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Maire St Fraigne 1-min

Portrait d'acteur : Franck Bonnet, maire de Saint-Fraigne (16)

Temps de lecture : 5 min
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Franck Bonnet est élu sur la commune de Saint-Fraigne en Charente (16) depuis 1989 et maire depuis 2001. Saint-Fraigne est une commune d’environ 450 habitants. 

Franck Bonnet pense la ruralité autour des valeurs de partage, d’écoute et de solidarité et de ses capacités d’innovation et de projets. “Il n’y a pas de place pour ceux qui s’arrêtent, il faut être en mouvement pour s’en sortir”.

Portrait

Entretien réalisé en mai 2021, par Coline Babaudou, référente sur la Revitalisation des centres-bourgs et centres-villes.

Quel a été votre parcours depuis 20 ans ?

Le plus beau parcours que j’ai fait, c’est d’être resté à Saint-Fraigne. Comme vous l’avez compris, je ne suis pas resté inactif. J’ai fait les jardins éphémères, l’aménagement du bourg, la maison de l’eau, le premier parc éolien.

Depuis 20 ans, voire même 30 ans, je me suis engagé dans ce que l’on appelle aujourd’hui la transition écologique. Avant, on appelait ça “le bon sens paysan” ! Vous savez, le grand-père qui mettait le tas de fumier dans sa cour plutôt que dans la poubelle ou qui donnait à manger les trognons de pommes aux poules. Il a fallu qu’on aille trop loin dans un sens pour redécouvrir ce que nos grands-parents et parents faisaient.

Durant 20 ans, j’ai donc essayé de développer cette dimension environnementale. Je suis parti de Saint-Fraigne pour rester à Saint-Fraigne. J’ai changé le village. C’est lui que j’ai fait voyager à travers le temps. Cela sera sans doute ma plus grande réussite et finalement celle qui m’intéressait le plus.

Comment vous projetez-vous dans 20 ans ?

Je dirais que si Saint-Fraigne existe encore dans 20 ans, c’est qu’on aura réussi. En effet, il n’y a pas de place pour ceux qui s’arrêtent, il faut être en mouvement pour s’en sortir. Je ne sais pas ce qu’on sera, peut-être un quartier urbain. Mais on s’appellera toujours Saint-Fraigne car il y a un esprit. Sur les axes de communication qui relient Ruffec, Rouillac, Mansle et Matha, toutes les communes ont gardé une population assez forte. Toutes les autres ont perdu de la population, toutes, sauf nous.

L’esprit rural maintient les gens ici. Pourquoi j’ai eu envie de rester ? Pourquoi j’ai eu envie d’être maire ? Si la commune avait été quelconque, je n’aurais pas eu envie. Mais Saint-Fraigne, c’est quelque chose. Les murs me parlent. Je ressens des choses. Je me rappelle des personnes âgées qui étaient là, des vendanges avec les chevaux. Je me rappelle des choses qui me parlent et me traduisent cette volonté de faire et de ne pas baisser les bras.

La ruralité, ce n’est pas un nombre d’habitants au km². On a essayé de nous faire croire que la ruralité, c’était ringard, c’était pauvre, qu’il ne fallait pas que les jeunes restent, etc. Et bien, il y a des valeurs, de l’écoute et du partage. Il y a une solidarité ici qu’on ne retrouve pas forcément en ville où il y a une sorte d’anonymat qui s’impose. La seule chose que je regrette c’est que si vous êtes une commune de 10 000 habitants, vous touchez plus d’argent que si vous êtes 1 000. Ce n’est pas normal. Le même projet doit être aidé de la même façon, peu importe le nombre d’habitants !

Quelles ressources sollicitez-vous ?

Les partenaires institutionnels officiels : l’Etat avec la Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux (DETR) et la Région. Le Département aussi mais c’est plus difficile car les moyens sont restreints. La Communauté de communes non, car ils ont déjà beaucoup à faire. Étant vice-président de l’intercommunalité, je le sais bien.

Il y a aussi les appels à projets, c’est une autre forme de subvention. Mais moi, ce que j’aimerais c’est contractualiser, avoir une relation de confiance et dire : “sur 10 ans, je vous demande de m’aider sur ces 5 ou 6 projets”.

Avant, je construisais un projet dans le sens inverse d’une fusée. Je partais d’une petite capsule et je rajoutais pleins d’étages au fur et à mesure. Alors oui, ça fonctionne et c’est bien de l’avoir fait mais ça m’a pris 20 ans. Aujourd’hui, je construis des images façon pièces de puzzle à assembler. Il faut dessiner le puzzle entier (le projet) pour comprendre quels morceaux de puzzle (des actions) sont à assembler. Ensuite, on découpe ce puzzle (le projet) en fonction des besoins du territoire et des aides. Pour moi, l’important est de faire le lien entre chaque petit morceau de puzzle.

La façon de construire des projets n’est donc plus la même : on ne met plus les projets les uns au bout des autres. On les porte en même temps. En réalité, c’est cette évolution que je vois entre les 20 dernières années et les 20 prochaines.

Cela demande du temps et il faut être un peu “fou” car ce n’est pas l’indemnité d’un maire d’une commune de moins de 500 habitants qui peut vous permettre de faire ça si vous n’êtes pas passionné. Mes collègues maires, quels qu’ils soient, le font d’abord par passion.

Si vous aviez un lieu ou une activité ressource à conseiller, quel serait-il ?

Pour moi, le lieu ressource reste Saint-Fraigne dans sa globalité, c’est un esprit… Bien sûr qu’il y a des chemins, des routes mais c’est quelque chose qui vous tient.

Inspirez-vous et ressourcez-vous avec PQN-A !

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