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On y était : Congrès National, Sites et Cités remarquables de France

Publié le 01/09/2022
Temps de lecture : 8 min
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Sites et Cités remarquables de France organisait son 4ème Congrès National à Dax les 30 juin et 1er  juillet 2022. Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine y était. Retour sur les points forts de ce congrès.
 

« Centres anciens, enjeux climatiques et écologiques »

Pour son 4ème Congrès National, Sites & Cités remarquables de France a choisi le thème « Centres anciens, enjeux climatiques et écologiques ».

Ce congrès s’est déroulé en deux grand temps :

  1. La première plénière du 30 juin autour des 60 ans de la loi Malraux qui a permis de créer les secteurs sauvegardés et ainsi de sauver bon nombre de cœurs historiques. Quel est l’état de la question aujourd’hui ?
  2. La seconde plénière du 1er juillet autour du nouvel enjeu auquel sont confrontées les villes : celui du réchauffement climatique. Dans ce contexte, comment concilier à la fois la préservation des territoires, l’exploitation de leur potentiel d’innovation et la réhabilitation du bâti ?

 

Sept ateliers ont pu nourrir les participants entre ces deux temps d’échanges et de débats :

  1. Renaturer les centres anciens
  2. Villes et Pays d’art et d’histoire : nouveaux enjeux
  3. Patrimoines , Europe et International
  4. Centres anciens et revitalisation
  5. Tourisme et patrimoines
  6. Tiers lieux, fabriques, des liens nouveaux pour agir en centre ancien
  7. La transition énergétique dans le centre ancien

 

Retrouvez bientôt les actes du Congrès National de Sites et Cités remarquables de France !

 

Focus sur l’atelier Renaturer les centres anciens

Pascal Monier, maire adjoint à la politique du climat, transition écologique et urbanisme, ville d’Angoulême et président du groupe de travail Nature en ville de Sites & Cités présidait cet atelier. Celui-ci portait sur la renaturation en centres anciens et les travaux menés dans le cadre du groupe de travail.

Comment intervenir en centre ancien et en site patrimonial remarquable ? Comment allier enjeux écologiques, environnementaux et patrimoniaux ?  Quelle est la nature qui a du sens dans un Site Patrimonial Remarquable (SPR) ? Quelles procédures mettre en place ? Comment les documents d’urbanisme patrimonial peuvent-ils prendre en compte ces enjeux ?

Selon lui, il y a trois strates pour la nature en ville :

  1. La ville vivable : approche de régulation et de paysage, les Plans de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) satisfont ces conditions ;
  2. La ville durable : approche biodiversitaire, or les PSMV ne développent pas trop cette approche ;
  3. La ville résiliente : articulation de l’humain avec le vivant donc les systèmes se renouvellent d’eux-mêmes dans le cadre d’une articulation pensée.

 

L’objet au sein du groupe de travail était de comprendre comment dans nos documents d’urbanisme, on va pouvoir aller sur ces champs-là ?

Quelles réponses apporter ? Retour sur les propos conclusifs des intervenants

Premiers éléments de réponse

Roland Peltekian, architecte-urbaniste de l’Etat, chef du bureau des Sites patrimoniaux et du Patrimoine Mondial à la Direction des Patrimoines au ministère de la Culture :

la ville se trouve entre nature et pression urbaine. Partir du végétal est le principal marqueur des milieux mais la question de la nature en ville ne doit pas être guidée seulement par le végétal. L’essentiel de la transition d’une ville va se faire dans la ville ancienne : 1% de bâtiments neufs construits à l’année. L’essentiel du bâti, c’est du déjà-là donc les SPR, traductions réglementaires, sont un atout pour renouveler la nature en ville.

 

Céline Viaud, architecte-urbanisme du patrimoine, associée de la SARL Paume, a mis en exergue les trois échelles d’intervention :

  1. Pour le grand paysage (échelle très large), la délimitation du SPR va permettre de définir le grand paysage, sa cohérence écologique et l’évolution des usages du sol. L’élaboration du Plan de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (PVAP) et du PSMV vont permettre d’encadrer la gestion du paysage et de protéger les continuités écologiques.
  2. Pour l’urbanisme et le cadre de vie, la délimitation du SPR va permettre de qualifier les tissus urbains historiques et comprendre l’évolution de l’équilibre bâti/ espaces. L’élaboration du PVAP et du PSMV vont permettre de préserver les formes urbaines, encadrer les interventions sur les espaces libres et agir sur la qualité des fronts urbains et des cœurs d’îlots. L’intérêt est que cela va pouvoir faire évoluer l’outil vers un outil performant et adapté aux besoins.
  3. Pour l’architecte et l’habitat,  la délimitation du SPR va permettre de mettre en lumière les qualités écologiques de l’architecture traditionnelle. L’élaboration du PVAP et du PSMV vont permettre de protéger le bâti ancien et encadrer sa restauration et les nouveaux projets.

 

Pierre Ouallet, chargé d’études en environnement et aménagement au CEREMA a évoqué trois volets techniques pour la renaturation :

  1. Identification des continuités écologiques et proposition d’un plan d’action : trame verte et bleue et nouvelles méthodes pour les identifier et les mettre en place
  2. Définition d’une stratégie de désimperméabilisation : infiltrabilité et imperméabilité des sols et problématique du ZAN car enjeu de densification et de renaturation
  3. Définition d’une stratégie de renaturation dite “Poumons verts” et déclinaison local de l’outil Sésame : quelles essences planter pour quels services écosystémiques rendus ?

Seconds éléments de réponse

Sébastien Giorgis, maire adjoint délégué à l’attractivité territoriale et touristique, au patrimoine historique et aux grands événements à la ville d’Avignon distingue la renaturation et l’érosion de la biodiversité. Il explique que nous sommes en train de trouver une nouvelle esthétique de l’aménagement et du patrimoine comme l’intégration du coefficient biotope dans les documents d’urbanisme. Aussi, il évoque l’importance d’associer les artistes dans la démarche afin de sortir du technique et bousculer les imaginaires.

 

Sandrine Larramendy, paysagiste conceptrice – urbaniste chez Plante et Cité a présenté l’association spécialisée dans les espaces verts et le paysage. Elle est issue d’un partenariat entre les secteurs publics et privés créé en 2006 au cœur du campus du végétal à Angers. Les missions vont de l’organisation de programmes d’études et d’expérimentations à l’animation de ces dernières avec les collectivités territoriales, les entreprises partenaires et les instituts techniques et scientifiques. Aussi, l’association assure le transfert des connaissances scientifiques vers les professionnels des espaces verts, des entreprises et des collectivités territoriales.

 

Eszter Czobor, chargée de mission paysage et politiques sectorielles au Bureau des paysages et de la publicité au Ministère de la Transition écologique a évoqué les quelques éléments conclusifs du groupe de travail :

  1. La liberté donnée aux maîtres d’ouvrages des études car les textes juridiques développent peu les thématiques à aborder.
  2. La loi LCAP et ses décrets d’application n’ont pas repris les obligations d’études environnementales pour les AVAP et les PSMV.
  3. Il ne faut pas pour autant le regretter. Ces études ne répondaient pas en effet aux besoins de ces espaces protégés qui ne représentent que quelques pourcentages du territoire urbanisable de la commune et encore moins de l’intercommunalité.
  4. Ne pas confondre, en matière de planification les trois niveaux !  Il s’agir des SPR, étude de périmètre sans lien direct avec la planification, des PVAP, servitude annexée au PLU et c’est sur/dans ce dernier qu’il faut travailler et le PSMV, document d’urbanisme à part entière.
  5. Collectivités, associations, services centraux et déconcentrés doivent définir un cadre d’étude à introduire dans les cahiers des clauses techniques particulières des PSMV. Pour la partie du PLU dans le SPR en PVAP, il faut que les résultats dépassent le stade des recommandations et fassent partie du champ réglementaire du PLU et du PSMV.
  6. Ces études doivent avoir vocation à aider à la médiation, à l’information et à l’acculturation des élus et des citoyens.
  7. Celles-ci sont nécessaires juridiquement, opérationnellement mais ne peuvent dépendre du seul ministère de la culture. Chaque ministère traitant de ces thèmes doit être concerné et doit participer financièrement aux budgets de ces études. Ils ne peuvent que s’enrichir des connaissances révélées dans nos territoires.

 

 

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