réapprendre n’est pas à leur portée, ce qui limite leurs perspectives de réinsertion professionnelle. 

Téléchargez le dossier complet de l'ANCLI

 

Illettrisme, innumérisme, illectronisme...de quoi parle-t-on ?

Mobiliser pour l'avenir

Repérer les personnes en situation d’illettrisme est un préalable essentiel pour pouvoir les remobiliser, les accompagner et leur proposer des formations adaptées. 


Il est ainsi possible pour tout acteur de la chaîne « orientation – formation – emploi – insertion » d’être sensibilisé à la question de l’illettrisme et de l’illectronisme notamment via les outils et démarches de l’ANLCI (Eva : outil numérique de positionnement des compétences de base et de repérage de l’illettrisme ; DUPLEX : démarche de formation combinant acquisition des compétences numériques de base à d’autres compétences comme la lecture et l’écriture).


La lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme reste un défi majeur malgré les efforts de sensibilisation déployés ces dernières années et les progrès encourageants réalisés collectivement. Il faut poursuivre et intensifier les efforts pour accompagner les personnes en grande difficulté et leur permettre de participer pleinement à la vie citoyenne.

L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), organisée sous la forme d’un groupement d’intérêt public interministériel et partenarial fédère l’ensemble des partenaires impliqués dans la lutte contre l’illettrisme et coordonne leur action. En Nouvelle-Aquitaine, l'ANLCI poursuit trois objectifs :

 

  1. Faire connaitre l’illettrisme afin d'étayer et guider les politiques de prévention et de lutte contre l’illettrisme. 
  2. Impulser et coordonner les actions pour repérer, accompagner et prendre en charge les personnes. 
  3. Avec le centre de ressources illettrisme et analphabétisme (CRIA) de Nouvelle-Aquitaine, mettre à disposition des ressources, un appui méthodologique et pédagogique et professionnaliser les acteurs.

 

Contact

 

Pour toute question relative à la lutte contre l’illettrisme en Nouvelle Aquitaine, votre interlocutrice est : 
Cécile CANON, Chargée de mission coordinatrice régionale Nouvelle Aquitaine
Tél : 07 61 90 47 10 

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