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Groupe de travail éducation #1 / Croiser les regards sur les enjeux clés de l’éducation dans les QPV : Synthèse des enjeux

Publié le 10/07/2024
Temps de lecture : 5 min
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Politique de la ville
Région Nouvelle-Aquitaine

Le jeudi 20 juin s’est tenu le premier groupe de travail “éducation et quartiers prioritaires”, organisé par Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine. Ce temps de travail proposé à tous les acteurs de l’éducation dans les QPV vise à croiser les regards et produire une analyse partagée. Pour prolonger ces travaux, un deuxième temps de travail se tiendra le mercredi 6 novembre 2024 et vous pouvez d’ores et déjà vous y inscrire en suivant ce lien.

L’objectif de ce premier temps de travail était de partager à l’échelle régionale les enjeux clés qui traversent le champ de l’éducation en quartier prioritaire et d’identifier en particulier des enjeux déterminants pour les années à venir. Deux ateliers se sont tenus et ont travaillé sur deux approches distinctes et complémentaires :

Le premier atelier était un atelier de prospective sur les facteurs de changement et d’inertie dans les territoires. Le groupe a travaillé autour des questions suivantes : “Quels changements vont intervenir dans le domaine de l’éducation dans les quartiers prioritaires au cours des prochaines années ? À horizon 2035, qu’est-ce qui, selon vous, sera différent ?”. 
Les échanges ont permis de faire émerger 10 idées ayant des impacts plus ou moins importants sur les territoires et l’action des parties prenantes. Un travail de priorisation a permis de faire ressortir 3 sujets qui ont déjà et qui auront le plus d’impact au cours des prochaines années.
 

  • L’innovation et l’expérimentation pédagogiques se diffusent et génèrent de nouvelles pratiques professionnelles, de nouvelles coopérations : On parle ici de l’évolution des méthodes d’enseignement, mais aussi de l’organisation du temps scolaire, des relations entre les acteurs, du rapport aux enfants et à leurs familles, etc. Ces évolutions impliquent nécessairement de sécuriser le cadre méthodologique d’action, de valoriser et diffuser les expériences réussies, et de travailler à lever les freins au changement.
  • La culture de la co-éducation se diffuse et la gouvernance de l’éducation s’élargit :  C’est-à-dire la prise en compte de toutes les parties prenantes dans le processus d’éducation, et la définition claire et collective de la place et du rôle de chacun (école, famille, clubs,...). La gouvernance de l'éducation a vocation à être plus ouverte, notamment à laisser plus de place aux familles. D’autant que certains dispositifs comme les Cités éducatives notamment qui prennent une place grandissante dans le paysage de l’action éducative en quartiers prioritaires, appellent à toujours plus de coopération interacteurs. En particulier, le milieu scolaire sera demain plus ouvert, aux parents, mais aussi aux acteurs de l’éducation populaire, pour favoriser une continuité éducative entre les différents acteurs de l’éducation des enfants.
  • Des liens plus étroits entre les jeunes et le milieu professionnel, pour une meilleure insertion socio-professionnelle : la problématique n’est pas nouvelle, mais si l’on ambitionne de réduire les inégalités des chances dans le domaine de la formation et de l’emploi, le rapprochement des jeunes et du monde professionnel doit être travaillé avec davantage d’intensité. Par ailleurs, certaines évolutions dans les parcours de formation, comme la multiplication des stages et de l'apprentissage, conduisent les acteurs à investir ce sujet plus fortement et à trouver des modes de faires plus efficients.
     

Le second atelier a porté sur les idées reçues, autour des questions suivantes : “Quelles sont selon vous, les idées reçues sur l’éducation dans les quartiers populaires/en politique de la ville ? Quelles sont les représentations, les a priori, idées fondées ou infondées, au sujet de l’éducation, dans les QPV ?”.

Une quinzaine d’idées ont été mises en commun et le débat a permis d’échanger sur les idées reçues les plus répandues. Les idées reçues les moins fondées sont celles sur lesquelles les acteurs auraient vocation à travailler le plus pour les déconstruire, et les idées reçues les plus fondées reflètent les enjeux clés à travailler demain dans le domaine de l’éducation. Les idées suivantes sont à retenir dans cette dernière catégorie :
 

  • “Les jeunes qui vivent dans les quartiers n’ont pas les mêmes chances de réussite que les autres”. Les acteurs constatent que, malgré les actions déployées, les moyens, les dispositifs, de profondes inégalités persistent entre les jeunes/enfants des quartiers et les autres. Par conséquent, il est légitime et indispensable de continuer à investir ce domaine de l’éducation dans les quartiers politique de la ville. 
  • “Les jeunes des quartiers n’ont pas de réseau pour trouver des stages/emplois” : dans le contexte de l’évolution des formations, il est fondamental de chercher à agir encore davantage dans ce domaine et trouver des solutions pour compenser le déficit de réseau des jeunes des quartiers. 
  • “Il y a une faible mixité sociale dans les écoles situées dans des QPV ou à proximité”. Or, de multiples études et expériences locales ont démontré les effets positifs de la mixité sociale sur les trajectoires scolaires et de formation des enfants et des jeunes. La mixité est un levier majeur pour agir sur l’égalité des chances et reste donc un enjeu clé de l’éducation dans les quartiers.
  • “Il est difficile de mobiliser les parents des jeunes de QPV lorsque l’on monte des actions”. Au regard des facteurs de changement qui viennent impacter le domaine de l’éducation (voir les conclusions de l’atelier 1 plus haut), il paraît indispensable de faire évoluer les pratiques pour mobiliser plus largement les familles. Par ailleurs, un travail aurait vocation à être mené pour déconstruire les stéréotypes sur le manque d’implication parentale dans l’éducation dans les territoires défavorisés.
  • “Les jeunes des quartiers prioritaires subissent leur orientation (scolaire et professionnelle), alors que les autres la choisissent.” 
     

En guise de conclusion : Quelles pistes d’actions sont à prioriser ?

En croisant les problématiques qui ont émergé au sein des différents groupes, on voit se dessiner plusieurs axes : 
 

  • Le sujet de l’insertion professionnelle et de l’orientation est ressorti comme un sujet clé à investir, sous plusieurs angles possibles : l’accès aux stages, la découverte des métiers et le travail sur les représentations chez les enfants/jeunes, les parents, mais aussi les entreprises, la lutte contre les discriminations dans le parcours scolaire, de formation et dans l’emploi, l’innovation et les pratiques inspirantes déployées localement.
  • L’évolution de l’école, des dispositifs et cadres d’action et des pratiques pédagogiques a également beaucoup été mise en exergue. Sur ce volet, c’est la question des méthodes qui se pose : comment travailler différemment pour fonctionner dans un système éducatif plus ouvert, comment mieux coopérer et ainsi mieux répondre aux enjeux clés des enfants, des jeunes et de leurs familles ?
  • La mixité sociale reste un sujet qui doit continuer à guider l’action. A ce titre, il paraît pertinent de poursuivre ou intensifier : le partage d’expériences locales inspirantes, le décryptage des phénomènes au bénéfice des professionnels pour mieux orienter l’action, l’outillage méthodologique.

PQN-A tient à remercier tous les participants à ce temps de travail pour leur contribution. Nous espérons pouvoir poursuivre et approfondir la réflexion avec vous tous et toutes lors du prochain temps de travail le 6 novembre 2024
 

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