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PV-26

Web-conférence “Diagnostic régional des quartiers politique de la ville : quels enjeux pour demain ?”

Laurine Brun
Publié le 18/10/2022
Temps de lecture : 7 min
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Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine a organisé en 2022 un cycle de travaux sur l’évaluation finale des contrats de ville. Le cabinet Compas a été mobilisé pour conduire une observation sociale approfondie des quartiers prioritaires de la région. Ce travail de diagnostic régional a permis de mettre en évidence les grands enjeux qui se jouent dans les QPV.

Les intervenants

  • Hervé GUERY, Directeur du cabinet d’étude Le Compas
  • Pierre-Jean PUDAL, Maire de Sainte-Livrade, Vice-Président aux politiques contractuelles à la Communauté de communes du Grand Villeneuvois
  • Philippe MAS, chef de projet politique de la ville, ville de Floirac
  • Benoît TIRANT, Conseiller régional délégué à la Politique de la ville, Région Nouvelle-Aquitaine
  • Marie-Pierre BRUN, Responsable de la mission Politique de la ville à la DREETS, Préfecture de la Nouvelle-Aquitaine

Téléchargez le support de présentation du Compas

L’observation des 81 quartiers prioritaires de Nouvelle-Aquitaine : les points à retenir

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  • Les quartiers prioritaires sont sur-représentés parmi les populations les plus fragiles. Par exemple, on dénombre dans les QPV 3,2 fois plus de personnes en situation de pauvreté que dans l’ensemble du territoire néo-aquitain. Par ailleurs, on y trouve 2,8 fois plus de monoparents sans emploi.
  • L’effet quartier est observable. Par exemple, à niveau de formation équivalent, on a deux fois plus de probabilité d’être au chômage si l’on habite un QPV.
  • Une pauvreté différente : plus familiale, plus durable, d’une intensité plus forte qu’ailleurs
  • Des QPV qui stagnent en termes de population, avec un léger vieillissement, mais qui restent “jeunes”.
  • Une sur-représentation de la population étrangère, avec une forte part d’immigrés récents. Ces chiffres posent la question de l’accueil de ces nouveaux arrivants.
  • Il n’y a pas que des familles avec enfants, il y a aussi beaucoup de personnes seules dans les QPV (56% des allocataires CAF dans les QPV sont des personnes isolées).
  • La monoparentalité est forte et il s’agit le plus souvent d’une mère avec un adolescent.
  • Le surpeuplement des logements augmente. La part des enfants qui vivent dans des logements surpeuplés est forte : 39,7 % dans les QPV contre 15% en Nouvelle-Aquitaine.
  • La part des jeunes sans diplôme reste deux fois plus importante dans les QPV qu’ailleurs, même si elle recule légèrement entre 2013 et 2018
  • 10% des logements dans les QPV sont occupés par des personnes bénéficiaires de l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), contre 4 % en Nouvelle-Aquitaine.
  • Une participation à la vie démocratique en recul,
  • L’emploi précaire et le temps partiel sont sur-représentés dans les quartiers, en particulier pour les femmes. Les femmes ont par ailleurs un taux d’emploi beaucoup plus faible que les hommes dans les QPV.

Le regard des acteurs sur l’étude

Le diagnostic régional fournit de nombreux éléments qui permettent d’objectiver ce que les acteurs observent ou ressentent sur le terrain. Ce travail se révèle ainsi être un outil efficace d’aide à la décision pour la préparation des prochains contrats. Il pourra également être mobilisé pour sensibiliser les équipes et les élus des collectivités. En effet, la Politique de la ville reste un objet complexe qui nécessite d’être explicité en continu.

À travers les témoignages, on perçoit nettement les apports de la Politique de la ville dans le développement des quartiers depuis 2014. Les programmes de rénovation urbaine, en particulier, ont profondément bouleversé les paysages et les modes de vie des habitants. Dans la ville de Floirac, les QPV sont aujourd’hui des territoires ouverts sur le reste de l’agglomération, désenclavés, avec un habitat repensé. Toutefois, ces transformations du cadre de vie ne sont pas sans effets sur la vie sociale qui semble avoir changé de nature. Le quartier “village” a disparu, les solidarités et l’interconnaissance sont en recul. Dans ce contexte, l’action de terrain doit être repensée. Mais aussi, il faut mieux travailler le lien entre le cadre de vie et les problématiques sociales.

A Sainte-Livrade, les effets de la Politique de la ville ont été décuplés par le déploiement d’une stratégie globale de développement du centre-ville. Par ailleurs, elle a joué un rôle essentiel en fournissant des opportunités de partenariats avec l’État et un travail en transversalité.

On ne connait pas encore l’avenir de la Politique de la ville. Mais il faut rappeler l’importance des synergies entre acteurs et de la fonction de coordination. C’est en travaillant sur ces éléments que nous pourrons agir efficacement sur les quartiers. Les moyens financiers restent limités et il faudra encore davantage les optimiser, autour de stratégies locales concertées. Y compris avec les habitants.

Mots de conclusion de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Etat

“Le Conseil Régional a décidé depuis plusieurs années d’avoir un budget dédié à la Politique de la ville, un élu et une équipe de techniciens spécialisés dans la Politique de la ville. ça n’est pas le cas dans toutes les régions. Toutes les régions non plus ne soutiennent pas un centre de ressources comme PQN-A et c’est quelque chose d’important pour nous. Nous garderons la motrice de notre dispositif autour des grandes compétences de la Région – le développement économique, l’emploi, la mobilité, l’accès à la formation, mais nous souhaitons encore améliorer les choses. Par exemple en ayant plus de temps réguliers de dialogue avec les territoires pour mieux les accompagner. Nous souhaitons en particulier soutenir les projets qui mettent les habitants des quartiers populaires au cœur de l’action.” – Benoit TIRANT, Conseiller régional délégué à la Politique de la ville, Région Nouvelle-Aquitaine

 

“La présentation d’aujourd’hui vient conforter certains points de l’évaluation régionale menée par l’Etat, y compris à travers les témoignages des territoires. La Nouvelle-Aquitaine est un territoire hétérogène en matière de politique de la ville et les moyens financiers peuvent être modestes, notamment pour les territoires entrants, mais nous avons eu de forts effets leviers. De nouvelles manières de collaborer ont permis de créer des dynamiques locales qui ont vocation à perdurer. Ce travail permet en outre de pointer différents sujets qui seront cruciales dans les prochains contrats : la participation des habitants, la lutte contre les discriminations et le vivre-ensemble, l’emploi et l’éducation, mais aussi de nouveaux enjeux comme la santé mentale et les transitions.” – Marie-Pierre BRUN, Responsable de la mission Politique de la ville à la DREETS, Préfecture de la Nouvelle-Aquitaine

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Contactez-nous !

Laurence Liégeois, chargée de mission Politique de la ville

E-mail : laurence.liegeois@pqn-a.fr

Tél : 07 56 36 28 14

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