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Agir sur les questions d'alimentation et de nutrition. Retour sur une étude réalisée avec les consommateurs dans le Val d'Oise

Equipe PQN-A
Publié le 05/01/2021
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Val d'Oise

Comment réussir à comprendre les difficultés d’accès à une alimentation saine et de qualité pour tous afin de pouvoir agir ? Guillaume Dejardin, directeur du Pôle ressources ville et développement social (95), a tenté de répondre à cette question en présentant l’étude « Focus Group » dans le cadre du forum régional Agriculture, Alimentation et Territoires, le 13 février 2020 à Angoulême. Retour sur l’atelier.

 

Une étude issue d’une collaboration entre les acteurs de santé et le Pôle ressources 95


A l’origine de cette étude, la coopérative Est Val d’Oise

En 2018, les acteurs locaux de cinq communes (Gonesse, Garges-lès-Gonesse, Goussainville, Sarcelles et Villiers-le-Bel) ont créé la coopérative d’acteurs Est Val d’Oise dédiée à la nutrition. Ces cinq villes sont concernées par des Contrats Locaux de Santé (CLS) et des Ateliers Santé Ville (ASV).

De plus, environ 30 à 60 % de la population de ces territoires réside dans des Quartiers Politique de la Ville (QPV). D’après Guillaume Dejardin, certains indicateurs comme le taux de diabète ou le taux d’obésité témoignent d’un véritable problème. Ces derniers rappellent l’importance, pour les collectivités, d’agir plus fortement sur les questions d’alimentation et de nutrition auprès de ces publics.

Face à ces constats, la coopérative Est Val d’Oise a souhaité lancer en 2019 une étude auprès des habitants. A travers cette étude, son objectif est de comprendre leurs habitudes alimentaires. Enfin, son but est de mettre en place des actions pour pallier les problèmes de santé liés à l’alimentation.

 

Les coopératives d’acteurs santé, des structures propres à l’Ile-de-France

Il est important de rappeler que les coopératives d’acteurs santé sont propres à la région Ile-de-France. En effet, elles sont initiées dans le cadre du plan régional de santé d’Ile-de-France 2018-2022. Elles interviennent en complémentarité avec les dispositifs existants sur la santé tels que les CLS ou les ASV. Plus précisément, elles agissent sur des thématiques complexes à mettre en œuvre au niveau local.

Coordonnées par les délégations départementales de l’ARS, elles sont co-construites avec l’ensemble des acteurs locaux concernés et font activement participer la population dans la mise en place d’actions.

 

La collaboration avec le Pôle ressources 95

Pour réaliser cette étude, il a semblé important à la coopérative Est Val d’Oise d’associer les parents et les enfants. Toutefois, il n’était pas facile d’impliquer les parents d’enfants bénéficiant déjà d’actions de la coopérative. C’est pourquoi elle a fait appel au Pôle ressources 95, le centre de ressources Politique de la ville local, pour recueillir la parole des parents. 

 

Une étude pour comprendre et remédier aux difficultés d’accès à une alimentation saine et de qualité pour tous

L’étude a été réalisée en deux temps :

1 – La compréhension des habitudes alimentaires via des entretiens avec les habitants ;

2 – La recherche de solutions via des séances de brainstorming à partir des résultats des entretiens.

 

Premier temps : la mise en place de « Focus Group »

La coopérative d’acteurs a établi différentes hypothèses concernant six thématiques :

- L’alimentation 
- L’approvisionnement 
- La restauration collective et l’école 
- Le jardinage 
- L’activité physique 
- L’information 
- La communication
 

Ces hypothèses ont alors été testées lors de la première phase : les « Focus Group ». Ces derniers ont mobilisé douze structures (villes, écoles, centres sociaux, etc.) et ont réuni 87 parents répartis en huit groupes. Dans chaque groupe, des entretiens semi-directifs ont été réalisés de mars à octobre 2019. Il s’agissait d’apprécier les représentations liées à l’alimentation, la nutrition et l’activité physique au sein du foyer de chaque habitant.

 

L’émergence de premiers constats

L’alimentation est un vrai sujet dans les familles. Toutefois, sa représentation diffère selon les foyers pour des raisons culturelles mais également économiques. De plus, les parents ont évoqué différentes contraintes pour accéder à une alimentation saine et de qualité. La question de leur disponibilité temporelle ou encore des barrières culturelles et financières ont été évoquées.


La surreprésentation des fast-foods. Perçus par les enfants comme une récompense, ils génèrent à la fois de la tentation et de la frustration. Ils orientent également leurs préférences alimentaires, ce qui complique la tâche des parents. Ainsi, les enfants mangent parfois peu car ils n’apprécient pas certains aliments.


Le petit-déjeuner et le goûter ont souvent une faible plus-value nutritive. En effet, ces deux temps de repas sont souvent très sucrés et hypercaloriques. L’idée selon laquelle le souci d’une alimentation équilibrée viendrait plutôt à l’âge adulte a ainsi émergé.
 

« Une synthèse des résultats a été présentée aux parents et partenaires en octobre 2019, et un livrable détaillé de 50 pages a été remis aux membres de la coopérative. »

 

Second temps : la formulation d’actions pour répondre aux problématiques repérées

Réunis début janvier 2020, les habitants et la coopérative ont travaillé sur une dizaine d’actions à co-construire autour de trois axes :

- Se challenger autour de l’équilibre alimentaire 
- S’informer et se repérer 
- Jardiner et bouger
 

Parmi les pistes d’action à explorer, quatre propositions sont « transverses » :

- La co construction avec les habitants 
- Les actions infra-communales et inter services (cantine, sport, aménagement etc.) 
- Les actions en lien avec les communes et l’Éducation nationale 
- L’action sur l’offre de proximité.
 

Plus concrètement, plusieurs actions ont été évoquées comme :

- Un défi cuisine intergénérationnel 
- La mise en place d’« Opticourses » visant à améliorer les paniers d’achat des familles 
- Manger Bouger équilibré puis jardiner
 

Néanmoins, des questions restent en suspens. Quid du bio ? Quid des élus ? Quid du conseil citoyen ? Les échanges se sont poursuivis courant 2020 et certaines actions ont vu le jour.  

 

Le Pôle ressources ville et développement social, « un facilitateur au service des acteurs du développement des quartiers et des territoires »

Le Pôle ressources ville et développement social est un Centre de Ressources Politique de la ville (CRPV). Créé en 1998, il fait partie des 19 CRPV qui composent le réseau national des CRPV. Son équipe exerce une « mission de qualification, d’information et de mise en réseau » dans les domaines du développement social et local. Elle travaille avec les professionnels, la société civile et les élus des Hauts-de-Seine, du Val d’Oise et des Yvelines. 

 

En tant que centre de ressources, le Pôle ressources 95 :

- Co-produit des connaissances ;
- Valorise des expériences et des initiatives locales inspirantes ;
- Donne un appui aux stratégies des acteurs et aux démarches engagées ;
- Propose une réflexion sur le sens et l’opérationnalité des politiques publiques.
 

Enfin, il a un rôle de « tiers-facilitateur local ». C’est pourquoi, il a été mandaté par la coopérative Est Val d’Oise pour cette étude.

 

Personnes ressource

Contact Pôle Ressources Ville et développement social


Guillaume DEJARDIN
Directeur du Pôle Ressources Ville et développement social

poleressources.95@wanadoo.fr 

poleressource95.org  

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